HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 21

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[21] (21a) οὗ νῦν ἐπιμνησθεῖσιν πρέπον ἂν ἡμῖν εἴη σοί τε ἀποδοῦναι χάριν καὶ τὴν θεὸν
ἅμα ἐν τῇ πανηγύρει δικαίως τε καὶ ἀληθῶς οἷόνπερ ὑμνοῦντας ἐγκωμιάζειν.
(Σωκράτης)
Εὖ λέγεις. ἀλλὰ δὴ ποῖον ἔργον τοῦτο (Κριτίας) οὐ λεγόμενον μέν, ὡς δὲ πραχθὲν ὄντως
ὑπὸ τῆσδε τῆς πόλεως ἀρχαῖον διηγεῖτο κατὰ τὴν Σόλωνος ἀκοήν;
(Κριτίας)
Ἐγὼ φράσω, παλαιὸν ἀκηκοὼς λόγον οὐ νέου ἀνδρός. ἦν μὲν γὰρ δὴ τότε Κριτίας, ὡς
ἔφη, σχεδὸν ἐγγὺς (21b) ἤδη τῶν ἐνενήκοντα ἐτῶν, ἐγὼ δέ πῃ μάλιστα δεκέτης· δὲ
Κουρεῶτις ἡμῖν οὖσα ἐτύγχανεν Ἀπατουρίων. τὸ δὴ τῆς ἑορτῆς σύνηθες ἑκάστοτε καὶ
τότε συνέβη τοῖς παισίν· ἆθλα γὰρ ἡμῖν οἱ πατέρες ἔθεσαν ῥαψῳδίας. πολλῶν μὲν οὖν
δὴ καὶ πολλὰ ἐλέχθη ποιητῶν ποιήματα, ἅτε δὲ νέα κατἐκεῖνον τὸν χρόνον ὄντα τὰ
Σόλωνος πολλοὶ τῶν παίδων ᾔσαμεν. εἶπεν οὖν τις τῶν φρατέρων, εἴτε δὴ δοκοῦν
αὐτῷ τότε εἴτε καὶ χάριν τινὰ τῷ Κριτίᾳ φέρων, δοκεῖν οἱ τά τε (21c) ἄλλα σοφώτατον
γεγονέναι Σόλωνα καὶ κατὰ τὴν ποίησιν αὖ τῶν ποιητῶν πάντων ἐλευθεριώτατον.
δὴ γέρωνσφόδρα γὰρ οὖν μέμνημαιμάλα τε ἥσθη καὶ διαμειδιάσας εἶπεν· “εἴ γε,
Ἀμύνανδρε, μὴ παρέργῳ τῇ ποιήσει κατεχρήσατο, ἀλλἐσπουδάκει καθάπερ ἄλλοι,
τόν τε λόγον ὃν ἀπΑἰγύπτου δεῦρο ἠνέγκατο ἀπετέλεσεν, καὶ μὴ διὰ τὰς στάσεις
ὑπὸ κακῶν τε ἄλλων ὅσα ηὗρεν ἐνθάδε ἥκων ἠναγκάσθη (21d) καταμελῆσαι, κατά γε
ἐμὴν δόξαν οὔτε Ἡσίοδος οὔτε Ὅμηρος οὔτε ἄλλος οὐδεὶς ποιητὴς εὐδοκιμώτερος
ἐγένετο ἄν ποτε αὐτοῦ”. “τίς δἦν λόγος”, δὅς, “ Κριτία;” “ περὶ μεγίστης”,
ἔφη, “καὶ ὀνομαστοτάτης πασῶν δικαιότατἂν πράξεως οὔσης, ἣν ἥδε πόλις ἔπραξε
μέν, διὰ δὲ χρόνον καὶ φθορὰν τῶν ἐργασαμένων οὐ διήρκεσε δεῦρο λόγος”. “λέγε
ἐξ ἀρχῆς”, δὅς, “τί τε καὶ πῶς καὶ παρὰ τίνων ὡς ἀληθῆ διακηκοὼς ἔλεγεν
Σόλων”. (21e) “ἔστιν τις κατΑἴγυπτον”, δὅς, “ἐν τῷ Δέλτα, περὶ ὃν κατὰ κορυφὴν
σχίζεται τὸ τοῦ Νείλου ῥεῦμα Σαϊτικὸς ἐπικαλούμενος νομός, τούτου δὲ τοῦ νομοῦ
μεγίστη πόλις Σάιςὅθεν δὴ καὶ Ἄμασις ἦν βασιλεύςοἷς τῆς πόλεως θεὸς ἀρχηγός
τίς ἐστιν, Αἰγυπτιστὶ μὲν τοὔνομα Νηίθ, Ἑλληνιστὶ δέ, ὡς ἐκείνων λόγος, Ἀθηνᾶ·
μάλα δὲ φιλαθήναιοι καί τινα τρόπον οἰκεῖοι τῶνδεἶναί φασιν. οἷ δὴ Σόλων ἔφη
πορευθεὶς σφόδρα τε γενέσθαι παραὐτοῖς ἔντιμος,
[21] et qu’il convient de rappeler aujourd’hui, à la fois pour te payer de retour
et pour rendre à la déesse, à l’occasion de cette fête, un juste et véritable
hommage, comme si nous chantions un hymne à sa louange.
SOCRATE
C’est bien dit. Mais quel est donc cet antique exploit dont on ne parle
plus, mais qui fut réellement accompli par notre ville, et que Critias a
rapporté sur la foi de Solon ?
CRITIAS
Je vais redire cette vieille histoire, comme je l’ai entendu raconter par
un homme qui n’était pas jeune. Car Critias était alors, à ce qu’il
disait, près de ses quatre-vingt-dix ans, et moi j’en avais dix tout au
plus. C’était justement le jour de Couréotis pendant les Apaturies. La
fête se passa comme d’habitude pour nous autres enfants. Nos pères
nous proposèrent des prix de déclamation poétique. On récita
beaucoup de poèmes de différents poètes, et comme ceux de Solon
étaient alors dans leur nouveauté, beaucoup d’entre nous les
chantèrent. Un membre de notre phratrie dit alors, soit qu’il le pensât
réellement, soit qu’il voulût faire plaisir à Critias, qu’il regardait
Solon non seulement comme le plus sage des hommes, mais encore,
pour ses dons poétiques, comme le plus noble des poètes. Le
vieillard, je m’en souviens fort bien, fut ravi de l’entendre et lui dit en
souriant : « Oui, Amymandre, s’il n’avait pas fait de la poésie en
passant et qu’il s’y fût adonné sérieusement, comme d’autres l’ont
fait, s’il avait achevé l’ouvrage qu’il avait rapporté d’Égypte, et si les
factions et les autres calamités qu’il trouva ici à son retour ne
l’avaient pas contraint de la négliger complètement, à mon avis, ni
Hésiode, ni Homère, ni aucun autre poète ne fût jamais devenu plus
célèbre que lui. — Quel était donc cet ouvrage, Critias ? dit
Amymandre. — C’était le récit de l’exploit le plus grand et qui
mériterait d’être le plus renommé de tous ceux que cette ville ait
jamais accomplis ; mais le temps et la mort de ses auteurs n’ont pas
permis que ce récit parvînt jusqu’à nous. — Raconte-moi dès le début,
reprit l’autre, ce qu’en disait Solon et comment et à qui il l’avait ouï conter
comme une histoire véritable. »
« Il y a en Égypte, dit Critias, dans le Delta, à la pointe duquel le Nil
se partage, un nome appelé saïtique, dont la principale ville est Saïs,
patrie du roi Amasis. Les habitants honorent comme fondatrice de
leur ville une déesse dont le nom égyptien est Neith et le nom grec, à
ce qu’ils disent, Athéna. Ils aiment beaucoup les Athéniens et
prétendent avoir avec eux une certaine parenté. Son voyage l’ayant
amené dans cette ville, Solon m’a raconté qu’il y fut reçu avec de
grands honneurs,


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Dernière mise à jour : 4/11/2005