HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 76

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[76] τῆς δὴ (76a) σαρκοειδοῦς φύσεως οὐ καταξηραινομένης λέμμα μεῖζον περιγιγνόμενον
ἐχωρίζετο, δέρμα τὸ νῦν λεγόμενον.
τοῦτο δὲ διὰ τὴν περὶ τὸν ἐγκέφαλον νοτίδα συνιὸν αὐτὸ πρὸς αὑτὸ καὶ βλαστάνον
κύκλῳ περιημφιέννυεν τὴν κεφαλήν· δὲ νοτὶς ὑπὸ τὰς ῥαφὰς ἀνιοῦσα ἦρδε καὶ
συνέκλεισεν αὐτὸ ἐπὶ τὴν κορυφήν, οἷον ἅμμα συναγαγοῦσα, τὸ δὲ τῶν ῥαφῶν
παντοδαπὸν εἶδος γέγονε διὰ τὴν τῶν περιόδων δύναμιν καὶ τῆς τροφῆς, μᾶλλον μὲν
ἀλλήλοις μαχομένων τούτων πλείους, (76b) ἧττον δὲ ἐλάττους. τοῦτο δὴ πᾶν τὸ δέρμα
κύκλῳ κατεκέντει πυρὶ τὸ θεῖον, τρηθέντος δὲ καὶ τῆς ἰκμάδος ἔξω διαὐτοῦ
φερομένης τὸ μὲν ὑγρὸν καὶ θερμὸν ὅσον εἰλικρινὲς ἀπῄειν, τὸ δὲ μεικτὸν ἐξ ὧν καὶ τὸ
δέρμα ἦν, αἰρόμενον μὲν ὑπὸ τῆς φορᾶς ἔξω μακρὸν ἐτείνετο, λεπτότητα ἴσην ἔχον τῷ
κατακεντήματι, διὰ δὲ βραδυτῆτα ἀπωθούμενον ὑπὸ τοῦ περιεστῶτος ἔξωθεν
πνεύματος πάλιν ἐντὸς ὑπὸ τὸ δέρμα (76c) εἱλλόμενον κατερριζοῦτο· καὶ κατὰ ταῦτα
δὴ τὰ πάθη τὸ τριχῶν γένος ἐν τῷ δέρματι πέφυκεν, συγγενὲς μὲν ἱμαντῶδες ὂν
αὐτοῦ, σκληρότερον δὲ καὶ πυκνότερον τῇ πιλήσει τῆς ψύξεως, ἣν ἀποχωριζομένη
δέρματος ἑκάστη θρὶξ ψυχθεῖσα συνεπιλήθη. τούτῳ δὴ λασίαν ἡμῶν ἀπηργάσατο τὴν
κεφαλὴν ποιῶν, χρώμενος μὲν αἰτίοις τοῖς εἰρημένοις, διανοούμενος δὲ ἀντὶ σαρκὸς
αὐτὸ δεῖν εἶναι στέγασμα τῆς (76d) περὶ τὸν ἐγκέφαλον ἕνεκα ἀσφαλείας κοῦφον καὶ
θέρους χειμῶνός τε ἱκανὸν σκιὰν καὶ σκέπην παρέχειν, εὐαισθησίας δὲ οὐδὲν
διακώλυμα ἐμποδὼν γενησόμενον. τὸ δἐν τῇ περὶ τοὺς δακτύλους καταπλοκῇ τοῦ
νεύρου καὶ τοῦ δέρματος ὀστοῦ τε, συμμειχθὲν ἐκ τριῶν, ἀποξηρανθὲν ἓν κοινὸν
συμπάντων σκληρὸν γέγονεν δέρμα, τοῖς μὲν συναιτίοις τούτοις δημιουργηθέν, τῇ δὲ
αἰτιωτάτῃ διανοίᾳ τῶν ἔπειτα ἐσομένων ἕνεκα εἰργασμένον. ὡς γάρ ποτε ἐξ ἀνδρῶν
γυναῖκες καὶ τἆλλα (76e) θηρία γενήσοιντο, ἠπίσταντο οἱ συνιστάντες ἡμᾶς, καὶ δὴ
καὶ τῆς τῶν ὀνύχων χρείας ὅτι πολλὰ τῶν θρεμμάτων καὶ ἐπὶ πολλὰ δεήσοιτο ᾔδεσαν,
ὅθεν ἐν ἀνθρώποις εὐθὺς γιγνομένοις ὑπετυπώσαντο τὴν τῶν ὀνύχων γένεσιν. τούτῳ
δὴ τῷ λόγῳ καὶ ταῖς προφάσεσιν ταύταις δέρμα τρίχας ὄνυχάς τε ἐπἄκροις τοῖς
κώλοις ἔφυσαν.
[76] Or, comme la substance de la chair ne se dessèche pas, il
se forma autour d’elle une pellicule qui la dépassait en grandeur et
qui se sépare d’elle : c’est ce que nous appelons aujourd’hui la peau.
Grâce à l’humidité du cerveau, cette peau crût et se ferma sur elle-
même de manière à revêtir tout le tour de la tête. L’humidité qui
montait sous les sutures l’arrosa et la referma sur le sommet de la
tête, en la ramassant dans une sorte de noeud. Ces sutures, qui
affectent toutes sortes de formes, sont l’effet de la puissance des
cercles de l’âme et de la nourriture ; elles sont plus nombreuses, si la
lutte entre ces deux influences est plus vive, moins nombreuses,
quand elle est moins violente.
Toute cette peau, le dieu la troua tout autour de la tète par des
piqûres de feu ; quand elle fut percée et que l’humidité s’écoula
dehors au travers d’elle, tout le liquide et toute la chaleur qui étaient
purs s’en allèrent ; mais ce qui avait été formé par un mélange avec
les éléments dont la peau elle-même était composée, soulevé par le
mouvement, s’étendit dehors en un long fil aussi fin que la piqûre ;
mais repoussé, à cause de la lenteur du mouvement, par l’air
extérieur qui l’environnait, il revint se pelotonner à l’intérieur sous la
peau et y prit racine. C’est suivant ces procédés que la nature a fait
naître les cheveux dans la peau : c’est une substance en forme de fil
de même nature que la peau, mais plus dure et plus dense, à cause de
la constriction opérée par le refroidissement, lorsque chaque cheveu
qui se détache de la peau se refroidit et se condense. C’est ainsi que
notre créateur a fait notre tête velue, en utilisant les causes que nous
avons mentionnées. Il pensa qu’au lieu de chair, les cheveux devaient
être pour la sûreté du cerveau une enveloppe légère, propre à lui
fournir de l’ombre l’été et un abri pendant l’hiver, sans entraver ni gêner
en rien la sensibilité.
En outre, à la place où les nerfs, la peau et les os ont été entrelacés
dans nos doigts, un composé de ces trois substances, en se
desséchant, devint une seule peau dure qui les contient toutes. Elle
fut façonnée par les causes auxiliaires que nous avons dites, mais
achevée, et ce fut là la cause essentielle, en vue des créatures qui
devaient exister par la suite. Ceux qui nous construisaient savaient
qu’un jour les femmes et les bêtes naîtraient des hommes ; ils
savaient en particulier que parmi les créatures beaucoup auraient
besoin de griffes pour maint usage. C’est pour cela qu’ils ébauchèrent
chez les hommes dès leur naissance la formation des ongles. C’est
dans ce dessein et pour ces raisons qu’ils firent pousser à l’extrémité
des membres la peau, les cheveux et les ongles.


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Dernière mise à jour : 4/11/2005