[46] (46a) τοιαῦτα καὶ τοσαῦτα παρέσχοντο ἀφομοιωθέντα ἐντὸς ἔξω τε ἐγερθεῖσιν
ἀπομνημονευόμενα φαντάσματα.
τὸ δὲ περὶ τὴν τῶν κατόπτρων εἰδωλοποιίαν καὶ πάντα ὅσα ἐμφανῆ καὶ λεῖα,
κατιδεῖν οὐδὲν ἔτι χαλεπόν. ἐκ γὰρ τῆς ἐντὸς ἐκτός τε τοῦ πυρὸς ἑκατέρου
κοινωνίας ἀλλήλοις, ἑνός τε αὖ περὶ τὴν λειότητα ἑκάστοτε γενομένου καὶ πολλαχῇ
μεταρρυθμισθέντος, (46b) πάντα τὰ τοιαῦτα ἐξ ἀνάγκης ἐμφαίνεται, τοῦ περὶ τὸ
πρόσωπον πυρὸς τῷ περὶ τὴν ὄψιν πυρὶ περὶ τὸ λεῖον καὶ λαμπρὸν συμπαγοῦς
γιγνομένου. δεξιὰ δὲ φαντάζεται τὰ ἀριστερά, ὅτι τοῖς ἐναντίοις μέρεσιν τῆς ὄψεως
περὶ τἀναντία μέρη γίγνεται ἐπαφὴ παρὰ τὸ καθεστὸς ἔθος τῆς προσβολῆς· δεξιὰ δὲ
τὰ δεξιὰ καὶ τὰ ἀριστερὰ ἀριστερὰ τοὐναντίον, ὅταν μεταπέσῃ συμπηγνύμενον ᾧ
συμπήγνυται φῶς, (46c) τοῦτο δέ, ὅταν ἡ τῶν κατόπτρων λειότης, ἔνθεν καὶ ἔνθεν ὕψη
λαβοῦσα, τὸ δεξιὸν εἰς τὸ ἀριστερὸν μέρος ἀπώσῃ τῆς ὄψεως καὶ θάτερον ἐπὶ θάτερον.
κατὰ δὲ τὸ μῆκος στραφὲν τοῦ προσώπου ταὐτὸν τοῦτο ὕπτιον ἐποίησεν πᾶν
φαίνεσθαι, τὸ κάτω πρὸς τὸ ἄνω τῆς αὐγῆς τό τ᾽ ἄνω πρὸς τὸ κάτω πάλιν ἀπῶσαν.
Ταῦτ᾽ οὖν πάντα ἔστιν τῶν συναιτίων οἷς θεὸς ὑπηρετοῦσιν χρῆται τὴν τοῦ ἀρίστου
κατὰ τὸ δυνατὸν ἰδέαν (46d) ἀποτελῶν· δοξάζεται δὲ ὑπὸ τῶν πλείστων οὐ συναίτια
ἀλλὰ αἴτια εἶναι τῶν πάντων, ψύχοντα καὶ θερμαίνοντα πηγνύντα τε καὶ διαχέοντα
καὶ ὅσα τοιαῦτα ἀπεργαζόμενα. λόγον δὲ οὐδένα οὐδὲ νοῦν εἰς οὐδὲν δυνατὰ ἔχειν
ἐστίν. τῶν γὰρ ὄντων ᾧ νοῦν μόνῳ κτᾶσθαι προσήκει, λεκτέον ψυχήν – τοῦτο δὲ
ἀόρατον, πῦρ δὲ καὶ ὕδωρ καὶ γῆ καὶ ἀὴρ σώματα πάντα ὁρατὰ γέγονεν – τὸν δὲ νοῦ
καὶ ἐπιστήμης ἐραστὴν ἀνάγκη τὰς τῆς ἔμφρονος φύσεως αἰτίας πρώτας (46e)
μεταδιώκειν, ὅσαι δὲ ὑπ᾽ ἄλλων μὲν κινουμένων, ἕτερα δὲ κατὰ ἀνάγκης κινούντων
γίγνονται, δευτέρας. ποιητέον δὴ κατὰ ταῦτα καὶ ἡμῖν· λεκτέα μὲν ἀμφότερα τὰ τῶν
αἰτιῶν γένη, χωρὶς δὲ ὅσαι μετὰ νοῦ καλῶν καὶ ἀγαθῶν δημιουργοὶ καὶ ὅσαι
μονωθεῖσαι φρονήσεως τὸ τυχὸν ἄτακτον ἑκάστοτε ἐξεργάζονται. τὰ μὲν οὖν τῶν
ὀμμάτων συμμεταίτια πρὸς τὸ σχεῖν τὴν δύναμιν ἣν νῦν εἴληχεν εἰρήσθω· τὸ δὲ
μέγιστον αὐτῶν εἰς ὠφελίαν ἔργον,
| [46] suscitent en dedans de nous autant d’images de même nature, qui,
dans le monde extérieur, nous reviennent à la mémoire, quand nous
sommes éveillés.
Quant à l’origine des images produites par les miroirs et par toutes
les surfaces brillantes et polies, il n’est plus difficile de s’en rendre
compte. C’est de la combinaison des deux feux, intérieur et extérieur,
chaque fois que l’un d’eux rencontre la surface polie et subit plusieurs
changements, que naissent nécessairement toutes ces images, parce que le
feu de la face réfléchie se fond avec le feu de la vue sur la surface polie
et brillante. Mais ce qui est à gauche apparaît à droite, parce qu’un
contact a lieu entre les parties opposées du courant visuel et les
parties opposées de l’objet, contrairement à ce qui se passe
d’habitude dans la rencontre. Au contraire, la droite paraît à droite et
la gauche à gauche, quand le rayon visuel change de côté, en se
fondant avec la lumière avec laquelle il se fond, et cela arrive quand la
surface polie des miroirs, se relevant de part et d’autre, renvoie la
partie droite du courant visuel vers la gauche et la gauche vers la
droite. Si le miroir est tourné de façon que la courbure soit placée
suivant la longueur du visage, il le fait paraître tout entier renversé,
parce qu’alors il renvoie le rayon visuel du bas vers le haut et celui du
haut vers le bas.
Tout cela se classe parmi les causes secondaires dont Dieu se sert
pour réaliser, autant qu’il est possible, l’idée du meilleur. Mais la
plupart des hommes les tiennent, non pour des causes secondaires,
mais pour les causes primaires de toutes choses, parce qu’elles
refroidissent et échauffent, condensent et dilatent et produisent tous
les effets du même genre. Or elles sont incapables d’agir jamais avec
raison et intelligence. Car il faut reconnaître que l’âme est le seul de
tous les êtres qui soit capable d’acquérir l’intelligence, et l’âme est
invisible, tandis que le feu, l’eau, la terre et l’air sont tous des corps
visibles. Or quiconque a l’amour de l’intelligence et de la science doit
nécessairement chercher d’abord les causes qui sont de nature
intelligente, et en second lieu celles qui sont mues par d’autres causes
et qui en meuvent nécessairement d’autres à leur tour. C’est ainsi que
nous devons procéder, nous aussi. Il faut parler des deux espèces de
causes, mais traiter à part celles qui agissent avec intelligence et
produisent des effets bons et beaux, puis celles qui, destituées de
raison, agissent toujours au hasard et sans ordre.
En voilà assez sur les causes secondaires qui ont contribué à donner
aux yeux le pouvoir qu’ils possèdent à présent. Il nous reste à parler
de l’office le plus important qu’ils remplissent pour notre utilité,
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