HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2,2] Ἐπεὶ δ´ ἅπαξ γεγόναμεν ἐν τῷ περὶ τοῦ Πέτρου λόγῳ καὶ τῶν διδαξάντων τοὺς ἐν τῇ περιτομῇ τὸν χριστιανισμόν, οὐκ ἄτοπον ἡγοῦμαι παραθέσθαι τοῦ Ἰησοῦ τινα φωνὴν ἀπὸ τοῦ κατὰ Ἰωάννην εὐαγγελίου καὶ τὴν διήγησιν αὐτῆς. {Γέγραπται δὴ αὐτὸν εἰρηκέναι· «Ἔτι πολλὰ ἔχω ὑμῖν λέγειν, ἀλλ´ οὐ δύνασθε βαστάζειν ἄρτι· ὅταν δὲ ἔλθῃ ἐκεῖνος, τὸ πνεῦμα τῆς ἀληθείας, ὁδηγήσει ὑμᾶς εἰς τὴν ἀλήθειαν πᾶσαν· οὐ γὰρ λαλήσει ἀφ´ ἑαυτοῦ, ἀλλ´ ὅσα ἀκούσει λαλήσειΚαὶ ζητοῦμεν ἐν τῷ τόπῳ, τίνα ἦν τὰ «πολλά», εἶχε μὲν «λέγειν» Ἰησοῦς τοῖς μαθηταῖς ἑαυτοῦ, οὐκ ἐδύναντο δὲ αὐτὰ «βαστάζειν» τότε. Καί φημι· μή ποθ´ ὡς Ἰουδαίοις καὶ συντραφεῖσι τῷ κατὰ τὸ γράμμα Μωϋσέως νόμῳ τοῖς ἀποστόλοις εἶχε μὲν «λέγειν», τίς ἀληθὴς νόμος, καὶ τίνων «ἐπουρανίων» «ὑποδείγματι καὶ σκιᾷ» παρὰ τοῖς Ἰουδαίοις λατρεία ἐπετελεῖτο, καὶ τίνων «μελλόντων ἀγαθῶν» «σκιὰν» περιεῖχεν περὶ βρώσεων καὶ πόσεων καὶ ἑορτῶν καὶ νουμηνιῶν καὶ σαββάτων νόμος. Καὶ «πολλὰ» ἦν ταῦθ´ εἶχεν αὐτοῖς «λέγειν»· ὁρῶν δ´ ὅτι πάνυ χαλεπόν ἐστιν ἀπὸ ψυχῆς ἀνατρέπειν σχεδὸν συγγεννηθέντα καὶ συντραφέντα δόγματα μέχρι τῆς τοῦ ἀνδρὸς ἡλικίας} καὶ πείσαντα τοὺς ἀνειληφότας αὐτὰ ὅτι ταῦτα μέν ἐστι θεῖα τὸ δὲ μετασαλεύειν αὐτά ἐστιν ἀσεβές, καὶ ἐν τῇ ὑπεροχῇ τῆς κατὰ Χριστόν, τουτέστι τὴν ἀλήθειαν, «γνώσεως» ἐλέγχειν αὐτὰ «σκύβαλα» καὶ «ζημίαν», ὥστε πεισθῆναι τοὺς ἀκούοντας, {ὑπερετίθετο εἰς ἐπιτηδειότερον καιρὸν τὸν μετὰ τὸ πάθος καὶ τὴν ἀνάστασιν αὐτοῦ.} Καὶ γὰρ ἀληθῶς ἦν ἀκαίρως προσαγόμενον τὸ βοήθημα τοῖς μηδέπω χωροῦσιν αὐτό, ἀνατρεπτικὸν τῆς περὶ τοῦ Ἰησοῦ ὑπολήψεως τυγχάνον, ἣν ἤδη ἀνειλήφεσαν ὡς περὶ Χριστοῦ καὶ υἱοῦ τοῦ θεοῦ τοῦ ζῶντος. Καὶ πρόσχες εἰ μὴ νοῦν ἔχει οὐκ εὐκαταφρόνητον τὸ οὕτως ἀκοῦσαι τοῦ «Ἔτι πολλὰ ἔχω ὑμῖν λέγειν, ἀλλ´ οὐ δύνασθε βαστάζειν ἄρτι»· «πολλὰ» γὰρ τὰ τῆς τοῦ νόμου κατὰ τὰ πνευματικὰ διηγήσεως καὶ σαφηνείας· καὶ οὐκ ἐδύναντό πως «βαστάζειν» αὐτὰ οἱ μαθηταί, ἐν Ἰουδαίοις γεγεννημένοι καὶ ἀνατεθραμμένοι τότε. Οἶμαι δ´ ὅτι καὶ ἐπεὶ τύπος μὲν ἦν ἐκεῖνα, ἀλήθεια δὲ ἔμελλε διδάσκειν αὐτοὺς τὸ ἅγιον πνεῦμα, διὰ τοῦτο λέλεκται· «Ὅταν ἔλθῃ ἐκεῖνος, τὸ πνεῦμα τῆς ἀληθείας, ὁδηγήσει ὑμᾶς εἰς τὴν ἀλήθειαν πᾶσαν»· {ὡς εἰ ἔλεγεν· εἰς πᾶσαν τὴν ἀλήθειαν τῶν πραγμάτων, ὧν ἐν τοῖς τύποις γενόμενοι ᾤεσθε τὴν ἀληθῆ λατρείαν λατρεύειν τῷ θεῷ. Καὶ κατὰ τὴν ἐπαγγελίαν γε τοῦ Ἰησοῦ ἦλθε «τὸ πνεῦμα τῆς ἀληθείας» ἐπὶ τὸν Πέτρον, λέγον πρὸς αὐτὸν περὶ τῶν τετραπόδων καὶ ἑρπετῶν τῆς γῆς καὶ πετεινῶν τοῦ οὐρανοῦ· «Ἀναστάς, Πέτρε, θῦσον καὶ φάγεΚαὶ ἦλθε πρὸς αὐτὸν ἔτι δεισιδαιμονοῦντα, φησὶ γὰρ καὶ πρὸς τὴν θείαν φωνήν· «Μηδαμῶς, κύριε, ὅτι οὐδέ ποτε ἔφαγον πᾶν κοινὸν καὶ ἀκάθαρτονΚαὶ ἐδίδαξε τὸν περὶ βρωμάτων ἀληθῶν καὶ πνευματικῶν λόγον ἐν τῷ « θεὸς ἐκαθάρισε σὺ μὴ κοίνουΚαὶ ἑξῆς ἐκείνῃ τῇ ὀπτασίᾳ «τὸ πνεῦμα τῆς ἀληθείας» ὁδηγοῦν «εἰς τὴν ἀλήθειαν πᾶσαν» τὸν Πέτρον τὰ πολλὰ ἔλεγεν αὐτῷ, οὐκ ἐδύνατο «βαστάζειν», ὅτε κατὰ σάρκα αὐτῷ ἔτι Ἰησοῦς συνῆν.} Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων ἄλλος ἔσται καιρὸς πρὸς τὸ διηγήσασθαι περὶ τῶν κατὰ τὴν ἐκδοχὴν τοῦ Μωϋσέως νόμου. [2,2] Mais puisque nous sommes tombés sur le sujet de Pierre et des autres qui ont prêché l'Evangile aux Juifs, je crois qu'il ne sera pas hors de propos de rapporter et d'expliquer en ce lieu quelques paroles de Jésus, qui se lisent dans l'Évangile selon saint Jean (Jean, XVI, 12) : "J'ai encore, disait-il, beaucoup de choses à vous dire que vous ne sauriez porter maintenant : mais quand l'Esprit de vérité sera venu, il vous fera entrer dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu". L'on demande quelles sont toutes ces choses que Jésus avait à dire à ses disciples, et qu'ils ne pouvaient porter alors. N'est-ce point que, comme ils étaient Juifs et qu'ils avaient été nourris dans l'intelligence littérale de la loi de Moïse, Jésus avait à leur apprendre quelle était la véritable loi, à quelles vérités du ciel répondaient les ombres et les figures des cérémonies judaïques (Héb., VIII), et de quels biens à venir l'économie ancienne avait l'esquisse dans la distinction de ses viandes et dans l'observation de ses fêtes, de ses nouvelles lunes et de ses sabbats (Hébr. X, 1)? C'étaient là, sans doute, toutes ces choses qu'il avait à leur dire. Mais voyant combien il est difficile d'arracher d'une âme des opinions qui sont comme nées avec elle et qui se sont de plus en plus enracinées avec l'âge, surtout quand on est persuadé qu'elles sont fondées sur la révélation divine, et qu'il y aurait de l'impiété à y toucher : voyant, dis-je, combien il était difficile de convaincre des gens prévenus de telles opinions, et de leur faire sentir qu'au prix de la haute connaissance de Jésus-Christ, c'est-à-dire de la vérité, elles ne sont qu'une perte et que des ordures (Philipp., Ill, 8) ; il voulut attendre un temps plus propre et différer jusqu'après sa mort et sa résurrection. En effet, une vérité comme celle-là, enseignée hors de saison, et avant qu'ils eussent l'esprit disposé à la recevoir, eut été capable de leur faire perdre l'impression qu'ils avaient déjà touchant Jésus, qu'ils regardaient comme le Christ et comme le Fils du Dieu vivant (Matth. XVI, 16). Voyez si le sens n'est pas juste, lorsqu'on explique ainsi ces paroles : J'ai encore beaucoup de choses à vous dire que vous ne sauriez porter maintenant. Car il est certain que l'intelligence spirituelle de la loi renferme beaucoup de le choses, et que les disciples étaient alors en quelque sorte incapables de les porter, étant nés et ayant jusque là été nourris parmi les Juifs. Et, si je ne me trompe, c'est parce que ces choses n'étaient que des types et que des figures, dont la vérité se devait trouver dans ce que le Saint-Esprit leur révélerait qu'il est ajouté : "Quand l'Esprit de vérité sera venu, il vous fera entrer dans toute la vérité"; comme pour dire, dans toute la vérité des choses, dont, n'ayant eu jusqu'ici que les figures, vous croyiez pourtant rendre à Dieu le véritable service qui lui est dû. Saint Pierre vit l'effet de cette promesse de Jésus, quand l'Esprit de vérité lui présenta en vision toutes sortes d'animaux à quatre pieds, de reptiles et d'oiseaux, el qu'il lui dit : "Lève-toi, Pierre, tue et mange". Il avait encore alors l'esprit si rempli de superstition, qu'il répondit à la voix céleste: "Je n'ai garde, Seigneur ; car je n'ai jamais rien mangé qui fut impur ou souillé". Mais elle lui apprit à juger des viandes selon la vérité et selon l'esprit, quand elle ajouta : "N'appelle pas impur ce que Dieu a purifié". Et ensuite de la vision, l'Esprit de vérité faisant entrer Pierre dans toute la vérité, il lui enseigna toutes les choses qu'il ne pouvait encore porter, pendant que Jésus était avec lui selon la chair. Mais nous aurons occasion de parler ailleurs de ceux qui s'attachent au sens littéral de la loi de Moïse.


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Dernière mise à jour : 11/09/2008