[90] (90a) διὸ φυλακτέον ὅπως ἂν ἔχωσιν τὰς κινήσεις πρὸς ἄλληλα συμμέτρους.
τὸ δὲ δὴ περὶ τοῦ κυριωτάτου παρ᾽ ἡμῖν ψυχῆς εἴδους διανοεῖσθαι δεῖ
τῇδε, ὡς ἄρα αὐτὸ δαίμονα θεὸς ἑκάστῳ δέδωκεν, τοῦτο ὃ δή φαμεν οἰκεῖν μὲν ἡμῶν
ἐπ᾽ ἄκρῳ τῷ σώματι, πρὸς δὲ τὴν ἐν οὐρανῷ συγγένειαν ἀπὸ γῆς ἡμᾶς αἴρειν ὡς
ὄντας φυτὸν οὐκ ἔγγειον ἀλλὰ οὐράνιον, ὀρθότατα λέγοντες· ἐκεῖθεν γάρ, ὅθεν ἡ
πρώτη τῆς ψυχῆς γένεσις ἔφυ, τὸ θεῖον τὴν κεφαλὴν καὶ ῥίζαν ἡμῶν (90b)
ἀνακρεμαννὺν ὀρθοῖ πᾶν τὸ σῶμα. τῷ μὲν οὖν περὶ τὰς ἐπιθυμίας ἢ περὶ φιλονικίας
τετευτακότι καὶ ταῦτα διαπονοῦντι σφόδρα πάντα τὰ δόγματα ἀνάγκη θνητὰ
ἐγγεγονέναι, καὶ παντάπασιν καθ᾽ ὅσον μάλιστα δυνατὸν θνητῷ γίγνεσθαι, τούτου
μηδὲ σμικρὸν ἐλλείπειν, ἅτε τὸ τοιοῦτον ηὐξηκότι· τῷ δὲ περὶ φιλομαθίαν καὶ περὶ τὰς
ἀληθεῖς φρονήσεις ἐσπουδακότι καὶ ταῦτα μάλιστα τῶν αὑτοῦ γεγυμνασμένῳ (90c)
φρονεῖν μὲν ἀθάνατα καὶ θεῖα, ἄνπερ ἀληθείας ἐφάπτηται, πᾶσα ἀνάγκη που, καθ᾽
ὅσον δ᾽ αὖ μετασχεῖν ἀνθρωπίνῃ φύσει ἀθανασίας ἐνδέχεται, τούτου μηδὲν μέρος
ἀπολείπειν, ἅτε δὲ ἀεὶ θεραπεύοντα τὸ θεῖον ἔχοντά τε αὐτὸν εὖ κεκοσμημένον τὸν
δαίμονα σύνοικον ἑαυτῷ, διαφερόντως εὐδαίμονα εἶναι. θεραπεία δὲ δὴ παντὶ παντὸς
μία, τὰς οἰκείας ἑκάστῳ τροφὰς καὶ κινήσεις ἀποδιδόναι. τῷ δ᾽ ἐν ἡμῖν θείῳ συγγενεῖς
εἰσιν κινήσεις αἱ τοῦ παντὸς διανοήσεις (90d) καὶ περιφοραί· ταύταις δὴ συνεπόμενον
ἕκαστον δεῖ, τὰς περὶ τὴν γένεσιν ἐν τῇ κεφαλῇ διεφθαρμένας ἡμῶν περιόδους
ἐξορθοῦντα διὰ τὸ καταμανθάνειν τὰς τοῦ παντὸς ἁρμονίας τε καὶ περιφοράς, τῷ
κατανοουμένῳ τὸ κατανοοῦν ἐξομοιῶσαι κατὰ τὴν ἀρχαίαν φύσιν, ὁμοιώσαντα δὲ
τέλος ἔχειν τοῦ προτεθέντος ἀνθρώποις ὑπὸ θεῶν ἀρίστου βίου πρός τε τὸν παρόντα
καὶ τὸν ἔπειτα χρόνον.
(90e) Καὶ δὴ καὶ τὰ νῦν ἡμῖν ἐξ ἀρχῆς παραγγελθέντα διεξελθεῖν περὶ τοῦ παντὸς
μέχρι γενέσεως ἀνθρωπίνης σχεδὸν ἔοικε τέλος ἔχειν. τὰ γὰρ ἄλλα ζῷα ᾗ γέγονεν αὖ,
διὰ βραχέων ἐπιμνηστέον, ὃ μή τις ἀνάγκη μηκύνειν· οὕτω γὰρ ἐμμετρότερός τις ἂν
αὑτῷ δόξειεν περὶ τοὺς τούτων λόγους εἶναι. τῇδ᾽ οὖν τὸ τοιοῦτον ἔστω λεγόμενον.
τῶν γενομένων ἀνδρῶν ὅσοι δειλοὶ καὶ τὸν βίον ἀδίκως διῆλθον,
| [90] Il faut donc veiller à ce que leurs mouvements soient proportionnés
les uns aux autres. De l’espèce d’âme qui a la plus haute autorité en nous,
voici l’idée qu’il faut s’en faire : c’est que Dieu nous l’a donnée comme un
génie, et c’est le principe que nous avons dit logé au sommet de notre corps,
et qui nous élève de la terre vers notre parenté céleste, car nous sommes
une plante du ciel, non de la terre, nous pouvons l’affirmer en toute
vérité. Car Dieu a suspendu notre tête et notre racine à l’endroit où
l’âme fut primitivement engendrée et a ainsi dressé tout notre corps
vers le ciel. Or, quand un homme s’est livré tout entier à ses passions
ou à ses ambitions et applique tous ses efforts à les satisfaire, toutes
ses pensées deviennent nécessairement mortelles, et rien ne lui fait défaut
pour devenir entièrement mortel, autant que cela est possible, puisque c’est
à cela qu’il s’est exercé. Mais lorsqu’un homme s’est donné tout entier à
l’amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il
a surtout exercé celle de penser à des choses immortelles et divines,
s’il parvient à atteindre la vérité, il est certain que, dans la mesure où
il est donné à la nature humaine de participer à l’immortalité, il ne lui
manque rien pour y parvenir ; et, comme il soigne toujours la partie
divine et maintient en bon état le génie qui habite en lui, il doit être
supérieurement heureux. Il n’y a d’ailleurs qu’une seule manière de
soigner quelque chose, c’est de lui donner la nourriture et les
mouvements qui lui sont propres. Or les mouvements parents de la
partie divine qui est en nous, ce sont les pensées de l’univers et ses
révolutions circulaires. C’est sur elles que chacun doit se modeler et
corriger les révolutions relatives au devenir qui se font dans notre
tête d’une manière déréglée, en apprenant à discerner les harmonies
et les révolutions de l’univers, en rendant la partie qui pense
semblable à l’objet de sa pensée, en conformité avec sa nature
originelle, afin d’atteindre, dans le présent et dans l’avenir, à la
perfection de cette vie excellente que les dieux ont proposée aux hommes.
Et maintenant la tâche qui nous a été imposée en commençant, de
faire l’histoire de l’univers jusqu’à la génération de l’homme, semble à
peu près accomplie. Comment, à leur tour, les autres animaux sont
venus à l’existence, c’est ce qu’il nous faut dire brièvement, là où il n’y
a pas nécessité de s’étendre, et nous pouvons croire ainsi que nous
gardons la juste mesure en traitant ce sujet. Voici donc ce que nous
en dirons. Parmi les hommes qui avaient reçu l’existence, tous ceux
qui se montrèrent lâches et passèrent leur vie à mal faire
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