HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 47

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[47] δι θεὸς αὔθἡμῖν (47a) δεδώρηται, μετὰ τοῦτο ῥητέον.
ὄψις δὴ κατὰ τὸν ἐμὸν λόγον αἰτία τῆς μεγίστης ὠφελίας γέγονεν ἡμῖν,
ὅτι τῶν νῦν λόγων περὶ τοῦ παντὸς λεγομένων οὐδεὶς ἄν ποτε ἐρρήθη μήτε ἄστρα μήτε
ἥλιον μήτε οὐρανὸν ἰδόντων. νῦν δἡμέρα τε καὶ νὺξ ὀφθεῖσαι μῆνές τε καὶ ἐνιαυτῶν
περίοδοι καὶ ἰσημερίαι καὶ τροπαὶ μεμηχάνηνται μὲν ἀριθμόν, χρόνου δὲ ἔννοιαν περί
τε τῆς τοῦ παντὸς φύσεως ζήτησιν ἔδοσαν· ἐξ ὧν (47b) ἐπορισάμεθα φιλοσοφίας
γένος, οὗ μεῖζον ἀγαθὸν οὔτἦλθεν οὔτε ἥξει ποτὲ τῷ θνητῷ γένει δωρηθὲν ἐκ θεῶν.
λέγω δὴ τοῦτο ὀμμάτων μέγιστον ἀγαθόν· τἆλλα δὲ ὅσα ἐλάττω τί ἂν ὑμνοῖμεν, ὧν
μὴ φιλόσοφος τυφλωθεὶς ὀδυρόμενος ἂν θρηνοῖ μάτην; ἀλλὰ τούτου λεγέσθω παρ
ἡμῶν αὕτη ἐπὶ ταῦτα αἰτία, θεὸν ἡμῖν ἀνευρεῖν δωρήσασθαί τε ὄψιν, ἵνα τὰς ἐν
οὐρανῷ τοῦ νοῦ κατιδόντες περιόδους χρησαίμεθα ἐπὶ τὰς περιφορὰς τὰς τῆς παρ
ἡμῖν διανοήσεως, συγγενεῖς (47c) ἐκείναις οὔσας, ἀταράκτοις τεταραγμένας,
ἐκμαθόντες δὲ καὶ λογισμῶν κατὰ φύσιν ὀρθότητος μετασχόντες, μιμούμενοι τὰς τοῦ
θεοῦ πάντως ἀπλανεῖς οὔσας, τὰς ἐν ἡμῖν πεπλανημένας καταστησαίμεθα. φωνῆς τε
δὴ καὶ ἀκοῆς πέρι πάλιν αὐτὸς λόγος, ἐπὶ ταὐτὰ τῶν αὐτῶν ἕνεκα παρὰ θεῶν
δεδωρῆσθαι. λόγος τε γὰρ ἐπαὐτὰ ταῦτα τέτακται, τὴν μεγίστην συμβαλλόμενος εἰς
αὐτὰ μοῖραν, ὅσον ταὖ μουσικῆς (47d) φωνῇ χρήσιμον πρὸς ἀκοὴν ἕνεκα ἁρμονίας
ἐστὶ δοθέν. δὲ ἁρμονία, συγγενεῖς ἔχουσα φορὰς ταῖς ἐν ἡμῖν τῆς ψυχῆς περιόδοις,
τῷ μετὰ νοῦ προσχρωμένῳ Μούσαις οὐκ ἐφἡδονὴν ἄλογον καθάπερ νῦν εἶναι δοκεῖ
χρήσιμος, ἀλλἐπὶ τὴν γεγονυῖαν ἐν ἡμῖν ἀνάρμοστον ψυχῆς περίοδον εἰς
κατακόσμησιν καὶ συμφωνίαν ἑαυτῇ σύμμαχος ὑπὸ Μουσῶν δέδοται· καὶ ῥυθμὸς αὖ
διὰ τὴν ἄμετρον ἐν ἡμῖν καὶ χαρίτων (47e) ἐπιδεᾶ γιγνομένην ἐν τοῖς πλείστοις ἕξιν
ἐπίκουρος ἐπὶ ταὐτὰ ὑπὸ τῶν αὐτῶν ἐδόθη.
Τὰ μὲν οὖν παρεληλυθότα τῶν εἰρημένων πλὴν βραχέων ἐπιδέδεικται τὰ διὰ νοῦ
δεδημιουργημένα· δεῖ δὲ καὶ τὰ διἀνάγκης γιγνόμενα τῷ λόγῳ παραθέσθαι.
[47] office pour lequel Dieu nous en a fait présent. La vue est pour nous, à
mon sens, la cause du plus grand bien, en ce sens que pas un mot des
explications qu’on propose aujourd’hui de l’univers n’aurait jamais
pu être prononcé, si nous n’avions pas vu les astres, ni le soleil, ni le
ciel. Mais, en fait, c’est la vue du jour et de la nuit, des mois, des
révolutions des armées, des équinoxes, des solstices qui nous a fait
trouver le nombre, qui nous a donné la notion du temps et les
moyens d’étudier la nature du tout. C’est de la vue que nous tenons la
philosophie, le bien le plus précieux que le genre humain ait reçu et
puisse recevoir jamais de la munificence des dieux.
Voilà ce que je déclare être le plus grand bienfait de la vue. A
quoi bon vanter les autres, de moindre importance ? Seul, celui qui
n’est pas philosophe peut gémir et se lamenter vainement d’en être
privé par la cécité. Pour nous, disons que la cause de ce grand bien
est celle-ci Dieu a inventé et nous a donné la vue, afin qu’en
contemplant les révolutions de l’intelligence dans le ciel, nous les
appliquions aux révolutions de notre propre pensée, qui, bien que
désordonnées, sont parentes des révolutions imperturbables du ciel,
et qu’après avoir étudié à fond ces mouvements célestes et participé à
la rectitude naturelle des raisonnements, nous puissions, en imitant
les mouvements absolument invariables de la divinité, stabiliser les
nôtres, qui sont sujets à l’aberration.
Il faut répéter la même chose au sujet de la voix et de l’ouïe : c’est en
vue du même objet et pour les mêmes raisons que les dieux nous les
ont données. En effet la parole nous a été octroyée pour la même fin
et elle contribue dans la plus large mesure à nous la faire atteindre, et
toute cette partie de la musique consacrée à l’audition de la voix nous
a été donnée en vue de l’harmonie. Et l’harmonie, dont les
mouvements sont apparentés aux révolutions de l’âme en nous, a été
donnée par les Muses à l’homme qui entretient avec elles un
commerce intelligent, non point en vue d’un plaisir irraisonné, seule
utilité qu’on lui trouve aujourd’hui, mais pour nous aider à régler et à
mettre à l’unisson avec elle-même la révolution déréglée de l’âme en
nous. Les mêmes déités nous ont donné aussi le rythme pour
remédier au défaut de mesure et de grâce dans le caractère de la
plupart des hommes.
Dans ce que nous avons dit jusqu’ici, sauf quelques détails, il n’a été
question que des opérations de l’intelligence. Il faut ajouter à notre
exposition ce qui naît par l’action de la nécessité ;


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Dernière mise à jour : 4/11/2005