HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 48

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[48] μεμειγμένη γὰρ (48a) οὖν τοῦδε τοῦ κόσμου γένεσις ἐξ ἀνάγκης τε καὶ νοῦ
συστάσεως ἐγεννήθη· νοῦ δὲ ἀνάγκης ἄρχοντος τῷ πείθειν αὐτὴν τῶν γιγνομένων τὰ
πλεῖστα ἐπὶ τὸ βέλτιστον ἄγειν, ταύτῃ κατὰ ταῦτά τε διἀνάγκης ἡττωμένης ὑπὸ
πειθοῦς ἔμφρονος οὕτω κατἀρχὰς συνίστατο τόδε τὸ πᾶν. εἴ τις οὖν γέγονεν κατὰ
ταῦτα ὄντως ἐρεῖ, μεικτέον καὶ τὸ τῆς πλανωμένης εἶδος αἰτίας, φέρειν πέφυκεν·
ὧδε οὖν πάλιν (48b) ἀναχωρητέον, καὶ λαβοῦσιν αὐτῶν τούτων προσήκουσαν ἑτέραν
ἀρχὴν αὖθις αὖ, καθάπερ περὶ τῶν τότε νῦν οὕτω περὶ τούτων πάλιν ἀρκτέον ἀπ
ἀρχῆς. τὴν δὴ πρὸ τῆς οὐρανοῦ γενέσεως πυρὸς ὕδατός τε καὶ ἀέρος καὶ γῆς φύσιν
θεατέον αὐτὴν καὶ τὰ πρὸ τούτου πάθη· νῦν γὰρ οὐδείς πω γένεσιν αὐτῶν μεμήνυκεν,
ἀλλὡς εἰδόσιν πῦρ ὅτι ποτέ ἐστιν καὶ ἕκαστον αὐτῶν λέγομεν ἀρχὰς αὐτὰ τιθέμενοι
στοιχεῖα τοῦ παντός, προσῆκον αὐτοῖς οὐδἂν ὡς ἐν συλλαβῆς (48c) εἴδεσιν μόνον
εἰκότως ὑπὸ τοῦ καὶ βραχὺ φρονοῦντος ἀπεικασθῆναι. νῦν δὲ οὖν τό γε παρἡμῶν
ὧδε ἐχέτω· τὴν μὲν περὶ ἁπάντων εἴτε ἀρχὴν εἴτε ἀρχὰς εἴτε ὅπῃ δοκεῖ τούτων πέρι τὸ
νῦν οὐ ῥητέον, διἄλλο μὲν οὐδέν, διὰ δὲ τὸ χαλεπὸν εἶναι κατὰ τὸν παρόντα τρόπον
τῆς διεξόδου δηλῶσαι τὰ δοκοῦντα, μήτοὖν ὑμεῖς οἴεσθε δεῖν ἐμὲ λέγειν, οὔταὐτὸς
αὖ πείθειν ἐμαυτὸν εἴην ἂν δυνατὸς ὡς ὀρθῶς ἐγχειροῖμ᾽ (48d) ἂν τοσοῦτον
ἐπιβαλλόμενος ἔργον· τὸ δὲ κατἀρχὰς ῥηθὲν διαφυλάττων, τὴν τῶν εἰκότων λόγων
δύναμιν, πειράσομαι μηδενὸς ἧττον εἰκότα, μᾶλλον δέ, καὶ ἔμπροσθεν ἀπἀρχῆς περὶ
ἑκάστων καὶ συμπάντων λέγειν. θεὸν δὴ καὶ νῦν ἐπἀρχῇ τῶν λεγομένων σωτῆρα ἐξ
ἀτόπου καὶ ἀήθους διηγήσεως πρὸς τὸ τῶν εἰκότων δόγμα διασῴζειν ἡμᾶς (48e)
ἐπικαλεσάμενοι πάλιν ἀρχώμεθα λέγειν.
δοὖν αὖθις ἀρχὴ περὶ τοῦ παντὸς ἔστω μειζόνως τῆς πρόσθεν διῃρημένη· τότε μὲν
γὰρ δύο εἴδη διειλόμεθα, νῦν δὲ τρίτον ἄλλο γένος ἡμῖν δηλωτέον. τὰ μὲν γὰρ δύο
ἱκανὰ ἦν ἐπὶ τοῖς ἔμπροσθεν λεχθεῖσιν, ἓν μὲν ὡς παραδείγματος εἶδος ὑποτεθέν,
νοητὸν καὶ ἀεὶ κατὰ ταὐτὰ ὄν,
[48] car la génération de ce monde est le résultat de l’action combinée
de la nécessité et de l’intelligence.
Toutefois l’intelligence a pris le dessus sur la nécessité
en lui persuadant de diriger au bien la plupart des choses qui
naissent. C’est ainsi et sur ce principe que cet univers fut façonné dès
le commencement par la nécessité cédant à la persuasion de la
sagesse. Si donc nous voulons réellement dire comment il est né
d’après ce principe, il faut faire intervenir l’espèce de la cause errante
et sa propriété de produire du mouvement. Il faut donc reprendre le
sujet comme je vais dire : il faut trouver un autre point de départ qui
convienne à ce sujet spécial et, comme nous l’avons fait pour ce qui
précède, remonter à l’origine. Il faut examiner quelle était, avant la
naissance du ciel, la nature même du feu, de l’eau, de l’air et de la
terre, et quelles étaient leurs propriétés avant ce temps. Car jusqu’ici
personne ne nous a expliqué leur génération, mais comme si nous
savions ce que peuvent être le feu et chacun de ces corps, nous les appelons
principes et nous les considérons comme un alphabet de l’univers, alors
qu’ils ne devraient pas même, si l’on veut observer la vraisemblance, être
assimilés à la classe des syllabes par un homme tant soit peu intelligent. Pour
moi, voici ce que je compte faire aujourd’hui. Le principe ou les principes
de toutes choses, ou quel que soit le nom qu’on préfère, je n’en
parlerai pas à présent, par la simple raison qu’il me serait difficile
d’expliquer mon opinion, en suivant le plan de cette exposition. Ne
croyez donc pas que je doive vous en parler. Moi-même je ne saurais
me persuader que j’aurais raison d’aborder une si grande tâche. Mais
je m’en tiendrai à ce que j’ai dit en commençant, à la valeur des
explications probables, et j’essayerai, comme je l’ai fait dès le début,
de donner, sur chaque matière et sur l’ensemble, des explications
aussi vraisemblables, plus vraisemblables même que toutes celles qui
ont été proposées. Invoquons donc encore une fois, avant de prendre
la parole, la divinité, pour qu’elle nous guide dans cette exposition
étrange et insolite vers des doctrines vraisemblables et reprenons
notre discours.
Pour commencer cette nouvelle explication de l’univers, il faut
pousser nos divisions plus loin que nous ne l’avons fait jusqu’ici.
Nous avions alors distingué deux espèces ; il faut à présent en faire
voir une troisième. Les deux premières nous ont suffi pour notre
première exposition l’une, intelligible et toujours la même, était
supposée être le modèle,


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Dernière mise à jour : 4/11/2005