HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 74

  Page 74

[74] ταύτῃ δὲ στενὴν διέξοδον (74a) κατελείπετο·
καὶ περὶ τὸν διαυχένιον ἅμα καὶ νωτιαῖον μυελὸν ἐξ αὐτοῦ σφονδύλους πλάσας ὑπέτεινεν
οἷον στρόφιγγας, ἀρξάμενος ἀπὸ τῆς κεφαλῆς, διὰ παντὸς τοῦ κύτους. καὶ τὸ πᾶν δὴ
σπέρμα διασῴζων οὕτως λιθοειδεῖ περιβόλῳ συνέφραξεν, ἐμποιῶν ἄρθρα, τῇ θατέρου
προσχρώμενος ἐν αὐτοῖς ὡς μέσῃ ἐνισταμένῃ δυνάμει, κινήσεως καὶ κάμψεως ἕνεκα.
τὴν δαὖ τῆς ὀστεΐνης φύσεως ἕξιν ἡγησάμενος (74b) τοῦ δέοντος κραυροτέραν εἶναι
καὶ ἀκαμπτοτέραν, διάπυρόν ταὖ γιγνομένην καὶ πάλιν ψυχομένην σφακελίσασαν
ταχὺ διαφθερεῖν τὸ σπέρμα ἐντὸς αὑτῆς, διὰ ταῦτα οὕτω τὸ τῶν νεύρων καὶ τὸ τῆς
σαρκὸς γένος ἐμηχανᾶτο, ἵνα τῷ μὲν πάντα τὰ μέλη συνδήσας ἐπιτεινομένῳ καὶ
ἀνιεμένῳ περὶ τοὺς στρόφιγγας καμπτόμενον τὸ σῶμα καὶ ἐκτεινόμενον παρέχοι, τὴν
δὲ σάρκα προβολὴν μὲν καυμάτων, πρόβλημα δὲ χειμώνων, ἔτι δὲ πτωμάτων οἷον τὰ
πιλητὰ ἔσεσθαι κτήματα, (74c) σώμασιν μαλακῶς καὶ πρᾴως ὑπείκουσαν, θερμὴν δὲ
νοτίδα ἐντὸς ἑαυτῆς ἔχουσαν θέρους μὲν ἀνιδίουσαν καὶ νοτιζομένην ἔξωθεν ψῦχος
κατὰ πᾶν τὸ σῶμα παρέξειν οἰκεῖον, διὰ χειμῶνος δὲ πάλιν αὖ τούτῳ τῷ πυρὶ τὸν
προσφερόμενον ἔξωθεν καὶ περιιστάμενον πάγον ἀμυνεῖσθαι μετρίως. ταῦτα ἡμῶν
διανοηθεὶς κηροπλάστης, ὕδατι μὲν καὶ πυρὶ καὶ γῇ συμμείξας καὶ συναρμόσας, ἐξ
ὀξέος καὶ ἁλμυροῦ συνθεὶς (74d) ζύμωμα ὑπομείξας αὐτοῖς, σάρκα ἔγχυμον καὶ
μαλακὴν συνέστησεν· τὴν δὲ τῶν νεύρων φύσιν ἐξ ὀστοῦ καὶ σαρκὸς ἀζύμου κράσεως
μίαν ἐξ ἀμφοῖν μέσην δυνάμει συνεκεράσατο, ξανθῷ χρώματι προσχρώμενος. ὅθεν
συντονωτέραν μὲν καὶ γλισχροτέραν σαρκῶν, μαλακωτέραν δὲ ὀστῶν ὑγροτέραν τε
ἐκτήσατο δύναμιν νεῦρα· οἷς συμπεριλαβὼν θεὸς ὀστᾶ καὶ μυελόν, δήσας πρὸς
ἄλληλα νεύροις, μετὰ ταῦτα σαρξὶν (74e) πάντα αὐτὰ κατεσκίασεν ἄνωθεν. ὅσα μὲν
οὖν ἐμψυχότατα τῶν ὀστῶν ἦν, ὀλιγίσταις συνέφραττε σαρξίν, δἀψυχότατα ἐντός,
πλείσταις καὶ πυκνοτάταις, καὶ δὴ κατὰ τὰς συμβολὰς τῶν ὀστῶν, ὅπῃ μήτινα
ἀνάγκην λόγος ἀπέφαινεν δεῖν αὐτὰς εἶναι, βραχεῖαν σάρκα ἔφυσεν, ἵνα μήτε
ἐμποδὼν ταῖς καμπαῖσιν οὖσαι δύσφορα τὰ σώματα ἀπεργάζοιντο, ἅτε δυσκίνητα
γιγνόμενα, μήταὖ πολλαὶ καὶ πυκναὶ σφόδρα τε ἐν ἀλλήλαις ἐμπεπιλημέναι, διὰ
στερεότητα ἀναισθησίαν ἐμποιοῦσαι, δυσμνημονευτότερα καὶ κωφότερα τὰ περὶ τὴν
διάνοιαν ποιοῖεν.
[74] dans laquelle il laissa une étroite ouverture. Puis, autour de la moelle
du cou et du dos, il façonna des vertèbres, qu’il fixa pour la soutenir,
comme des pivots, à partir de la tête jusqu’à l’extrémité du tronc.
Ainsi, pour protéger toute la semence, il l’enferma dans une
enveloppe pierreuse, à laquelle il mit des articulations, utilisant en
cela la nature de l’Autre, comme une puissance insérée entre elles,
pour permettre les mouvements et les flexions. Considérant d’autre
part que la contexture de la substance osseuse était plus sèche et plus
raide qu’il ne convenait et aussi que, si elle devenait très chaude ou
au contraire se refroidissait, elle se carierait et corromprait vite la
semence qu’elle contient, pour ces raisons, il imagina l’espèce des
nerfs et de la chair, de manière qu’en liant tous les membres
ensemble avec les nerfs qui se tendent et se relâchent autour de leurs
pivots, il rendît le corps flexible et extensible, tandis que la chair
devait être un rempart contre la chaleur et une protection contre le
froid, et aussi contre les chutes, parce qu’elle cède au choc des corps
mollement et doucement, à la façon d’un vêtement rembourré de
feutre. De plus, comme elle contient en elle une humeur chaude, elle
devait en été, en transpirant et se répandant au-dehors, procurer à
tout le corps une fraîcheur naturelle, et, au rebours, pendant l’hiver,
le défendre suffisamment, grâce à son feu, contre le froid qui l’assaille
du dehors et l’enveloppe.
C’est dans cette intention que celui qui nous modela, ayant fait un
harmonieux mélange d’eau, de feu et de terre,
y ajouta un levain formé d’acide et de sel, et composa ainsi la chair,
qui est molle et pleine de suc. Pour les nerfs, il les composa d’un
mélange d’os et de chair sans levain, tirant de ces deux substances
une seule substance intermédiaire en qualité, et il se servit de la
couleur jaune pour la colorer. De là vient que les nerfs sont d’une
nature plus ferme et plus visqueuse que les chairs et plus molle et
plus flexible que les os. Dieu s’en servit pour envelopper les os et la
moelle, liant les os l’un à l’autre au moyen des nerfs, puis il
recouvrit le tout d’une enveloppe de chairs. A ceux des os qui
renfermaient le plus d’âme il donna la plus mince enveloppe de chair
et à ceux qui en contenaient le moins, l’enveloppe la plus ample et la
plus épaisse. En outre, aux jointures des os, là où la raison ne
montrait pas quelque nécessité de placer beaucoup de chair, il en fit
pousser peu, de peur qu’elle ne gênât la flexion des membres et
n’appesantît le corps en lui rendant le mouvement difficile. Il avait
encore un autre motif : c’est que les chairs abondantes, éparses et
fortement tassées les unes sur les autres, auraient par leur rigidité
rendu le corps insensible, affaibli la mémoire et paralysé l’intelligence.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site NIMISPAUCI |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 4/11/2005