[92] προμήκεις τε καὶ παντοίας ἔσχον τὰς (92a) κορυφάς, ὅπῃ συνεθλίφθησαν ὑπὸ ἀργίας
ἑκάστων αἱ περιφοραί· τετράπουν τε τὸ γένος αὐτῶν ἐκ ταύτης ἐφύετο καὶ πολύπουν τῆς
προφάσεως, θεοῦ βάσεις ὑποτιθέντος πλείους τοῖς μᾶλλον ἄφροσιν, ὡς μᾶλλον ἐπὶ
γῆν ἕλκοιντο. τοῖς δ᾽ ἀφρονεστάτοις αὐτῶν τούτων καὶ παντάπασιν πρὸς γῆν πᾶν τὸ
σῶμα κατατεινομένοις ὡς οὐδὲν ἔτι ποδῶν χρείας οὔσης, ἄποδα αὐτὰ καὶ ἰλυσπώμενα
ἐπὶ γῆς ἐγέννησαν. τὸ δὲ (92b) τέταρτον γένος ἔνυδρον γέγονεν ἐκ τῶν μάλιστα
ἀνοητοτάτων καὶ ἀμαθεστάτων, οὓς οὐδ᾽ ἀναπνοῆς καθαρᾶς ἔτι ἠξίωσαν οἱ
μεταπλάττοντες, ὡς τὴν ψυχὴν ὑπὸ πλημμελείας πάσης ἀκαθάρτως ἐχόντων, ἀλλ᾽
ἀντὶ λεπτῆς καὶ καθαρᾶς ἀναπνοῆς ἀέρος εἰς ὕδατος θολερὰν καὶ βαθεῖαν ἔωσαν
ἀνάπνευσιν· ὅθεν ἰχθύων ἔθνος καὶ τὸ τῶν ὀστρέων συναπάντων τε ὅσα ἔνυδρα
γέγονεν, δίκην ἀμαθίας ἐσχάτης ἐσχάτας οἰκήσεις (92c) εἰληχότων. καὶ κατὰ ταῦτα δὴ
πάντα τότε καὶ νῦν διαμείβεται τὰ ζῷα εἰς ἄλληλα, νοῦ καὶ ἀνοίας ἀποβολῇ καὶ
κτήσει μεταβαλλόμενα.
Καὶ δὴ καὶ τέλος περὶ τοῦ παντὸς νῦν ἤδη τὸν λόγον ἡμῖν φῶμεν ἔχειν· θνητὰ γὰρ καὶ
ἀθάνατα ζῷα λαβὼν καὶ συμπληρωθεὶς ὅδε ὁ κόσμος οὕτω, ζῷον ὁρατὸν τὰ ὁρατὰ
περιέχον, εἰκὼν τοῦ νοητοῦ θεὸς αἰσθητός, μέγιστος καὶ ἄριστος κάλλιστός τε καὶ
τελεώτατος γέγονεν εἷς οὐρανὸς ὅδε μονογενὴς ὤν.
| [92] et leur crâne s’est allongé et a pris toutes sortes de formes, selon la
manière dont la paresse a comprimé en chacun d’eux les cercles de l’âme.
Cette race est née avec quatre pieds ou davantage pour la raison que voici.
C’est que le dieu a donné aux plus inintelligents plus de supports, pour
qu’ils fussent davantage attirés vers la terre. Parmi ces derniers
mêmes, les plus stupides, qui étendent entièrement tout leur corps
sur la terre, n ayant plus besoin de pieds, les dieux les ont engendrés
sans pieds et les ont fait ramper sur le sol.
La quatrième espèce, qui vit dans l’eau, est née des plus stupides et
des plus ignorants de tous. Ceux-là, les artisans de leur
transformation ne les ont même plus jugés dignes de respirer un air
pur, parce que leur âme était souillée de toutes sortes de fautes. Au
lieu de les laisser respirer un air léger et pur, ils les ont enfoncés dans
l’eau pour en respirer les troubles profondeurs. Voilà d’où est venue
la nation des poissons, des coquillages et de tous les animaux
aquatiques, qui, en raison de leur basse ignorance,
ont en partage les demeures les plus basses. Tels sont les principes
suivant lesquels, aujourd’hui comme alors, tous les animaux passent
l’un dans l’autre, suivant qu’ils perdent ou gagnent en intelligence ou
en stupidité.
Nous pouvons dire ici que notre discours sur l’univers est enfin arrivé
à son terme ; car il a reçu en lui des êtres vivants mortels et
immortels et il en a été rempli, et c’est ainsi qu’étant lui-même un
animal visible qui embrasse tous les animaux visibles, dieu sensible
fait à l’image de l’intelligible, il est devenu très grand, très bon, très
beau et très parfait, ce ciel engendré seul de son espèce.
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