HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] - Οὐκοῦν εἰ μὲν λαβόντες αὐτὴν πρὸ τοῦ γενέσθαι ἔχοντες ἐγενόμεθα,
ἠπιστάμεθα καὶ πρὶν γενέσθαι καὶ εὐθὺς γενόμενοι οὐ μόνον τὸ ἴσον καὶ τὸ
μεῖζον καὶ τὸ ἔλαττον ἀλλὰ καὶ σύμπαντα τὰ τοιαῦτα; Οὐ γὰρ περὶ τοῦ ἴσου
νῦν λόγος ἡμῖν μᾶλλόν τι καὶ περὶ αὐτοῦ τοῦ καλοῦ καὶ αὐτοῦ τοῦ (75d)
ἀγαθοῦ καὶ δικαίου καὶ ὁσίου καί, ὅπερ λέγω, περὶ ἁπάντων οἷς
ἐπισφραγιζόμεθα τὸ « αὐτὸ ἔστι » καὶ ἐν ταῖς ἐρωτήσεσιν ἐρωτῶντες καὶ
ἐν ταῖς ἀποκρίσεσιν ἀποκρινόμενοι. Ὥστε ἀναγκαῖον ἡμῖν τούτων πάντων
τὰς ἐπιστήμας πρὸ τοῦ γενέσθαι εἰληφέναι.
- Ἔστι ταῦτα.
- Καὶ εἰ μέν γε λαβόντες ἑκάστοτε μὴ ἐπιλελήσμεθα, εἰδότας ἀεὶ γίγνεσθαι
καὶ ἀεὶ διὰ βίου εἰδέναι· τὸ γὰρ εἰδέναι τοῦτἔστιν, λαβόντα του ἐπιστήμην
ἔχειν καὶ μὴ ἀπολωλεκέναι· οὐ τοῦτο λήθην λέγομεν, Σιμμία, ἐπιστήμης
ἀποβολήν;
- (75e) Πάντως δήπου, ἔφη, Σώκρατες.
- Εἰ δέ γε οἶμαι λαβόντες πρὶν γενέσθαι γιγνόμενοι ἀπωλέσαμεν, ὕστερον δὲ
ταῖς αἰσθήσεσι χρώμενοι περὶ αὐτὰ ἐκείνας ἀναλαμβάνομεν τὰς ἐπιστήμας
ἅς ποτε καὶ πρὶν εἴχομεν, ἆροὐχ καλοῦμεν μανθάνειν οἰκείαν ἂν
ἐπιστήμην ἀναλαμβάνειν εἴη; Τοῦτο δέ που ἀναμιμνῄσκεσθαι λέγοντες
ὀρθῶς ἂν λέγοιμεν;
- Πάνυ γε.
- (76a) Δυνατὸν γὰρ δὴ τοῦτό γε ἐφάνη, αἰσθόμενόν τι ἰδόντα ἀκούσαντα
τινα ἄλλην αἴσθησιν λαβόντα ἕτερόν τι ἀπὸ τούτου ἐννοῆσαι
ἐπελέληστο, τοῦτο ἐπλησίαζεν ἀνόμοιον ὂν ὅμοιον· ὥστε, ὅπερ λέγω,
δυοῖν θάτερα, ἤτοι ἐπιστάμενοί γε αὐτὰ γεγόναμεν καὶ ἐπιστάμεθα διὰ βίου
πάντες, ὕστερον, οὕς φαμεν μανθάνειν, οὐδὲν ἀλλ ἀναμιμνῄσκονται
οὗτοι, καὶ μάθησις ἀνάμνησις ἂν εἴη.
- Καὶ μάλα δὴ οὕτως ἔχει, Σώκρατες.
[20] XX. — Conséquemment, si nous avons acquis cette connaissance avant de naître et si
nous sommes nés avec elle, nous connaissions donc aussi avant de naître et en naissant
non seulement l’égalité, le grand et le petit, mais encore toutes les notions de même
nature ; car ce que nous disons ici ne s’applique pas plus à l’égalité qu’au beau en soi, au
bon en soi, au juste, au saint et, je le répète, à tout ce que nous marquons du sceau de
l’absolu, soit dans les questions, soit dans les réponses que suscite la discussion, de sorte
qu’il faut nécessairement que nous ayons pris connaissance de toutes ces notions avant
notre naissance.
— C’est vrai.
— Et si, après avoir pris cette connaissance, nous ne l’oubliions pas chaque fois, nous
l’aurions toujours dès notre naissance et la garderions toujours pendant notre vie.
Savoir en effet n’est pas autre chose que garder les connaissances une fois acquises et ne
pas les perdre ; car ce que nous appelons oubli, n’est-ce pas, Simmias, la perte de la
science ?
— C’est bien certainement cela, Socrate, dit-il.
— Mais si, je suppose, nous avons perdu en naissant les connaissances que nous avions
acquises avant de naître, mais qu’en appliquant nos sens aux objets en question, nous
ressaisissions ces connaissances que nous possédions précédemment, n’est-il pas vrai que
ce que nous appelons apprendre, c’est ressaisir une science qui nous appartient ? Et en
disant que cela, c’est se ressouvenir, n’emploierions-nous pas le mot juste ?
— Certainement si.
— Car nous avons vu qu’il est possible, en percevant une chose par la vue, ou par l’ouïe
ou par quelque autre sens, que cette chose fasse penser à une autre qu’on avait oubliée
et avec laquelle elle avait du rapport, sans lui ressembler ou en lui ressemblant. Par
conséquent il faut, je le répète, de deux choses l’une, ou bien que nous soyons nés avec la
connaissance des réalités en soi et que nous les gardions toute la vie, tous tant que nous
sommes, ou bien que ceux dont nous disons qu’ils apprennent ne fassent pas autre chose
que se souvenir, et que la science soit réminiscence.
— Cela est certainement juste, Socrate.


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Dernière mise à jour : 8/06/2005