[45] (45a) τὴν τοῦ θειοτάτου καὶ ἱερωτάτου φέρον οἴκησιν ἐπάνωθεν ἡμῶν.
σκέλη μὲν οὖν χεῖρές τε ταύτῃ καὶ διὰ ταῦτα προσέφυ πᾶσιν·
τοῦ δ᾽ ὄπισθεν τὸ πρόσθεν τιμιώτερον καὶ ἀρχικώτερον νομίζοντες θεοὶ ταύτῃ
τὸ πολὺ τῆς πορείας ἡμῖν ἔδοσαν. ἔδει δὴ διωρισμένον ἔχειν καὶ ἀνόμοιον τοῦ
σώματος τὸ πρόσθεν ἄνθρωπον. διὸ πρῶτον μὲν περὶ τὸ τῆς κεφαλῆς κύτος,
ὑποθέντες αὐτόσε τὸ πρόσωπον, ὄργανα ἐνέδησαν (45b) τούτῳ πάσῃ τῇ τῆς ψυχῆς
προνοίᾳ, καὶ διέταξαν τὸ μετέχον ἡγεμονίας τοῦτ᾽ εἶναι, τὸ κατὰ φύσιν πρόσθεν· τῶν
δὲ ὀργάνων πρῶτον μὲν φωσφόρα συνετεκτήναντο ὄμματα, τοιᾷδε ἐνδήσαντες αἰτίᾳ.
τοῦ πυρὸς ὅσον τὸ μὲν κάειν οὐκ ἔσχε, τὸ δὲ παρέχειν φῶς ἥμερον, οἰκεῖον ἑκάστης
ἡμέρας, σῶμα ἐμηχανήσαντο γίγνεσθαι. τὸ γὰρ ἐντὸς ἡμῶν ἀδελφὸν ὂν τούτου πῦρ
εἰλικρινὲς ἐποίησαν διὰ τῶν ὀμμάτων ῥεῖν λεῖον καὶ πυκνὸν ὅλον μέν, μάλιστα δὲ τὸ
μέσον συμπιλήσαντες (45c) τῶν ὀμμάτων, ὥστε τὸ μὲν ἄλλο ὅσον παχύτερον στέγειν
πᾶν, τὸ τοιοῦτον δὲ μόνον αὐτὸ καθαρὸν διηθεῖν. ὅταν οὖν μεθημερινὸν ᾖ φῶς περὶ τὸ
τῆς ὄψεως ῥεῦμα, τότε ἐκπῖπτον ὅμοιον πρὸς ὅμοιον, συμπαγὲς γενόμενον, ἓν σῶμα
οἰκειωθὲν συνέστη κατὰ τὴν τῶν ὀμμάτων εὐθυωρίαν, ὅπῃπερ ἂν ἀντερείδῃ τὸ
προσπῖπτον ἔνδοθεν πρὸς ὃ τῶν ἔξω συνέπεσεν. ὁμοιοπαθὲς δὴ δι᾽ ὁμοιότητα πᾶν
γενόμενον, ὅτου τε ἂν αὐτό (45d) ποτε ἐφάπτηται καὶ ὃ ἂν ἄλλο ἐκείνου, τούτων τὰς
κινήσεις διαδιδὸν εἰς ἅπαν τὸ σῶμα μέχρι τῆς ψυχῆς αἴσθησιν παρέσχετο ταύτην ᾗ δὴ
ὁρᾶν φαμεν. ἀπελθόντος δὲ εἰς νύκτα τοῦ συγγενοῦς πυρὸς ἀποτέτμηται· πρὸς γὰρ
ἀνόμοιον ἐξιὸν ἀλλοιοῦταί τε αὐτὸ καὶ κατασβέννυται, συμφυὲς οὐκέτι τῷ πλησίον
ἀέρι γιγνόμενον, ἅτε πῦρ οὐκ ἔχοντι. παύεταί τε οὖν ὁρῶν, ἔτι τε ἐπαγωγὸν ὕπνου
γίγνεται· σωτηρίαν γὰρ ἣν οἱ θεοὶ τῆς ὄψεως ἐμηχανήσαντο, τὴν τῶν βλεφάρων (45e)
φύσιν, ὅταν ταῦτα συμμύσῃ, καθείργνυσι τὴν τοῦ πυρὸς ἐντὸς δύναμιν, ἡ δὲ διαχεῖ τε
καὶ ὁμαλύνει τὰς ἐντὸς κινήσεις, ὁμαλυνθεισῶν δὲ ἡσυχία γίγνεται, γενομένης δὲ
πολλῆς μὲν ἡσυχίας βραχυόνειρος ὕπνος ἐμπίπτει, καταλειφθεισῶν δέ τινων
κινήσεων μειζόνων, οἷαι καὶ ἐν οἵοις ἂν τόποις λείπωνται,
| [45] portant en haut de nous l’habitacle de ce que nous avons de plus divin
et de plus sacré. Voilà comment et pourquoi des jambes et des mains
ont poussé à tous les hommes.
Puis, jugeant que la partie antérieure est plus noble et plus propre à
commander que la partie postérieure, les dieux nous ont donné la
faculté de marcher en avant plutôt qu’en arrière. Il fallait donc que le
devant du corps humain fût distinct et dissemblable de la partie
postérieure. C’est pour cela que, sur le globe de la tête, ils placèrent
d’abord le visage du côté de l’avant et qu’ils fixèrent sur le visage les
organes utiles à toutes les prévisions de l’âme, et ils décidèrent que la
partie qui se trouve naturellement en avant aurait part à la direction.
Les premiers organes qu’ils fabriquèrent furent les yeux porteurs de
lumière ; ils les fixèrent sur le visage dans le but que je vais dire. De
cette sorte de feu qui a la propriété de ne pas brûler et de fournir une
lumière douce, ils imaginèrent de faire le propre corps de chaque
jour, et le feu pur qui est en nous, frère de celui-là, ils le firent couler
par les yeux en un courant de parties lisses et pressées, et ils
comprimèrent l’oeil tout entier, mais surtout le centre, de manière
qu’il retînt tout autre feu plus épais et ne laissât filtrer que cette
espèce de feu pur. Lors donc que la lumière du jour entoure le
courant de la vision, le semblable rencontrant son semblable, se fond
avec lui, pour former dans la direction des yeux un seul corps,
partout où le rayon sorti du dedans frappe un objet qu’il rencontre à
l’extérieur.
Ce corps, soumis tout entier aux mêmes affections par la similitude
de ses parties, touche-t-il quelque objet ou en est-il touché, il en
transmet les mouvements à travers tout le corps jusqu’à l’âme et nous
procure cette sensation qui nous fait dire que nous voyons. Mais
quand le feu parent du feu intérieur se retire à la nuit, celui-ci se
trouve coupé de lui ; comme il tombe en sortant sur des êtres d’une
nature différente, il s’altère lui-même et s’éteint, parce qu’il n’est plus
de même nature que l’air ambiant, lequel n’a point de feu. Il cesse
alors de voir, et, en outre, il amène le sommeil. Car lorsque les
paupières, que les dieux ont imaginées pour préserver la vue, sont
fermées, elles retiennent en dedans la puissance du feu. Celle-ci, à
son tour, calme et apaise les mouvements intérieurs, et cet
apaisement produit le repos. Quand le repos est profond, un sommeil
presque sans rêve s’abat sur nous ; mais s’il reste des mouvements un
peu violents, ces mouvements, suivant leur nature et le lieu où ils restent,
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