HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 205

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[205] (205a) (ΣΩ.) Ἀνδρικῶς γε, Θεαίτητε, μάχῃ. τὸ πᾶν δὲ οὐχ ὅταν μηδὲν ἀπῇ, αὐτὸ τοῦτο πᾶν ἐστιν; (ΘΕΑΙ.) Ἀνάγκη. (ΣΩ.) Ὅλον δὲ οὐ ταὐτὸν τοῦτο ἔσται, οὗ ἂν μηδαμῇ μηδὲν ἀποστατῇ; οὗ δ´ ἂν ἀποστατῇ, οὔτε ὅλον οὔτε πᾶν, ἅμα γενόμενον ἐκ τοῦ αὐτοῦ τὸ αὐτό; (ΘΕΑΙ.) Δοκεῖ μοι νῦν οὐδὲν διαφέρειν πᾶν τε καὶ ὅλον. (ΣΩ.) Οὐκοῦν ἐλέγομεν ὅτι οὗ ἂν μέρη , τὸ ὅλον τε καὶ πᾶν τὰ πάντα μέρη ἔσται; (ΘΕΑΙ.) Πάνυ γε. (ΣΩ.) Πάλιν δή, ὅπερ ἄρτι ἐπεχείρουν, οὐκ, εἴπερ (205b) συλλαβὴ μὴ τὰ στοιχεῖά ἐστιν, ἀνάγκη αὐτὴν μὴ ὡς μέρη ἔχειν ἑαυτῆς τὰ στοιχεῖα, ταὐτὸν οὖσαν αὐτοῖς ὁμοίως ἐκείνοις γνωστὴν εἶναι; (ΘΕΑΙ.) Οὕτως. (ΣΩ.) Οὐκοῦν τοῦτο ἵνα μὴ γένηται, ἕτερον αὐτῶν αὐτὴν ἐθέμεθα; (ΘΕΑΙ.) Ναί. (ΣΩ.) Τί δ´; εἰ μὴ τὰ στοιχεῖα συλλαβῆς μέρη ἐστίν, ἔχεις ἄλλ´ ἄττα εἰπεῖν μέρη μέν ἐστι συλλαβῆς, οὐ μέντοι στοιχεῖά γ´ ἐκείνης; (ΘΕΑΙ.) Οὐδαμῶς. εἰ γάρ, Σώκρατες, μόρι´ ἄττ´ αὐτῆς συγχωροίην, γελοῖόν που τὰ στοιχεῖα ἀφέντα ἐπ´ ἄλλα ἰέναι. (205c) (ΣΩ.) Παντάπασι δή, Θεαίτητε, κατὰ τὸν νῦν λόγον μία τις ἰδέα ἀμέριστος συλλαβὴ ἂν εἴη. (ΘΕΑΙ.) Ἔοικεν. (ΣΩ.) Μέμνησαι οὖν, φίλε, ὅτι ὀλίγον ἐν τῷ πρόσθεν ἀπεδεχόμεθα ἡγούμενοι εὖ λέγεσθαι ὅτι τῶν πρώτων οὐκ εἴη λόγος ἐξ ὧν τἆλλα σύγκειται, διότι αὐτὸ καθ´ αὑτὸ ἕκαστον εἴη ἀσύνθετον, καὶ οὐδὲ τὸ "εἶναι" περὶ αὐτοῦ ὀρθῶς ἔχοι προσφέροντα εἰπεῖν, οὐδὲ "τοῦτο," ὡς ἕτερα καὶ ἀλλότρια λεγόμενα, καὶ αὕτη δὴ αἰτία ἄλογόν τε καὶ ἄγνωστον αὐτὸ ποιοῖ; (ΘΕΑΙ.) Μέμνημαι. (205d) (ΣΩ.) οὖν ἄλλη τις αὕτη αἰτία τοῦ μονοειδές τε καὶ ἀμέριστον αὐτὸ εἶναι; ἐγὼ μὲν γὰρ οὐχ ὁρῶ ἄλλην. (ΘΕΑΙ.) Οὐ γὰρ οὖν δὴ φαίνεται. (ΣΩ.) Οὐκοῦν εἰς ταὐτὸν ἐμπέπτωκεν συλλαβὴ εἶδος ἐκείνῳ, εἴπερ μέρη τε μὴ ἔχει καὶ μία ἐστὶν ἰδέα; (ΘΕΑΙ.) Παντάπασι μὲν οὖν. (ΣΩ.) Εἰ μὲν ἄρα πολλὰ στοιχεῖα συλλαβή ἐστιν καὶ ὅλον τι, μέρη δ´ αὐτῆς ταῦτα, ὁμοίως αἵ τε συλλαβαὶ γνωσταὶ καὶ ῥηταὶ καὶ τὰ στοιχεῖα, ἐπείπερ τὰ πάντα μέρη τῷ ὅλῳ ταὐτὸν ἐφάνη. (205e) (ΘΕΑΙ.) Καὶ μάλα. (ΣΩ.) Εἰ δέ γε ἕν τε καὶ ἀμερές, ὁμοίως μὲν συλλαβή, ὡσαύτως δὲ στοιχεῖον ἄλογόν τε καὶ ἄγνωστον· γὰρ αὐτὴ αἰτία ποιήσει αὐτὰ τοιαῦτα. (ΘΕΑΙ.) Οὐκ ἔχω ἄλλως εἰπεῖν. (ΣΩ.) Τοῦτο μὲν ἄρα μὴ ἀποδεχώμεθα, ὃς ἂν λέγῃ συλλαβὴν μὲν γνωστὸν καὶ ῥητόν, στοιχεῖον δὲ τοὐναντίον. (ΘΕΑΙ.) Μὴ γάρ, εἴπερ τῷ λόγῳ πειθόμεθα. [205] (SOCRATE)
Tu te défends vaillamment, Théétète. Mais le total, n’est-ce pas lorsque rien
n’y manque, qu’il est précisément un total ?
(THÉÉTÈTE)
Nécessairement.
(SOCRATE)
Et une chose à laquelle il ne manque absolument rien, ne sera-t-elle pas de même
une somme, tandis que, s’il y manque quelque chose, ce n’est plus ni une somme,
ni un tout, la même cause produisant sur elle dans les deux cas le même effet ?
(THÉÉTÈTE)
Il me semble à présent qu’il n’y a aucune différence entre la somme et le total.
(SOCRATE)
Ne disions-nous pas que, là où il y a des parties, la somme et le total seront
toutes les parties ?
(THÉÉTÈTE)
Parfaitement.
(SOCRATE)
Revenons à ce que je voulais prouver tout à l’heure : si la syllabe n’est point
les éléments, ne s’ensuit-il pas nécessairement qu’elle n’a point ces éléments
comme parties d’elle-même, ou qu’étant la même chose qu’eux, elle n’est ni plus
ni moins connaissable qu’eux ?
(THÉÉTÈTE)
J’en conviens.
(SOCRATE)
N’est-ce pas pour éviter cela que nous l’avons supposée différente des éléments ?
(THÉÉTÈTE)
Si.
(SOCRATE)
Et si les éléments ne sont point parties de la syllabe, peux-tu citer d’autres
choses qui soient parties de la syllabe, sans cependant en être les éléments ?
(THÉÉTÈTE)
Non, pas du tout. Si, en effet, Socrate, j’accordais que la syllabe a des
parties, il serait, je pense, ridicule de laisser de côté les éléments pour
aller chercher des parties d’un autre genre.
(SOCRATE)
Il résulte donc indubitablement de ton affirmation présente que la syllabe doit
être une forme unique et indivisible.
(THÉÉTÈTE)
Il semble.
(SOCRATE)
Or ne te souviens-tu pas, cher Théétète, que nous avons admis il n’y a qu’un
moment, comme une chose bien dite, qu’on ne saurait rendre compte des premiers
principes dont tous les êtres sont composés, parce que chacun d’eux pris en soi
et par soi est exempt de composition, et qu’il n’est même pas correct, en
parlant de lui, de lui appliquer les termes d’ » être » ou de « ceci », parce
qu’ils expriment des choses différentes de lui, étrangères à lui, et que c’est
précisément la cause qui fait qu’il est irrationnel et inconnaissable ?
(THÉÉTÈTE)
Je m’en souviens.
(SOCRATE)
Y a-t-il une autre cause, ou est-ce la même qui fait qu’il est de forme simple
et qu’il est indivisible ? Pour moi, je n’en vois pas d’autre.
(THÉÉTÈTE)
Il ne paraît pas, en effet, qu’il y en ait une autre.
(SOCRATE)
Dès lors la syllabe ne se range-t-elle pas dans la même forme que lui, s’il est
vrai qu’elle n’ait pas de parties et qu’elle soit une entité unique ?
(THÉÉTÈTE)
Assurément.
(SOCRATE)
Si donc la syllabe est une pluralité d’éléments et une somme dont ces éléments
sont les parties, les syllabes et les éléments sont également connaissables et
exprimables, puisque nous avons vu que toutes les parties sont la même chose que
la somme.
(THÉÉTÈTE)
Certainement.
(SOCRATE)
Si, au contraire, la syllabe est une et indivisible, la syllabe et l’élément
sont également irrationnels et inconnaissables ; car la même cause produira sur
eux les mêmes effets.
(THÉÉTÈTE)
Je n’ai rien à dire là contre.
(SOCRATE)
Nous n’admettrons donc pas qu’on dise que la syllabe est connaissable et
exprimable, mais que l’élément est le contraire.
(THÉÉTÈTE)
Il ne le faut pas, si nous nous en rapportons à l’argument.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006