[16] Περὶ μὲν οὖν τούτων, ὅπως ἕκαστος αὐτὸς
ἑαυτὸν πέπεικεν, οὕτως ὑπολαμβανέτω· ἐγὼ δ´
ἐπειδὴ περὶ τῆς τῶν παίδων εὐταξίας εἴρηκα καὶ
κοσμιότητος, καὶ ἐπὶ τὴν τῶν μειρακίων ἡλικίαν
ἤδη μεταβήσομαι καὶ μικρὰ παντάπασιν λέξω.
πολλάκις γὰρ κατεμεμψάμην τοὺς μοχθηρῶν ἐθῶν
γεγονότας εἰσηγητάς, οἵτινες τοῖς μὲν παισὶ
παιδαγωγοὺς καὶ διδασκάλους ἐπέστησαν, τὴν δὲ
τῶν μειρακίων ὁρμὴν ἄφετον εἴασαν νέμεσθαι,
δέον αὖ τοὐναντίον πλείω τῶν μειρακίων ποιεῖσθαι
τὴν εὐλάβειαν καὶ φυλακὴν ἢ τῶν παίδων. τίς
γὰρ οὐκ οἶδεν ὅτι τὰ μὲν τῶν παίδων πλημμελήματα
μικρὰ καὶ παντελῶς ἐστιν ἰάσιμα, παιδαγωγῶν
ἴσως ὀλιγωρία καὶ διδασκάλων παραγωγὴ
καὶ ἀνηκουστία· τὰ δὲ τῶν ἤδη νεανισκευομένων
ἀδικήματα πολλάκις ὑπερφυᾶ γίνεται καὶ σχέτλια,
ἀμετρία γαστρὸς καὶ κλοπαὶ πατρῴων χρημάτων
καὶ κύβοι καὶ κῶμοι καὶ πότοι καὶ παρθένων
ἔρωτες καὶ γυναικῶν οἰκοφθορίαι γαμετῶν. οὐκοῦν
τὰς τούτων ὁρμὰς ταῖς ἐπιμελείαις δεσμεύειν
καὶ κατέχειν προσῆκεν. ἀταμίευτον γὰρ τῶν
ἡδονῶν ἡ ἀκμὴ καὶ σκιρτητικὸν καὶ χαλινοῦ
δεόμενον, ὥσθ´ οἱ μὴ τῆς ἡλικίας ταύτης ἐρρωμένως
ἀντιλαμβανόμενοι τῇ δὴ ἀνοίᾳ διδόασιν
ἐξουσίαν ἐπὶ τὰ ἀδικήματα. ἔδει τοίνυν τοὺς
ἔμφρονας πατέρας παρὰ τοῦτον μάλιστα τὸν καιρὸν
φυλάττειν ἐγρηγορέναι σωφρονίζειν τοὺς μειρακίσκους
διδάσκοντας ἀπειλοῦντας δεομένους, παραδείγματα
δεικνύντας τῶν διὰ φιληδονίαν μὲν συμφοραῖς
περιπεσόντων διὰ δὲ καρτερίαν ἔπαινον
καὶ δόξαν ἀγαθὴν περιποιησαμένων. δύο γὰρ
ταῦθ´ ὡσπερεὶ στοιχεῖα τῆς ἀρετῆς ἐστιν, ἐλπίς
τε τιμῆς καὶ φόβος τιμωρίας· ἡ μὲν γὰρ ὁρμητικωτέρους
πρὸς τὰ κάλλιστα τῶν ἐπιτηδευμάτων
ἡ δ´ ὀκνηροὺς πρὸς τὰ φαῦλα τῶν ἔργων ἀπεργάζεται.
| [16] Sur cette matière donc que chacun pose des principes
selon qu'il se sera fait une conviction personnelle.
Maintenant que j'ai parlé de ce qui doit régler et embellir
l'éducation des enfants, je vais passer à ce qui regarde l'âge
où ils ont atteint la jeunesse, et je n'en dirai que très peu
de mots. Souvent j'ai formulé des blâmes sévères contre
ceux qui introduisent les jeunes gens dans la voie des mauvaises
moeurs, et qui, après avoir entouré leur enfance de
gouverneurs et de maîtres, leur ont permis plus tard de
lâcher la bride à de honteux penchants, alors qu'au contraire
il aurait fallu déployer à l'égard de ces jeunes gens
une sollicitude et des précautions plus grandes qu'on ne doit
en prodiguer à l'enfance. Qui ne sait, en effet, que les fautes
de ce dernier âge sont de peu d'importance et aisément réparables;
puisqu'elles se bornent, à peu près, à des irrévérences
envers les gouverneurs et à un manque d'attention
aux leçons des maîtres ? Mais les fautes que l'on commet
lorsqu'on est déjà jeune homme sont souvent considérables
et funestes. On se livre à des excès de table, on vole ses
parents, on joue, on fréquente les orgies, on s'enivre, on
veut séduire les jeunes filles de famille honnête, on porte le
trouble au sein des ménages légitimes. Ce sont là des désordres
qu'il convient de prévenir ou de réprimer avec le
plus grand soin. L'esprit lancé sur la pente des plaisirs est,
en effet, disposé à ne connaître plus de bornes : c'est un
coursier fougueux, bondissant, et qui a besoin d'être bridé;
de sorte que ceux qui ne se rendent pas résolument les
maîtres de cet âge ouvrent à leur insu, par ce manque de
réflexion, un vaste champ à toute licence de mal faire. Il
faut donc que les pères éclairés déploient, lorsqu'arrive
précisément cette période de la vie, plus de précaution et
de vigilance ; il faut qu'ils entretiennent chez les jeunes
gens l'amour de la sagesse, employant tour à tour les préceptes,
les menaces, les prières, les conseils, les promesses;
qu'ils placent sous les yeux de leurs fils l'exemple de mortels
précipités par l'amour des plaisirs dans un abîme de
maux, et aussi l'exemple de ceux qui, par leur empire sur
eux-mêmes, ont mérité des éloges et se sont acquis une glorieuse
réputation. On peut dire, en effet, que les deux mobiles
de la vertu, c'est le désir de la louange et la crainte du
châtiment : la louange inspire plus d'amour à s'élancer vers
ce qui est beau, le châtiment éloigne davantage de ce qui
est répréhensible.
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