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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Sur l'éducation des enfants : oeuvre complète

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Βέλτιον δ´ ἴσως ἀπὸ τῆς γενέσεως ἄρξασθαι πρῶτον. τοῖς τοίνυν ἐπιθυμοῦσιν ἐνδόξων τέκνων γενέσθαι πατράσιν ὑποθείμην ἂν ἔγωγε μὴ ταῖς τυχούσαις γυναιξὶ συνοικεῖν, λέγω δ´ οἷον ἑταίραις παλλακαῖς· τοῖς γὰρ μητρόθεν πατρόθεν οὐκ εὖ γεγονόσιν ἀνεξάλειπτα παρακολουθεῖ τὰ τῆς δυσγενείας ὀνείδη παρὰ πάντα τὸν βίον καὶ πρόχειρα τοῖς ἐλέγχειν καὶ λοιδορεῖσθαι βουλομένοις. καὶ σοφὸς ἦν ἄρ´ ποιητὴς ὅς φησιν "ὅταν δὲ κρηπὶς μὴ καταβληθῇ γένους ὀρθῶς, ἀνάγκη δυστυχεῖν τοὺς ἐκγόνους." Καλὸς οὖν παρρησίας θησαυρὸς εὐγένεια, ἧς δὴ πλεῖστον λόγον ποιητέον τοῖς νομίμου παιδοποιίας γλιχομένοις. καὶ μὲν δὴ τὰ φρονήματα τῶν ὑπόχαλκον καὶ κίβδηλον ἐχόντων τὸ γένος σφάλλεσθαι καὶ ταπεινοῦσθαι πέφυκε, καὶ μάλ´ ὀρθῶς λέγων ποιητής φησι "δουλοῖ γὰρ ἄνδρα, κἂν θρασύσπλαγχνός τις , ὅταν συνειδῇ μητρὸς πατρὸς κακά." ὥσπερ ἀμέλει μεγαλαυχίας ἐμπίπλανται καὶ φρυάγματος οἱ γονέων διασήμων. Κλεόφαντον γοῦν τὸν Θεμιστοκλέους πολλάκις λέγουσι φάναι καὶ πρὸς πολλοὺς ὡς τι ἂν αὐτὸς βούληται, τοῦτο καὶ τῷ δήμῳ συνδοκεῖ τῷ τῶν Ἀθηναίων· μὲν γὰρ αὐτὸς ἐθέλει, καὶ μήτηρ· δ´ ἂν μήτηρ, καὶ Θεμιστοκλῆς· δ´ ἂν Θεμιστοκλῆς, καὶ πάντες Ἀθηναῖοι. πάνυ δ´ ἄξιον ἐπαινεῖν καὶ Λακεδαιμονίους τῆς μεγαλοφροσύνης, οἵτινες Ἀρχίδαμον τὸν βασιλέα ἑαυτῶν ἐζημίωσαν χρήμασιν, ὅτι μικρὰν τὸ μέγεθος γυναῖκα γάμῳ λαβεῖν ὑπέμεινεν, ὑπειπόντες ὡς οὐ βασιλέας ἀλλὰ βασιλείδια παρασχεῖν αὐτοῖς διανοοῖτο. [2] Mieux vaut, peut-être, commencer d'abord par ce qui regarde leur procréation même. A ceux qui désirent se voir pères de fils destinés à leur faire honneur je recommanderai donc, pour ma part, de ne pas cohabiter avec les premières femmes venues, je veux dire avec des courtisanes ou des concubines. Car si, du côté paternel ou maternel, des enfants ne sont pas nés dans d'irréprochables conditions, la honte de cette naissance fâcheuse reste ineffaçable durant toute la vie : elle offre une matière facile à qui veut les blâmer, les injurier ; et le poète était sensé, qui a dit : "La naissance des fils, quand le vice ou le crime Lui donne un fondement qui n'est pas légitime, Les condamne à subir d'inévitables maux." C'est donc un précieux trésor de loyauté qu'une naissance honnête; et rien ne mérite une attention plus sérieuse de la part de ceux qui désirent une lignée régulière. Il y chez les bâtards et chez les adultérins une bassesse naturelle de sentiments, qui les empêche de marcher avec assurance ; et très judicieuse est la réflexion du poète : "On se sent enchaîné si, même ayant du coeur, D'un père ou d'une mère on sait le déshonneur". Au contraire, ceux qui naissent de parents distingués entre tous sont indubitablement remplis de confiance en eux-mêmes et d'une noble présomption. Ainsi Diophante, fils de Thémistocle, répétait souvent, dit-on, et devant de nombreux témoins, que toutes ses volontés devenaient celles du peuple d'Athènes. «Car, disait-il, ce qui a été décidé par moi l'est également par ma mère ; ce qui l'est par ma mère l'est par Thémistocle, et ce que Thémistocle veut tous les Athéniens le veulent aussi.» Il faut, à cet égard, louer sans réserve la fierté de sentiments qui détermina les Lacédémoniens à frapper d'une amende pécuniaire leur roi Archidamus, parce qu'il 's'était résigné à prendre en mariage une femme de petite taille. «Ce ne sont pas des rois, alléguaient-ils, qu'il songe à nous donner : ce sont des roitelets.»


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Dernière mise à jour : 12/05/2005