[2,67] Ἀπελογησάμεθα οὖν κατὰ τὸ δυνατὸν ἡμῖν ὡς ἐν
τοιούτῳ συγγράμματι πρὸς τὸ ἐχρῆν, εἴπερ ὄντως ἐκφῆναι
θείαν δύναμιν ἤθελεν, αὐτοῖς τοῖς ἐπηρεάσασι καὶ τῷ
καταδικάσαντι καὶ ὅλως πᾶσιν ὀφθῆναι. Οὐκ ἐχρῆν οὖν τῷ
καταδικάσαντι αὐτὸν ὀφθῆναι οὐδὲ τοῖς ἐπηρεάσασιν.
Ἐφείδετο γὰρ καὶ τοῦ καταδικάσαντος καὶ τῶν ἐπηρεασάντων
ὁ Ἰησοῦς, ἵνα μὴ παταχθῶσιν «ἀορασίᾳ», ὁποίᾳ
οἱ ἐν Σοδόμοις ἐπατάχθησαν, ἡνίκα ἐπεβούλευον τῇ ὥρᾳ
τῶν ξενισθέντων παρὰ τῷ Λὼτ ἀγγέλων. Καὶ τοῦτο δὲ
δηλοῦται διὰ τούτων· «Ἐκτείναντες δὲ οἱ ἄνδρες τὰς
χεῖρας ἐσπάσαντο τὸν Λὼτ πρὸς ἑαυτοὺς εἰς τὸν οἶκον,
καὶ τὴν θύραν ἀπέκλεισαν· τοὺς δὲ ἄνδρας τοὺς ἐπὶ τῇ
θύρᾳ τοῦ οἴκου ἐπάταξαν ἀορασίᾳ ἀπὸ μικροῦ ἕως μεγάλου·
καὶ παρελύθησαν ζητοῦντες τὴν θύραν.» Ἐκφῆναι οὖν
ἐβούλετο τὴν δύναμιν ἑαυτοῦ ὁ Ἰησοῦς θείαν οὖσαν ἑκάστῳ
τῶν δυναμένων αὐτὴν ἰδεῖν, καὶ κατὰ τὸ μέτρον ἰδεῖν ἃ
ἐχώρει. Καὶ οὐ δή που δι´ ἄλλο ἐφυλάξατο ὀφθῆναι ἢ διὰ
τὰς δυνάμεις τῶν μὴ χωρούντων αὐτὸν ἰδεῖν.
Καὶ μάτην παρελήφθη τῷ Κέλσῳ τὸ οὐ γὰρ δὴ ἔτι
ἐφοβεῖτό τινα ἀνθρώπων ἀποθανὼν καί, ὥς φατε, θεὸς ὤν,
οὐδ´ ἐπὶ τοῦτ´ ἐπέμφθη τὴν ἀρχήν, ἵνα λάθῃ. {Ἐπέμφθη
γὰρ οὐ μόνον, ἵνα γνωσθῇ, ἀλλ´ ἵνα καὶ λάθῃ. Οὐ γὰρ πᾶν,
ὃ ἦν, καὶ οἷς ἐγινώσκετο ἐγινώσκετο, ἀλλά τι αὐτοῦ ἐλάνθανεν
αὐτούς· τισὶ δ´ οὐδ´ ὅλως ἐγινώσκετο.} Καὶ ἀνέῳξε δὲ
«φωτὸς» πύλας τοῖς γενομένοις μὲν «σκότους» καὶ
«νυκτὸς» υἱοῖς, ἐπιδεδωκόσι δὲ ἑαυτοὺς εἰς τὸ γενέσθαι
υἱοὺς «ἡμέρας» καὶ «φωτός». Καὶ ἦλθε σωτὴρ ὁ κύριος
ἡμῖν μᾶλλον ὡς ἰατρὸς ἀγαθὸς τοῖς ἁμαρτιῶν μεστοῖς ἢ
τοῖς δικαίοις.
| [2,67] Ainsi, nous avons répondu, autant que la faiblesse de nos lumières et le
dessein de cet écrit nous ont permis de le faire, à cette objection de
Celse : Si Jésus voulait faire paraître évidemment sa vertu divine, il
fallait donc qu'il se montrât à ses propres ennemis, au juge, qui l'avait
condamné, et généralement à tout te monde. Je dis, au contraire, qu'il ne
devait se montrer ni à ses ennemis ni à son juge, parce qu'il voulait
épargner et son juge et ses ennemis ; de peur qu'ils ne fussent frappés
d'un aveuglement pareil à celui dont furent frappés les habitants de
Sodome, lorsqu'ils dressaient des embûches à la beauté des anges que Lot
avait reçus pour hôtes dans sa maison. En voici l'histoire : Alors, ces
hommes avançant la main, firent rentrer Lot auprès d'eux dans la maison;
et ayant fermé la porte, ils frappèrent d'aveuglement ceux qui étaient au
dehors, depuis le plus petit jusqu'au plus grand ; de sorte qu'ils se
lassèrent à chercher la porte (Gen., XIX, 10). En un mot, l'intention de
Jésus était de découvrir sa vertu divine à tous ceux qui la pourraient
voir, selon que chacun s'en trouverait capable : s'il s'est tenu caché,
c'a été uniquement à cause de ceux qui n'étaient pas disposés comme ils
devaient l'être, pour pouvoir soutenir sa vue. Il n'y a donc rien de plus
vain que cette raison de Celse : Car il n'avait plus rien à craindre de la
part des hommes, puisqu'il avait passé par la mort ; et que d'ailleurs
il était Dieu, à ce que vous dites : et quand il fut envoyé au monde, ce
ne fut pas pour y demeurer caché. Il y vint, et pour être connu, et pour
demeurer caché : car ceux-là mêmes qui le connaissaient, ne connaissaient
pas pourtant tout ce qu'il était. Il y avait toujours en lui quelque chose
de caché pour eux ; et il n'avait rien qui ne le fût pour quelques autres
: mais à ceux qui étant nés dans la nuit et dans les ténèbres,
s'étudiaient à devenir les enfants du jour et de la lumière, il leur
ouvrait les portes de la lumière. Notre-Seigneur est semblable à un bon
médecin : il est venu pour nous sauver, nous qui sommes couverts de
péchés, plutôt que pour sauver les justes (Matth., IX, 12, 13).
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