HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 206

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[206] (206a) (ΣΩ.) Τί δ´ αὖ; τοὐναντίον λέγοντος ἆρ´ οὐ μᾶλλον ἂν ἀποδέξαιο ἐξ ὧν αὐτὸς σύνοισθα σαυτῷ ἐν τῇ τῶν γραμμάτων μαθήσει; (ΘΕΑΙ.) Τὸ ποῖον; (ΣΩ.) Ὡς οὐδὲν ἄλλο μανθάνων διετέλεσας τὰ στοιχεῖα ἔν τε τῇ ὄψει διαγιγνώσκειν πειρώμενος καὶ ἐν τῇ ἀκοῇ αὐτὸ καθ´ αὑτὸ ἕκαστον, ἵνα μὴ θέσις σε ταράττοι λεγομένων τε καὶ γραφομένων. (ΘΕΑΙ.) Ἀληθέστατα λέγεις. (ΣΩ.) Ἐν δὲ κιθαριστοῦ τελέως μεμαθηκέναι μῶν ἄλλο τι (206b) ἦν τὸ τῷ φθόγγῳ ἑκάστῳ δύνασθαι ἐπακολουθεῖν, ποίας χορδῆς εἴη· δὴ στοιχεῖα πᾶς ἂν ὁμολογήσειε μουσικῆς λέγεσθαι; (ΘΕΑΙ.) Οὐδὲν ἄλλο. (ΣΩ.) Ὧν μὲν ἄρ´ αὐτοὶ ἔμπειροί ἐσμεν στοιχείων καὶ συλλαβῶν, εἰ δεῖ ἀπὸ τούτων τεκμαίρεσθαι καὶ εἰς τὰ ἄλλα, πολὺ τὸ τῶν στοιχείων γένος ἐναργεστέραν τε τὴν γνῶσιν ἔχειν φήσομεν καὶ κυριωτέραν τῆς συλλαβῆς πρὸς τὸ λαβεῖν τελέως ἕκαστον μάθημα, καὶ ἐάν τις φῇ συλλαβὴν μὲν γνωστόν, ἄγνωστον δὲ πεφυκέναι στοιχεῖον, ἑκόντα ἄκοντα παίζειν ἡγησόμεθ´ αὐτόν. (ΘΕΑΙ.) Κομιδῇ μὲν οὖν. (206c) (ΣΩ.) Ἀλλὰ δὴ τούτου μὲν ἔτι κἂν ἄλλαι φανεῖεν ἀποδείξεις, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ· τὸ δὲ προκείμενον μὴ ἐπιλαθώμεθα δι´ αὐτὰ ἰδεῖν, ὅτι δή ποτε καὶ λέγεται τὸ μετὰ δόξης ἀληθοῦς λόγον προσγενόμενον τὴν τελεωτάτην ἐπιστήμην γεγονέναι. (ΘΕΑΙ.) Οὐκοῦν χρὴ ὁρᾶν. (ΣΩ.) Φέρε δή, τί ποτε βούλεται τὸν λόγον ἡμῖν σημαίνειν; τριῶν γὰρ ἕν τί μοι δοκεῖ λέγειν. (ΘΕΑΙ.) Τίνων δή; (206d) (ΣΩ.) Τὸ μὲν πρῶτον εἴη ἂν τὸ τὴν αὑτοῦ διάνοιαν ἐμφανῆ ποιεῖν διὰ φωνῆς μετὰ ῥημάτων τε καὶ ὀνομάτων, ὥσπερ εἰς κάτοπτρον ὕδωρ τὴν δόξαν ἐκτυπούμενον εἰς τὴν διὰ τοῦ στόματος ῥοήν. οὐ δοκεῖ σοι τὸ τοιοῦτον λόγος εἶναι; (ΘΕΑΙ.) Ἔμοιγε. τὸν γοῦν αὐτὸ δρῶντα λέγειν φαμέν. (ΣΩ.) Οὐκοῦν αὖ τοῦτό γε πᾶς ποιεῖν δυνατὸς θᾶττον σχολαίτερον, τὸ ἐνδείξασθαι τί δοκεῖ περὶ ἑκάστου αὐτῷ, μὴ ἐνεὸς κωφὸς ἀπ´ ἀρχῆς· καὶ οὕτως ὅσοι τι ὀρθὸν (206e) δοξάζουσι, πάντες αὐτὸ μετὰ λόγου φανοῦνται ἔχοντες, καὶ οὐδαμοῦ ἔτι ὀρθὴ δόξα χωρὶς ἐπιστήμης γενήσεται. (ΘΕΑΙ.) Ἀληθῆ. (ΣΩ.) Μὴ τοίνυν ῥᾳδίως καταγιγνώσκωμεν τὸ μηδὲν εἰρηκέναι τὸν ἀποφηνάμενον ἐπιστήμην νῦν σκοποῦμεν. ἴσως γὰρ λέγων οὐ τοῦτο ἔλεγεν, ἀλλὰ τὸ ἐρωτηθέντα τί ἕκαστον δυνατὸν εἶναι τὴν ἀπόκρισιν [206] (SOCRATE)
Mais si tu entendais dire le contraire, n’inclinerais-tu pas à l’approuver, en
te rappelant ce que tu faisais lorsque tu apprenais à lire ?
(THÉÉTÈTE)
Qu’est-ce que je faisais ?
(SOCRATE)
C’est qu’en apprenant à lire, tu ne faisais pas autre chose que d’essayer de
distinguer les éléments, soit à l’oeil, soit à l’oreille, en considérant chacun
d’eux seul et en lui-même, afin de n’être point embarrassé, quelque place qu’ils
occupent dans la prononciation et dans l’écriture.
(THÉÉTÈTE)
Ce que tu dis là est très vrai.
(SOCRATE)
Et chez le maître de cithare, la perfection de l’apprentissage, n’était-ce point
de pouvoir suivre chaque note et de dire de quelle corde elle partait ? et ce
sont justement là, tout le monde le reconnaît, les éléments de la musique.
(THÉÉTÈTE)
Ils ne sont pas autre chose.
(SOCRATE)
Si donc il faut juger de tout le reste d’après notre propre expérience des
éléments et des syllabes, nous dirons que le genre des éléments se prête à une
connaissance beaucoup plus claire et plus décisive que la syllabe, si l’on veut
saisir parfaitement chaque enseignement, et si quelqu’un soutient que la syllabe
est connaissable et l’élément naturellement inconnaissable, nous croirons qu’il
plaisante, qu’il en ait ou non l’intention.
(THÉÉTÈTE)
Parfaitement.
(SOCRATE)
XLII. — On pourrait d’ailleurs, ce me semble, trouver d’autres arguments pour le
prouver. Mais prenons garde qu’ils ne nous fassent oublier ce que nous nous
sommes proposé d’examiner, ce qu’on entend quand on dit que l’explication
rationnelle s’ajoutant à l’opinion vraie forme la science la plus parfaite.
(THÉÉTÈTE)
C’est ce qu’il faut voir.
(SOCRATE)
Eh bien, allons, que veut-on nous faire entendre par ce mot d’explication ? Il
me semble qu’il signifie une de ces trois choses ?
(THÉÉTÈTE)
Lesquelles ?
(SOCRATE)
La première est de rendre sa pensée sensible par la voix au moyen des verbes et
des noms, en peignant son opinion dans le courant qui sort de la bouche, comme
dans un miroir ou dans l’eau. Ne crois-tu qu’une explication, c’est quelque
chose de cette sorte ?
(THÉÉTÈTE)
Si. En tout cas, nous disons que celui qui fait cela explique.
(SOCRATE)
D’un autre côté, c’est une chose que chacun est capable de faire plus ou moins
promptement : il peut faire voir ce qu’il pense sur n’importe quel sujet, à
moins qu’il ne soit muet ou sourd de naissance, et ainsi l’opinion droite
apparaîtra toujours chez ceux où elle se trouve liée à une explication, et il
n’y aura plus de place nulle part pour l’opinion droite séparée de la science.
(THÉÉTÈTE)
C’est vrai.
(SOCRATE)
Cependant n’accusons pas à la légère l’auteur de la définition de la science que
nous examinons de n’avoir rien dit de sensé. Peut-être, en effet, n’est-ce point
ce qu’entendait son auteur. Il peut avoir pensé que c’était la capacité, quand
on demande ce qu’est une chose,


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Dernière mise à jour : 19/05/2006