HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 52

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[52] τούτων δὲ οὕτως ἐχόντων (52a) ὁμολογητέον ἓν μὲν εἶναι τὸ κατὰ ταὐτὰ εἶδος ἔχον,
ἀγέννητον καὶ ἀνώλεθρον, οὔτε εἰς ἑαυτὸ εἰσδεχόμενον ἄλλο ἄλλοθεν οὔτε αὐτὸ εἰς
ἄλλο ποι ἰόν, ἀόρατον δὲ καὶ ἄλλως ἀναίσθητον, τοῦτο δὴ νόησις εἴληχεν
ἐπισκοπεῖν· τὸ δὲ ὁμώνυμον ὅμοιόν τε ἐκείνῳ δεύτερον, αἰσθητόν, γεννητόν,
πεφορημένον ἀεί, γιγνόμενόν τε ἔν τινι τόπῳ καὶ πάλιν ἐκεῖθεν ἀπολλύμενον, δόξῃ
μεταἰσθήσεως περιληπτόν· τρίτον δὲ αὖ γένος ὂν τὸ τῆς χώρας ἀεί, φθορὰν οὐ
προσδεχόμενον, (52b) ἕδραν δὲ παρέχον ὅσα ἔχει γένεσιν πᾶσιν, αὐτὸ δὲ μετ
ἀναισθησίας ἁπτὸν λογισμῷ τινι νόθῳ, μόγις πιστόν, πρὸς δὴ καὶ ὀνειροπολοῦμεν
βλέποντες καί φαμεν ἀναγκαῖον εἶναί που τὸ ὂν ἅπαν ἔν τινι τόπῳ καὶ κατέχον
χώραν τινά, τὸ δὲ μήτἐν γῇ μήτε που κατοὐρανὸν οὐδὲν εἶναι. ταῦτα δὴ πάντα καὶ
τούτων ἄλλα ἀδελφὰ καὶ περὶ τὴν ἄυπνον καὶ ἀληθῶς φύσιν ὑπάρχουσαν ὑπὸ ταύτης
τῆς ὀνειρώξεως (52c) οὐ δυνατοὶ γιγνόμεθα ἐγερθέντες διοριζόμενοι τἀληθὲς λέγειν,
ὡς εἰκόνι μέν, ἐπείπερ οὐδαὐτὸ τοῦτο ἐφ γέγονεν ἑαυτῆς ἐστιν, ἑτέρου δέ τινος ἀεὶ
φέρεται φάντασμα, διὰ ταῦτα ἐν ἑτέρῳ προσήκει τινὶ γίγνεσθαι, οὐσίας ἁμωσγέπως
ἀντεχομένην, μηδὲν τὸ παράπαν αὐτὴν εἶναι, τῷ δὲ ὄντως ὄντι βοηθὸς δι
ἀκριβείας ἀληθὴς λόγος, ὡς ἕως ἄν τι τὸ μὲν ἄλλο , τὸ δὲ ἄλλο, οὐδέτερον ἐν
οὐδετέρῳ ποτὲ γενόμενον (52d) ἓν ἅμα ταὐτὸν καὶ δύο γενήσεσθον.
Οὗτος μὲν οὖν δὴ παρὰ τῆς ἐμῆς ψήφου λογισθεὶς ἐν κεφαλαίῳ δεδόσθω λόγος, ὄν τε
καὶ χώραν καὶ γένεσιν εἶναι, τρία τριχῇ, καὶ πρὶν οὐρανὸν γενέσθαι· τὴν δὲ δὴ
γενέσεως τιθήνην ὑγραινομένην καὶ πυρουμένην καὶ τὰς γῆς τε καὶ ἀέρος μορφὰς
δεχομένην, καὶ ὅσα ἄλλα τούτοις πάθη συνέπεται (52e) πάσχουσαν, παντοδαπὴν μὲν
ἰδεῖν φαίνεσθαι, διὰ δὲ τὸ μήθὁμοίων δυνάμεων μήτε ἰσορρόπων ἐμπίμπλασθαι κατ
οὐδὲν αὐτῆς ἰσορροπεῖν, ἀλλἀνωμάλως πάντῃ ταλαντουμένην σείεσθαι μὲν ὑπ
ἐκείνων αὐτήν, κινουμένην δαὖ πάλιν ἐκεῖνα σείειν· τὰ δὲ κινούμενα ἄλλα ἄλλοσε
ἀεὶ φέρεσθαι διακρινόμενα, ὥσπερ τὰ ὑπὸ τῶν πλοκάνων τε καὶ ὀργάνων τῶν περὶ
τὴν τοῦ σίτου κάθαρσιν σειόμενα
[52] S’il en est ainsi, il faut reconnaître qu’il y a d’abord la forme
immuable qui n’est pas née et qui ne périra pas, qui ne reçoit en elle
rien d’étranger, et qui n’entre pas elle-même dans quelque autre
chose, qui est invisible et insaisissable à tous les sens, et qu’il
appartient à la pensée seule de contempler. Il y a une seconde espèce,
qui a le même nom que la première et qui lui ressemble, mais qui
tombe sous les sens, qui est engendrée, toujours en mouvement, qui
naît dans un lieu déterminé pour le quitter ensuite et périr, et qui est
saisissable par l’opinion jointe à la sensation. Enfin il y a toujours une
troisième espèce, celle du lieu, qui n’admet pas de destruction et qui
fournit une place à tous les objets qui naissent. Elle n’est elle-même
perceptible que par un raisonnement bâtard où n’entre pas la
sensation ; c’est à peine si l’on y peut croire. Nous l’entrevoyons
comme dans un songe, en nous disant qu’il faut nécessairement que
tout ce qui est soit quelque part dans un lieu déterminé, occupe une
certaine place, et que ce qui n’est ni sur la terre ni en quelque lieu
sous le ciel n’est rien. A cause de cet état de rêve, nous sommes
incapables à l’état de veille de faire toutes ces distinctions et d’autres
du même genre, même à l’égard de la nature éveillée et vraiment
existante, et ainsi d’exprimer ce qui est vrai, à savoir que l’image,
parce que cela même en vue de quoi elle est façonnée ne lui appartient pas
et qu’elle est comme le fantôme toujours changeant d’une autre
chose, doit, pour cette raison, naître dans autre chose et s’attacher
ainsi en quelque manière à l’existence, sous peine de n’être rien du
tout, tandis que l’être réel peut compter sur le secours du
raisonnement exact et vrai, lequel établit que, tant que les deux
choses sont différentes, aucune des deux ne pouvant jamais naître
dans l’autre, elles ne deviendront pas à la fois une seule et même
chose et deux choses. Prenez donc ceci pour le résumé de la doctrine
que j’ai établie d’après mon propre jugement : l’être, le lieu, la
génération sont trois principes distincts et antérieurs à la formation
du monde.
Or, la nourrice de ce qui naît, humectée et enflammée, recevant les
formes de la terre et de l’air et subissant toutes les modifications qui
s’ensuivent, apparaissait sous des aspects de toute espèce. Et parce
que les forces dont elle était remplie n’étaient ni égales ni en
équilibre, elle n’était en équilibre en aucune de ses parties ; mais
ballottée inégalement dans tous les sens, elle était secouée par ces
forces et leur rendait secousse pour secousse. Emportés sans cesse les
uns dans un sens, les autres dans l’autre, les objets ainsi remués se
séparaient, de même que, lorsqu’on agite des grains et qu’on les
vanne avec des cribles et des instruments propres à nettoyer le blé,


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Dernière mise à jour : 4/11/2005