[2,66] Καὶ μὴ θαύμαζε, εἰ μὴ πάντες βλέπουσιν οἱ πεπιστευκότες
ὄχλοι τῷ Ἰησοῦ τὴν ἀνάστασιν αὐτοῦ· ὅτε {ὡς μὴ
χωροῦσι πλείονα Κορινθίοις ὁ Παῦλος γράφων φησίν·
«Ἐγὼ δὲ ἔκρινα μηδὲν εἰδέναι ἐν ὑμῖν εἰ μὴ Ἰησοῦν Χριστὸν
καὶ τοῦτον ἐσταυρωμένον.» Τοιοῦτον δέ ἐστι καὶ τό·
«Οὔπω γὰρ ἐδύνασθε· ἀλλ´ οὐδὲ ἔτι νῦν δύνασθε, ἔτι γὰρ
σαρκικοί ἐστε.» Οὕτω τοίνυν πάντα κρίσει θείᾳ ποιῶν ὁ
λόγος ἀνέγραψε περὶ τοῦ Ἰησοῦ, πρὸ μὲν τοῦ πάθους
ἁπαξαπλῶς φανέντος τοῖς πλείοσι καὶ τοῦτο οὐκ ἀεί, μετὰ
δὲ τὸ πάθος οὐκέτι ὁμοίως ἐπιφαινομένου ἀλλὰ μετά τινος
κρίσεως ἑκάστῳ μετρούσης τὰ δέοντα. Ὥσπερ δ´ ἀναγέγραπται
τὸ «Ὤφθη ὁ θεὸς τῷ Ἀβραὰμ» ἤ τινι τῶν ἁγίων,
καὶ τὸ «ὤφθη» τοῦτο οὐκ ἀεὶ ἐγίνετο ἀλλ´ ἐκ διαλειμμάτων,
καὶ οὐ πᾶσιν ἐφαίνετο· οὕτω μοι νόει καὶ τὸν υἱὸν τοῦ
θεοῦ ὦφθαι τῇ παραπλησίᾳ περὶ ἐκείνων εἰς τὸ ὦφθαι
αὐτοῖς τὸν θεὸν κρίσει.}
| [2,66] Ne vous étonnez pas au reste si toutes les troupes
qui avaient cru en Jésus ne le virent pas après sa résurrection, puisque saint
Paul dit même aux Corinthiens : Qu'il n'a point fait profession de savoir
autre chose, parmi eux, que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (I
Cor., II, 2), comme jugeant le reste au-dessus de leur portée. C'est où
l'on peut rapporter aussi ce qu'il leur écrit dans la suite : Vous n'en
étiez pas alors capables, et vous ne l'êtes pas même à présent, parce que
vous êtes encore charnels (I Cor., III . 2). L'Écriture donc où toutes
choses sont dispensées avec une sagesse divine, nous apprend que Jésus se
laissait voir indifféremment à tout le monde, avant sa passion, quoiqu'il
ne le fît pourtant pas toujours ; mais qu'après qu'il eut souffert, il en
usa d'une autre manière, et ne se montra qu'avec réserve, traitant chacun
selon la mesure de ses forces (Gen., XII, 7). Car comme lorsqu'il est
dit que Dieu apparut à Abraham, ou à quelque autre des anciens pères, on
conçoit que ces apparitions ne sont faites que par intervalles, et
qu'elles n'ont pas été communes à tous; il faut concevoir que Jésus, le
fils de Dieu, s'est fait voir à peu près de la même sorte, et avec les
mêmes égards que Dieu se présentait autrefois à ces saints hommes.
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