[2,4] Εἶτα λέγει ὁ παρ´ αὐτῷ Ἰουδαῖος πρὸς τοὺς ἀπὸ τοῦ
λαοῦ πιστεύσαντας ὅτι χθὲς καὶ πρώην καὶ ὁπηνίκα τοῦτον
ἐκολάζομεν βουκολοῦντα ὑμᾶς, ἀπέστητε τοῦ πατρίου νόμου,
οὐδὲν ἀκριβὲς εἰδὼς ἐν οἷς ἔλεγεν, ὡς ἐδείξαμεν. Μετὰ δὲ
ταῦτα δοκεῖ μοι δεινότητος ἔχεσθαι τὸ ἢ πῶς ἄρχεσθε μὲν
ἀπὸ τῶν ἡμετέρων ἱερῶν, προϊόντες δὲ αὐτὰ ἀτιμάζετε,
οὐκ ἔχοντες ἄλλην ἀρχὴν εἰπεῖν τοῦ δόγματος ἢ τὸν ἡμέτερον
νόμον; Ἀληθῶς μὲν γὰρ Χριστιανοῖς ἡ εἰσαγωγή ἐστιν
ἀπὸ τῶν ἱερῶν Μωϋσέως καὶ τῶν προφητικῶν γραμμάτων·
{καὶ μετὰ τὴν εἰσαγωγὴν ἐν τῇ} διηγήσει καὶ σαφηνείᾳ
αὐτῶν ἐστι τοῖς {εἰσαγομένοις ἡ προκοπή}, ζητοῦσι τὸ
«κατὰ ἀποκάλυψιν» μυστήριον, {«χρόνοις αἰωνίοις»
σεσιγημένον} φανερωθὲν «δὲ νῦν» ἐν ταῖς προφητικαῖς
{φωναῖς καὶ τῇ τοῦ κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ ἐπιφανείᾳ.
Οὐχ, ὡς λέγετε δέ, οἱ προϊόντες ἀτιμάζουσι τὰ ἐν τῷ νόμῳ
γεγραμμένα ἀλλὰ πλείονα τιμὴν αὐτοῖς περιτιθέασιν ἀποδεικνύντες, ὅσον ἔχει βάθος σοφῶν καὶ ἀπορρήτων λόγων
ἐκεῖνα τὰ γράμματα τὰ ὑπὸ Ἰουδαίων οὐ τεθεωρημένα,
τῶν ἐπιπολαιότερον καὶ μυθικώτερον αὐτοῖς ἐντυγχανόντων.
Τί δὲ ἄτοπον τὸ ἀρχὴν τοῦ ἡμετέρου δόγματος, τουτέστι
τοῦ εὐαγγελίου, εἶναι τὸν νόμον; ἅτε καὶ} αὐτοῦ τοῦ
κυρίου {ἡμῶν λέγοντος πρὸς τοὺς μὴ πιστεύοντας αὐτῷ·
«Εἰ ἐπιστεύετε Μωϋσεῖ, ἐπιστεύετε ἂν ἐμοί· περὶ γὰρ
ἐμοῦ ἐκεῖνος ἔγραψεν. Εἰ δὲ τοῖς ἐκείνου γράμμασιν οὐ
πιστεύετε, πῶς τοῖς ἐμοῖς ῥήμασι πιστεύσετε;» Ἀλλὰ
καὶ} εἷς τῶν εὐαγγελιστῶν, {ὁ Μάρκος}, φησίν· {«Ἀρχὴ
τοῦ εὐαγγελίου Ἰησοῦ Χριστοῦ, ὡς γέγραπται ἐν Ἡσαΐᾳ
τῷ προφήτῃ· Ἰδοὺ ἐγὼ ἀποστέλλω τὸν ἄγγελόν μου πρὸ
προσώπου σου, ὃς κατασκευάσει τὴν ὁδόν σου} ἔμπροσθέν
σου», {δεικνὺς ὅτι ἡ τοῦ εὐαγγελίου ἀρχὴ τῶν ἰουδαϊκῶν
γραμμάτων ἤρτηται.} Τί οὖν καθ´ ἡμῶν λέγεται ὑπὸ τοῦ
παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαίου ἐν τῷ· Εἴτε γὰρ προηγόρευσέ τις
ὑμῖν ὅτι ἄρα ὁ τοῦ θεοῦ παῖς εἰς ἀνθρώπους ἀφίξεται, οὗτος
ἡμέτερος ἦν ὁ προφήτης καὶ τοῦ ἡμετέρου θεοῦ· ποῖον δὲ
ἔγκλημα χριστιανισμῷ ἐστιν, εἰ ὁ βαπτίσας τὸν Ἰησοῦν
Ἰωάννης Ἰουδαῖος ἦν; Οὐ γάρ, ἐπεὶ Ἰουδαῖος ἦν, συνάγεται
ὅτι δεῖ πάντα τὸν πιστεύοντα, εἴτ´ ἀπὸ τῶν ἐθνῶν προσέρχεται
τῷ λόγῳ εἴτε ἀπὸ Ἰουδαίων, κατὰ τὸ γράμμα τὸν Μωϋσέως
τηρεῖν νόμον.
| [2,4] Son juif dit ensuite aux autres Juifs devenus chrétiens : Il n'y a que
trois jours que nous avons puni l'imposteur qui nous abusait : et ce n'est
que de ce temps-là que vous avez abandonné la loi de vos pères. En quoi il
n'y a rien d'exact ni de juste, comme nous venons de le faire voir; mais
ce qu'il ajoute est d'un caractère un peu plus fort : Votre doctrine,
dit-il, n'est fondée que sur notre loi : et pouvez-vous bien, après avoir
commencé par nos cérémonies, vous porter maintenant à les décrier? Car il
est certain que les cérémonies de la loi, et les écrits des prophètes sont
la première introduction au christianisme, et que quand on y est une fois
entré par leur moyen on s'y avance de plus en plus, en les
approfondissant, pour les bien entendre, et en étudiant la révélation de
ce mystère qui, ayant été caché de tout temps, dans les oracles des
prophètes, a été découvert par la manifestation de Notre-Seigneur
Jésus-Christ (Rom. XVI, 25). Mais il n'est pas vrai qu'en s'avançant, les
chrétiens se portent, comme vous dites, à décrier les ordonnances de la
loi : au contraire, il les élèvent à un plus haut degré d'honneur, faisant
voir quelle profondeur de sagesse et quelle sublimité de sens est
renfermée dans ces écrits, où les Juifs ne la peuvent découvrir, parce
qu'en les lisant, ils s'arrêtent grossièrement à l'écorce. On ne doit pas
s'étonner, au reste, que notre doctrine, c'est-à-dire l'Évangile, soit
fondée sur la loi ; puisque Jésus-Christ Notre-Seigneur, disait lui-même à
ceux qui le rejetaient : Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi,
car il a écrit de moi : mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit,
comment croirez-vous ce que je vous dis (Jean, V, 46) ? Et saint Marc,
l'un des évangélistes, commence ainsi son Évangile : Le commencement de
l'Évangile de Jésus-Christ, comme il est écrit dans le prophète Isaïe :
Voici, j'envoie mon messager devant toi, pour te préparer le chemin (Marc,
I, 1), montrant par là que les Écritures des Juifs sont le commencement de
l'Évangile. Que veut donc dire le juif de Celse, avec cette objection
qu'il nous fait : Car si quelqu'un vous a prédit que le Fils de Dieu
devait venir au monde, ça été l'un de nos prophètes, inspiré par notre
Dieu? Et que peut-il inférer contre le christianisme, de ce que Jean, qui
baptisa Jésus-Christ, était juif. Car de ce qu'il était Juif, il ne
s'ensuit pas que tous ceux qui embrassent l'Evangile, tant Juifs que
Gentils, doivent observer la loi de Moïse à la lettre.
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