HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 178

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[178] (178a) (ΘΕΟ.) Οὐδαμῶς. (ΣΩ.) οὖν καὶ τυγχάνει ἀεί, πολλὰ καὶ διαμαρτάνει ἑκάστη; (ΘΕΟ.) Οἶμαι ἔγωγε καὶ ἁμαρτάνειν. (ΣΩ.) Ἔτι τοίνυν ἐνθένδε ἂν μᾶλλον πᾶς τις ὁμολογήσειεν ταὐτὰ ταῦτα, εἰ περὶ παντός τις τοῦ εἴδους ἐρωτῴη ἐν καὶ τὸ ὠφέλιμον τυγχάνει ὄν· ἔστι δέ που καὶ περὶ τὸν μέλλοντα χρόνον. ὅταν γὰρ νομοθετώμεθα, ὡς ἐσομένους ὠφελίμους τοὺς νόμους τιθέμεθα εἰς τὸν ἔπειτα χρόνον· τοῦτο δὲ "μέλλον" ὀρθῶς ἂν λέγοιμεν. (178b) (ΘΕΟ.) Πάνυ γε. (ΣΩ.) Ἴθι δή, οὑτωσὶ ἐρωτῶμεν Πρωταγόραν ἄλλον τινὰ τῶν ἐκείνῳ τὰ αὐτὰ λεγόντων· "Πάντων μέτρον ἄνθρωπός ἐστιν," ὡς φατέ, Πρωταγόρα, λευκῶν βαρέων κούφων, οὐδενὸς ὅτου οὐ τῶν τοιούτων· ἔχων γὰρ αὐτῶν τὸ κριτήριον ἐν αὑτῷ, οἷα πάσχει τοιαῦτα οἰόμενος, ἀληθῆ τε οἴεται αὑτῷ καὶ ὄντα. οὐχ οὕτω; (ΘΕΟ.) Οὕτω. (ΣΩ.) καὶ τῶν μελλόντων ἔσεσθαι, φήσομεν, Πρωταγόρα, (178c) ἔχει τὸ κριτήριον ἐν αὑτῷ, καὶ οἷα ἂν οἰηθῇ ἔσεσθαι, ταῦτα καὶ γίγνεται ἐκείνῳ τῷ οἰηθέντι; οἷον θερμή· ἆρ´ ὅταν τις οἰηθῇ ἰδιώτης αὑτὸν πυρετὸν λήψεσθαι καὶ ἔσεσθαι ταύτην τὴν θερμότητα, καὶ ἕτερος, ἰατρὸς δέ, ἀντοιηθῇ, κατὰ τὴν ποτέρου δόξαν φῶμεν τὸ μέλλον ἀποβήσεσθαι, κατὰ τὴν ἀμφοτέρων, καὶ τῷ μὲν ἰατρῷ οὐ θερμὸς οὐδὲ πυρέττων γενήσεται, ἑαυτῷ δὲ ἀμφότερα; (ΘΕΟ.) Γελοῖον μεντἂν εἴη. (ΣΩ.) Ἀλλ´ οἶμαι περὶ οἴνου γλυκύτητος καὶ αὐστηρότητος (178d) μελλούσης ἔσεσθαι τοῦ γεωργοῦ δόξα ἀλλ´ οὐχ τοῦ κιθαριστοῦ κυρία. (ΘΕΟ.) Τί μήν; (ΣΩ.) Οὐδ´ ἂν αὖ περὶ ἀναρμόστου τε καὶ εὐαρμόστου ἐσομένου παιδοτρίβης ἂν βέλτιον δοξάσειεν μουσικοῦ, καὶ ἔπειτα αὐτῷ τῷ παιδοτρίβῃ δόξει εὐάρμοστον εἶναι. (ΘΕΟ.) Οὐδαμῶς. (ΣΩ.) Οὐκοῦν καὶ τοῦ μέλλοντος ἑστιάσεσθαι μὴ μαγειρικοῦ ὄντος, σκευαζομένης θοίνης, ἀκυροτέρα κρίσις τῆς τοῦ ὀψοποιοῦ περὶ τῆς ἐσομένης ἡδονῆς. περὶ μὲν γὰρ τοῦ (178e) ἤδη ὄντος ἑκάστῳ ἡδέος γεγονότος μηδέν πω τῷ λόγῳ διαμαχώμεθα, ἀλλὰ περὶ τοῦ μέλλοντος ἑκάστῳ καὶ δόξειν καὶ ἔσεσθαι πότερον αὐτὸς αὑτῷ ἄριστος κριτής, σύ, Πρωταγόρα, τό γε περὶ λόγους πιθανὸν ἑκάστῳ ἡμῶν ἐσόμενον εἰς δικαστήριον βέλτιον ἂν προδοξάσαις τῶν ἰδιωτῶν ὁστισοῦν; (ΘΕΟ.) Καὶ μάλα, Σώκρατες, τοῦτό γε σφόδρα ὑπισχνεῖτο πάντων διαφέρειν αὐτός. (ΣΩ.) Νὴ Δία, μέλε· [178] (THÉODORE) Aucun.
(SOCRATE)
Or, atteint-il toujours son but, ou ne le manque-t-il pas sur bien des points ?
(THÉODORE)
Je suis persuadé pour ma part qu’il lui arrive de le manquer.
(SOCRATE)
C’est ce dont tout le monde conviendra plus aisément, si l’on pose la question
sur la classe entière à laquelle appartient l’utile ; or, elle s’étend au temps
à venir ; car, lorsque nous légiférons, c’est avec l’idée que nos lois seront
utiles pour le temps à venir, et le nom de futur est celui qui convient à cette utilité.
(THÉODORE)
Absolument.
(SOCRATE)
Interrogeons donc de cette manière Protagoras ou quelqu’un de ceux qui
soutiennent les mêmes thèses que lui. Tes disciples et toi, Protagoras, vous
affirmez que l’homme est la mesure de toutes choses, du blanc, du lourd, du
léger et de toutes les impressions du même genre sans exception. Comme il en a
le critère en lui-même, telles il les éprouve, telles il les croit, et par suite
il les croit vraies et réelles pour lui. N’est-ce pas vrai ?
(THÉODORE)
Si.
(SOCRATE)
Mais s’il s’agit des choses à venir, dirons-nous aussi, Protagoras, qu’il en a
le critère en lui-même, et que telles il pense qu’elles seront, telles elles
deviennent pour celui qui les pense. Prenons pour exemple la chaleur. Supposons
qu’un homme étranger à la médecine pense que la fièvre le saisira et qu’il
éprouvera cette espèce de chaleur, et qu’un autre, qui est médecin, pense le
contraire. Dirons-nous alors que l’avenir se réalisera suivant l’opinion de l’un
des deux ou suivant l’opinion des deux à la fois, et que pour le médecin il ne
sera ni chaud, ni fiévreux, et qu’il sera l’un et l’autre pour lui-même ?
(THÉODORE)
Ce serait vraiment ridicule.
(SOCRATE)
Et si l’on se demande si un vin sera doux ou âpre, c’est, j’imagine, l’opinion
du vigneron, non celle du cithariste, qui fera autorité.
(THÉODORE)
Sans contredit.
(SOCRATE)
De même, à propos de ce qui sera ou ne sera pas d’accord, le maître de
gymnastique ne jugera pas mieux que le musicien de ce qui par la suite paraîtra
d’accord au maître de gymnastique lui-même.
(THÉODORE)
En aucune façon.
(SOCRATE)
Et au moment où un festin se prépare, le jugement de celui qui doit y prendre
part, s’il ne s’entend pas en cuisine, aura aussi moins d’autorité que celui du
cuisinier sur le plaisir qu’on y goûtera. Car pour le plaisir que chacun goûte
déjà ou qu’il a déjà goûté, nous n’en disputerons pas encore ; mais à propos de
ce qui semblera et sera dans l’avenir agréable à chacun, chacun est-il pour
lui-même le meilleur juge, ou bien est-ce toi, Protagoras, qui, au moins pour ce
qui sera persuasif pour chacun de nous dans un discours destiné aux juges, en
jugerais mieux à l’avance que n’importe quel profane ?
(THÉODORE)
Certainement, Socrate, en cela du moins il déclarait hautement qu’il était
supérieur à tout le monde.
(SOCRATE)
Oui, par Zeus, mon doux ami.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006