HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 79

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[79] διαιωρούμενον δὲ ἀεὶ διὰ τῆς κοιλίας εἰσελθὸν τὰ (79a) σιτία καὶ ποτὰ λάβῃ,
τήκει δή, καὶ κατὰ σμικρὰ διαιροῦν, διὰ τῶν ἐξόδων ᾗπερ πορεύεται διάγον,
οἷον ἐκ κρήνης ἐπὀχετοὺς ἐπὶ τὰς φλέβας ἀντλοῦν αὐτά, ῥεῖν
ὥσπερ αὐλῶνος διὰ τοῦ σώματος τὰ τῶν φλεβῶν ποιεῖ ῥεύματα.
Πάλιν δὲ τὸ τῆς ἀναπνοῆς ἴδωμεν πάθος, αἷς χρώμενον αἰτίαις τοιοῦτον γέγονεν
οἷόνπερ τὰ νῦν ἐστιν. ὧδοὖν. (79b) ἐπειδὴ κενὸν οὐδέν ἐστιν εἰς τῶν φερομένων
δύναιτἂν εἰσελθεῖν τι, τὸ δὲ πνεῦμα φέρεται παρἡμῶν ἔξω, τὸ μετὰ τοῦτο ἤδη παντὶ
δῆλον ὡς οὐκ εἰς κενόν, ἀλλὰ τὸ πλησίον ἐκ τῆς ἕδρας ὠθεῖ· τὸ δὠθούμενον
ἐξελαύνει τὸ πλησίον ἀεί, καὶ κατὰ ταύτην τὴν ἀνάγκην πᾶν περιελαυνόμενον εἰς
τὴν ἕδραν ὅθεν ἐξῆλθεν τὸ πνεῦμα, εἰσιὸν ἐκεῖσε καὶ ἀναπληροῦν αὐτὴν συνέπεται
τῷ πνεύματι, καὶ τοῦτο ἅμα πᾶν (79c) οἷον τροχοῦ περιαγομένου γίγνεται διὰ τὸ κενὸν
μηδὲν εἶναι. διὸ δὴ τὸ τῶν στηθῶν καὶ τὸ τοῦ πλεύμονος ἔξω μεθιὲν τὸ πνεῦμα πάλιν
ὑπὸ τοῦ περὶ τὸ σῶμα ἀέρος, εἴσω διὰ μανῶν τῶν σαρκῶν δυομένου καὶ
περιελαυνομένου, γίγνεται πλῆρες· αὖθις δὲ ἀποτρεπόμενος ἀὴρ καὶ διὰ τοῦ
σώματος ἔξω ἰὼν εἴσω τὴν ἀναπνοὴν περιωθεῖ κατὰ τὴν τοῦ στόματος καὶ τὴν τῶν
μυκτήρων δίοδον. τὴν δαἰτίαν τῆς ἀρχῆς αὐτῶν θετέον (79d) τήνδε. πᾶν ζῷον αὑτοῦ
τἀντὸς περὶ τὸ αἷμα καὶ τὰς φλέβας θερμότατα ἔχει, οἷον ἐν ἑαυτῷ πηγήν τινα
ἐνοῦσαν πυρός· δὴ καὶ προσῃκάζομεν τῷ τοῦ κύρτου πλέγματι, κατὰ μέσον
διατεταμένον ἐκ πυρὸς πεπλέχθαι πᾶν, τὰ δὲ ἄλλα ὅσα ἔξωθεν, ἀέρος. τὸ θερμὸν δὴ
κατὰ φύσιν εἰς τὴν αὑτοῦ χώραν ἔξω πρὸς τὸ συγγενὲς ὁμολογητέον ἰέναι· δυοῖν δὲ
τοῖν διεξόδοιν οὔσαιν, τῆς μὲν κατὰ τὸ σῶμα ἔξω, τῆς δὲ αὖ (79e) κατὰ τὸ στόμα καὶ
τὰς ῥῖνας, ὅταν μὲν ἐπὶ θάτερα ὁρμήσῃ, θάτερα περιωθεῖ, τὸ δὲ περιωσθὲν εἰς τὸ πῦρ
ἐμπῖπτον θερμαίνεται, τὸ δἐξιὸν ψύχεται. μεταβαλλούσης δὲ τῆς θερμότητος καὶ τῶν
κατὰ τὴν ἑτέραν ἔξοδον θερμοτέρων γιγνομένων πάλιν ἐκείνῃ ῥέπον αὖ τὸ
θερμότερον μᾶλλον, πρὸς τὴν αὑτοῦ φύσιν φερόμενον, περιωθεῖ τὸ κατὰ θάτερα· τὸ
δὲ τὰ αὐτὰ πάσχον καὶ τὰ αὐτὰ ἀνταποδιδὸν ἀεί, κύκλον οὕτω σαλευόμενον ἔνθα καὶ
ἔνθα ἀπειργασμένον ὑπἀμφοτέρων τὴν ἀναπνοὴν καὶ ἐκπνοὴν γίγνεσθαι παρέχεται.
[79] et que, dans ses perpétuelles oscillations, il passe à travers le
ventre, il prend les aliments et les boissons, les dissout, les divise en
petites parcelles et les disperse à travers les conduits par où il passe,
les verse, comme d’une source, dans les canaux des veines et fait
couler à travers le corps, comme par un aqueduc, le courant des veines.
Revenons au phénomène de la respiration pour voir par quelles
causes il est devenu tel qu’il est aujourd’hui. Voici ce qui a eu lieu.
Comme il n’y a pas de vide où puisse pénétrer un corps en
mouvement, et que nous exhalons de l’air hors de nous, il est dès lors
évident pour tout le monde que cet air n’entre pas dans le vide, mais
qu’il chasse de sa place l’air avoisinant. L’air déplacé chasse à son
tour celui qui l’avoisine, et, sous cette pression nécessaire, le tout
revient en cercle à la place d’où est sortie notre haleine, y pénètre et
la remplit à la place du souffle expiré et tout ce mouvement, pareil à
celui d’une roue qui tourne, se produit simultanément, parce qu’il n’y
a pas de vide. Par suite, la poitrine et le poumon, au moment même
où ils chassent l’air au-dehors, sont remplis de nouveau par l’air qui
environne le corps, et pénètre à l’intérieur à travers les chairs
poreuses autour desquelles il est poussé. Derechef, quand cet air est
rejeté et sort à travers le corps, il pousse en rond l’air inspiré à
l’intérieur du corps par les passages de la bouche et des narines.
Quelle est la cause initiale de ces phénomènes ? Voici ce qu’il en faut
penser. Dans tout animal, les parties internes qui entourent le sang et
les veines sont les plus chaudes, comme s’il y avait en lui une source
de feu. C’est pour cela que nous comparions cette région au tissu de
notre nasse, quand nous disions que la partie centrale était dans
toute son étendue tressée de feu, et que toutes les autres parties, à
l’intérieur, l’étaient d’air. En conséquence, il faut reconnaître que le
chaud se porte naturellement au dehors vers sa place, vers son
parent, et que, comme il y a deux sorties, l’une par le corps vers le
dehors et l’autre par la bouche et les narines, lorsque le chaud
s’élance d’un côté, il refoule l’air de l’autre en cercle, et cet air refoulé,
tombant dans le feu, s’échauffe, tandis que celui qui sort se refroidit.
Mais comme la chaleur change de place et que l’air qui est à l’autre
issue devient plus chaud, l’air plus chaud, à son tour, se porte
d’autant plus vers ce côté-là, vu qu’il se dirige vers sa propre
substance, et il refoule en cercle celui qui est près de l’autre issue. C’est de la
sorte que l’air, recevant constamment et imprimant tour à tour les mêmes
mouvements et ballotté ainsi en cercle de part et d’autre par l’effet
des deux impulsions, donne naissance à l’inspiration et à l’expiration.


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Dernière mise à jour : 4/11/2005