[39] κατὰ δὴ τὴν θατέρου φορὰν (39a) πλαγίαν οὖσαν,
διὰ τῆς ταὐτοῦ φορᾶς ἰούσης τε καὶ κρατουμένης, τὸ μὲν μείζονα αὐτῶν, τὸ δ᾽
ἐλάττω κύκλον ἰόν, θᾶττον μὲν τὰ τὸν ἐλάττω, τὰ δὲ τὸν μείζω βραδύτερον περιῄειν.
τῇ δὴ ταὐτοῦ φορᾷ τὰ τάχιστα περιιόντα ὑπὸ τῶν βραδύτερον ἰόντων ἐφαίνετο
καταλαμβάνοντα καταλαμβάνεσθαι· πάντας γὰρ τοὺς κύκλους αὐτῶν στρέφουσα
ἕλικα διὰ τὸ διχῇ κατὰ (39b) τὰ ἐναντία ἅμα προϊέναι τὸ βραδύτατα ἀπιὸν ἀφ᾽ αὑτῆς
οὔσης ταχίστης ἐγγύτατα ἀπέφαινεν. ἵνα δ᾽ εἴη μέτρον ἐναργές τι πρὸς ἄλληλα
βραδυτῆτι καὶ τάχει καὶ τὰ περὶ τὰς ὀκτὼ φορὰς πορεύοιτο, φῶς ὁ θεὸς ἀνῆψεν ἐν τῇ
πρὸς γῆν δευτέρᾳ τῶν περιόδων, ὃ δὴ νῦν κεκλήκαμεν ἥλιον, ἵνα ὅτι μάλιστα εἰς
ἅπαντα φαίνοι τὸν οὐρανὸν μετάσχοι τε ἀριθμοῦ τὰ ζῷα ὅσοις ἦν προσῆκον, μαθόντα
παρὰ τῆς ταὐτοῦ καὶ ὁμοίου (39c) περιφορᾶς. νὺξ μὲν οὖν ἡμέρα τε γέγονεν οὕτως καὶ
διὰ ταῦτα, ἡ τῆς μιᾶς καὶ φρονιμωτάτης κυκλήσεως περίοδος· μεὶς δὲ ἐπειδὰν σελήνη
περιελθοῦσα τὸν ἑαυτῆς κύκλον ἥλιον ἐπικαταλάβῃ, ἐνιαυτὸς δὲ ὁπόταν ἥλιος τὸν
ἑαυτοῦ περιέλθῃ κύκλον. τῶν δ᾽ ἄλλων τὰς περιόδους οὐκ ἐννενοηκότες ἄνθρωποι,
πλὴν ὀλίγοι τῶν πολλῶν, οὔτε ὀνομάζουσιν οὔτε πρὸς ἄλληλα συμμετροῦνται
σκοποῦντες ἀριθμοῖς, ὥστε ὡς ἔπος (39d) εἰπεῖν οὐκ ἴσασιν χρόνον ὄντα τὰς τούτων
πλάνας, πλήθει μὲν ἀμηχάνῳ χρωμένας, πεποικιλμένας δὲ θαυμαστῶς· ἔστιν δ᾽ ὅμως
οὐδὲν ἧττον κατανοῆσαι δυνατὸν ὡς ὅ γε τέλεος ἀριθμὸς χρόνου τὸν τέλεον ἐνιαυτὸν
πληροῖ τότε, ὅταν ἁπασῶν τῶν ὀκτὼ περιόδων τὰ πρὸς ἄλληλα συμπερανθέντα τάχη
σχῇ κεφαλὴν τῷ τοῦ ταὐτοῦ καὶ ὁμοίως ἰόντος ἀναμετρηθέντα κύκλῳ. κατὰ ταῦτα δὴ
καὶ τούτων ἕνεκα ἐγεννήθη τῶν ἄστρων ὅσα δι᾽ οὐρανοῦ πορευόμενα ἔσχεν τροπάς,
ἵνα τόδε (39e) ὡς ὁμοιότατον ᾖ τῷ τελέῳ καὶ νοητῷ ζῴῳ πρὸς τὴν τῆς διαιωνίας
μίμησιν φύσεως.
Καὶ τὰ μὲν ἄλλα ἤδη μέχρι χρόνου γενέσεως ἀπείργαστο εἰς ὁμοιότητα ᾧπερ
ἀπεικάζετο, τὸ δὲ μήπω τὰ πάντα ζῷα ἐντὸς αὑτοῦ γεγενημένα περιειληφέναι, ταύτῃ
ἔτι εἶχεν ἀνομοίως. τοῦτο δὴ τὸ κατάλοιπον ἀπηργάζετο αὐτοῦ πρὸς τὴν τοῦ
παραδείγματος ἀποτυπούμενος φύσιν. ᾗπερ οὖν νοῦς ἐνούσας ἰδέας τῷ ὃ ἔστιν ζῷον,
οἷαί τε ἔνεισι καὶ ὅσαι, καθορᾷ, τοιαύτας καὶ τοσαύτας διενοήθη δεῖν καὶ τόδε σχεῖν.
εἰσὶν δὴ τέτταρες,
| [39] ils se mirent à tourner dans l’orbite de l’Autre,
qui est oblique, qui passe au travers de l’orbite du Même
et qui est dominée par lui. Les uns décrivirent un cercle plus grand,
les autres un cercle plus petit, et ceux qui décrivaient le plus petit
tournaient plus vite, et ceux qui décrivaient le plus grand plus lentement.
Aussi, à cause du mouvement du Même,
ceux qui vont le plus vite semblaient être rattrapés par ceux qui vont
plus lentement, tandis qu’en réalité ce sont eux qui les rattrapent. Car
ce mouvement faisant tourner tous leurs cercles en spirale, du fait
qu’ils s’avançaient en même temps dans deux directions opposées,
faisait que le corps qui s’éloigne le plus lentement de ce mouvement
qui est le plus rapide de tous semblait le suivre de plus près que les
autres. Or, pour qu’il y eût une mesure claire de la lenteur et de la
vitesse relatives suivant lesquelles ils opèrent leurs huit révolutions,
le dieu alluma dans le cercle qui occupe le second rang en partant de
la terre, une lumière que nous appelons à présent le soleil, pour qu’il
éclairât autant que possible tout le ciel et que tous les êtres vivants à
qui cela convenait pussent participer du nombre, en l’apprenant de la
révolution du Même et du Semblable. C’est ainsi et dans ce dessein
que furent engendrés la nuit et le jour, qui forment la révolution du
cercle unique, le plus intelligent de tous, ensuite le mois, après que la
lune, ayant parcouru son circuit, rattrape le soleil, enfin l’année,
lorsque le soleil a fait le tour de sa carrière. Quant aux autres
planètes, les hommes, à l’exception d’un petit nombre, ne se sont pas
préoccupés de leurs révolutions, ne leur ont pas donné de noms, et,
quand ils les considèrent, ils ne mesurent pas par des nombres leur
vitesse relative ; aussi peut-on dire qu’ils ne savent pas que ces
courses errantes, dont le nombre est prodigieux et la variété
merveilleuse, constituent le temps. Il est néanmoins possible de
concevoir que le nombre parfait du temps remplit l’année parfaite, au
moment où ces huit révolutions, avec leurs vitesses respectives
mesurées par le circuit et le mouvement uniforme du Même, ont
toutes atteint leur terme et sont revenues à leur point de départ. C’est
ainsi et pour cesraisons qu’ont été engendrés ceux des astres qui, dans leur
course à travers le ciel, sont assujettis à des conversions, afin que cet univers
fût le plus semblable possible à l’animal parfait et intelligible et imitât
sa nature éternelle.
A la naissance du temps, le monde se trouvait déjà construit à la
ressemblance du modèle ; mais il ne contenait pas encore tous les
animaux qui sont nés en lui ; il lui manquait encore ce trait de
ressemblance. C’est pourquoi Dieu acheva ce qui restait, en le
façonnant sur la nature du modèle. Aussi, toutes les formes que
l’intelligence aperçoit dans l’animal qui existe réellement, quels qu’en
soient la nature et le nombre, le dieu jugea que ce monde devait les
recevoir, les mêmes et en même nombre. Or il y en a quatre :
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