[91] κατὰ λόγον τὸν εἰκότα γυναῖκες μετεφύοντο ἐν τῇ δευτέρᾳ (91a) γενέσει·
καὶ κατ᾽ ἐκεῖνον δὴ τὸν χρόνον διὰ ταῦτα θεοὶ τὸν τῆς συνουσίας ἔρωτα ἐτεκτήναντο,
ζῷον τὸ μὲν ἐν ἡμῖν,
τὸ δ᾽ ἐν ταῖς γυναιξὶν συστήσαντες ἔμψυχον, τοιῷδε τρόπῳ ποιήσαντες ἑκάτερον. τὴν
τοῦ ποτοῦ διέξοδον, ᾗ διὰ τοῦ πλεύμονος τὸ πῶμα ὑπὸ τοὺς νεφροὺς εἰς τὴν κύστιν
ἐλθὸν καὶ τῷ πνεύματι θλιφθὲν συνεκπέμπει δεχομένη, συνέτρησαν εἰς τὸν ἐκ τῆς
κεφαλῆς κατὰ τὸν αὐχένα καὶ διὰ τῆς ῥάχεως (91b) μυελὸν συμπεπηγότα, ὃν δὴ
σπέρμα ἐν τοῖς πρόσθεν λόγοις εἴπομεν· ὁ δέ, ἅτ᾽ ἔμψυχος ὢν καὶ λαβὼν ἀναπνοήν,
τοῦθ᾽ ᾗπερ ἀνέπνευσεν, τῆς ἐκροῆς ζωτικὴν ἐπιθυμίαν ἐμποιήσας αὐτῷ, τοῦ γεννᾶν
ἔρωτα ἀπετέλεσεν. διὸ δὴ τῶν μὲν ἀνδρῶν τὸ περὶ τὴν τῶν αἰδοίων φύσιν ἀπειθές τε
καὶ αὐτοκρατὲς γεγονός, οἷον ζῷον ἀνυπήκοον τοῦ λόγου, πάντων δι᾽ ἐπιθυμίας
οἰστρώδεις ἐπιχειρεῖ κρατεῖν· αἱ δ᾽ ἐν (91c) ταῖς γυναιξὶν αὖ μῆτραί τε καὶ ὑστέραι
λεγόμεναι διὰ τὰ αὐτὰ ταῦτα, ζῷον ἐπιθυμητικὸν ἐνὸν τῆς παιδοποιίας, ὅταν
ἄκαρπον παρὰ τὴν ὥραν χρόνον πολὺν γίγνηται, χαλεπῶς ἀγανακτοῦν φέρει, καὶ
πλανώμενον πάντῃ κατὰ τὸ σῶμα, τὰς τοῦ πνεύματος διεξόδους ἀποφράττον,
ἀναπνεῖν οὐκ ἐῶν εἰς ἀπορίας τὰς ἐσχάτας ἐμβάλλει καὶ νόσους παντοδαπὰς ἄλλας
παρέχει, μέχριπερ ἂν ἑκατέρων ἡ ἐπιθυμία καὶ ὁ (91d) ἔρως συναγαγόντες, οἷον ἀπὸ
δένδρων καρπὸν καταδρέψαντες, ὡς εἰς ἄρουραν τὴν μήτραν ἀόρατα ὑπὸ
σμικρότητος καὶ ἀδιάπλαστα ζῷα κατασπείραντες καὶ πάλιν διακρίναντες μεγάλα
ἐντὸς ἐκθρέψωνται καὶ μετὰ τοῦτο εἰς φῶς ἀγαγόντες ζῴων ἀποτελέσωσι γένεσιν.
γυναῖκες μὲν οὖν καὶ τὸ θῆλυ πᾶν οὕτω γέγονεν· τὸ δὲ τῶν ὀρνέων φῦλον
μετερρυθμίζετο, ἀντὶ τριχῶν πτερὰ φύον, ἐκ τῶν ἀκάκων ἀνδρῶν, κούφων δέ, καὶ
μετεωρολογικῶν μέν, ἡγουμένων δὲ δι᾽ ὄψεως (91e) τὰς περὶ τούτων ἀποδείξεις
βεβαιοτάτας εἶναι δι᾽ εὐήθειαν. τὸ δ᾽ αὖ πεζὸν καὶ θηριῶδες γέγονεν ἐκ τῶν μηδὲν
προσχρωμένων φιλοσοφίᾳ μηδὲ ἀθρούντων τῆς περὶ τὸν οὐρανὸν φύσεως πέρι μηδέν,
διὰ τὸ μηκέτι ταῖς ἐν τῇ κεφαλῇ χρῆσθαι περιόδοις, ἀλλὰ τοῖς περὶ τὰ στήθη τῆς
ψυχῆς ἡγεμόσιν ἕπεσθαι μέρεσιν. ἐκ τούτων οὖν τῶν ἐπιτηδευμάτων τά τ᾽ ἐμπρόσθια
κῶλα καὶ τὰς κεφαλὰς εἰς γῆν ἑλκόμενα ὑπὸ συγγενείας ἤρεισαν,
| [91] furent, suivant toute vraisemblance, transformés en femmes à leur
deuxième incarnation. Ce fut à cette époque et pour cette raison que les dieux
construisirent le désir de la conjonction charnelle, en façonnant un
être animé en nous et un autre dans les femmes, et voici comment ils
firent l’un et l’autre. Dans le canal de la boisson, à l’endroit où il
reçoit les liquides, qui, après avoir traversé les poumons, pénètrent
sous les rognons dans la vessie, pour être expulsés dehors sous la
pression de l’air, les dieux ont percé une ouverture qui donne dans la
moelle épaisse qui descend de la tête par le cou le long de l’échine,
moelle que dans nos discours antérieurs nous avons appelée sperme.
Cette moelle, parce qu’elle est animée et a trouvé une issue, a
implanté dans la partie où se trouve cette issue un désir vivace
d’émission et a ainsi donné naissance à l’amour de la génération.
Voilà pourquoi chez les mâles les organes génitaux sont naturellement mutins
et autoritaires, comme des animaux sourds à la voix de la raison, et, emportés
par de furieux appétits, veulent commander partout. Chez les femmes aussi
et pour les mêmes raisons, ce qu’on appelle la matrice ou l’utérus est
un animal qui vit en elles avec le désir de faire des enfants. Lorsqu’il
reste longtemps stérile après la période de la puberté, il a peine à le
supporter, il s’indigne, il erre par tout le corps, bloque les conduits de
l’haleine, empêche la respiration, cause une gêne extrême et
occasionne des maladies de toute sorte, jusqu’à ce que, le désir et
l’amour unissant les deux sexes, ils puissent cueillir un fruit, comme
à un arbre, et semer dans la matrice, comme dans un sillon, des
animaux invisibles par leur petitesse et encore informes, puis,
différenciant leurs parties, les nourrir à l’intérieur, les faire grandir,
puis, les mettant au jour, achever la génération des animaux. Telle est
l’origine des femmes et de tout le sexe féminin.
La tribu des oiseaux vient par un changement de forme, la croissance
de plumes au lieu de cheveux, de ces hommes sans malice, mais
légers, qui discourent des choses d’en haut, mais s’imaginent dans
leur simplicité que les preuves les plus solides en cette matière
s’obtiennent par le sens de la vue.
L’espèce des animaux pédestres et des bêtes sauvages est issue des
hommes qui ne prêtent aucune attention à la philosophie et n’ont pas
d’yeux pour observer la nature du ciel, parce qu’ils ne font plus aucun
usage des révolutions qui se font dans la tête et se laissent guider par
les parties de l’âme qui résident dans la poitrine. Par suite de ces
habitudes, leurs membres antérieurs et leur tête, attirés vers la terre
par leur affinité avec elle, s’appuient sur elle,
|