HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

Chapitre 16

  Chapitre 16

[2,16] Πάνυ δ´ εὐήθως φησὶ τοὺς μαθητὰς πρὸς παραίτησιν τῶν κατὰ τὸν Ἰησοῦν ἀναγεγραφέναι περὶ αὐτοῦ τοιαῦτα· ὥσπερ, φησίν, εἴ τις λέγων εἶναί τινα δίκαιον δεικνύει αὐτὸν ἀδικοῦντα, καὶ λέγων ὅσιον δεικνύει φονεύοντα, καὶ λέγων ἀθάνατον δεικνύει νεκρόν, πᾶσι τούτοις ἐπιφέρων ὅτι προειρηκὼς αὐτὰ ἔτυχεν. Αὐτόθεν γὰρ ἀνόμοιον αὐτοῦ τὸ παράδειγμα, ἐπεὶ οὐδὲν ἄτοπόν ἐστιν ἀνειληφότα τὸν ἐσόμενον ἀνθρώποις ἐγκείμενον σκοπὸν περὶ τοῦ πῶς δεῖ βιοῦν ὑποδεδειχέναι ὡς δεῖ ὑπὲρ εὐσεβείας ἀποθνῄσκειν, χωρὶς τοῦ χρήσιμόν τι τῷ παντὶ γεγονέναι τὸ ὑπὲρ ἀνθρώπων αὐτὸν ἀποθανεῖν, ὡς ἐν τῷ πρὸ τούτου ἐδείξαμεν λόγῳ. Εἶτ´ οἴεται ὅτι πᾶσα τοῦ πάθους ὁμολογία βεβαιοῖ τὸν ἔλεγχον οὐ λύει. Οὐ γὰρ εἶδεν, ὅσα περὶ τούτου καὶ παρὰ τῷ Παύλῳ πεφιλοσόφηται καὶ ὑπὸ τῶν προφητῶν λέλεκται· ἔλαθε δὲ αὐτὸν τὸ εἰρηκέναι τινὰ τῶν ἐν ταῖς αἱρέσεσι δοκήσει τὸν Ἰησοῦν ταῦτα πεπονθέναι οὐ πεπονθότα. Οὐ γὰρ ἐγνωκὼς εἶπε τό· Οὐδὲ γὰρ τοῦτο εἴπατε ὅτι ἐδόκει μὲν τοῖς ἀσεβέσιν ἀνθρώποις ταῦτα πάσχειν οὐκ ἔπασχε δέ, ἀλλ´ ἄντικρυς παθεῖν ὁμολογεῖτε. Ἀλλ´ ἡμεῖς τὸ δοκεῖν ἐπὶ τοῦ παθεῖν οὐ τάσσομεν, ἵνα μὴ ψευδὴς αὐτοῦ καὶ ἀνάστασις ἀλλ´ ἀληθής. γὰρ ἀληθῶς ἀποθανὼν εἰ ἀνέστη, ἀληθῶς ἀνέστη, δὲ δοκῶν ἀποτεθνηκέναι οὐκ ἀληθῶς ἀνέστη. {Ἐπεὶ δὲ τὸ περὶ τῆς ἀναστάσεως Ἰησοῦ Χριστοῦ χλευάζουσιν οἱ ἄπιστοι, παραθησόμεθα μὲν καὶ Πλάτωνα λέγοντα Ἦρα τὸν Ἀρμενίου μετὰ δώδεκα ἡμέρας ἐκ τῆς πυρᾶς ἐγηγέρθαι καὶ ἀπηγγελκέναι τὰ περὶ τῶν ἐν ᾅδου, ὡς πρὸς ἀπίστους δὲ καὶ τὰ περὶ τῆς παρὰ τῷ Ἡρακλείδῃ ἄπνου οὐ πάντῃ ἔσται εἰς τὸν τόπον ἄχρηστα.} Πολλοὶ δ´ ἱστόρηνται καὶ ἀπὸ τῶν μνημείων ἐπανελθόντες οὐ μόνον αὐτῆς ἡμέρας ἀλλὰ γὰρ καὶ τῇ ἑξῆς. Τί οὖν θαυμαστόν, εἰ παραδόξως πολλὰ ποιήσας καὶ ὑπὲρ ἄνθρωπον καὶ οὕτως ἐναργῆ, ὡς μὴ δυναμένους ἀντιβλέψαι τῷ γεγονέναι αὐτὰ κακίζειν διὰ τοῦ κοινοποιεῖν αὐτὰ πρὸς τὰς γοητείας, καὶ περὶ τὴν ἑαυτοῦ τελευτὴν εἶχέ τι πλεῖον· ἵνα ἑκοῦσα μὲν τὸ σῶμα καταλίπῃ ψυχὴ οἰκονομησαμένη δέ τινα ἔξω αὐτοῦ πάλιν ἐπανέλθῃ, ὅτε βούλεται; Τοιοῦτον δ´ ἀναγέγραπται παρὰ τῷ Ἰωάννῃ εἰρηκέναι Ἰησοῦς λόγον ἐν τῷ· «Οὐδεὶς αἴρει τὴν ψυχήν μου ἀπ´ ἐμοῦ, ἀλλ´ ἐγὼ τίθημι αὐτὴν ἀπ´ ἐμαυτοῦ. Ἐξουσίαν ἔχω θεῖναι αὐτήν, καὶ πάλιν ἐξουσίαν ἔχω λαβεῖν αὐτήν». Καὶ τάχα διὰ τοῦτο προλαβὼν ἐξελήλυθεν ἀπὸ τοῦ σώματος, ἵνα αὐτὸ τηρήσῃ καὶ μὴ καταχθῇ τὰ σκέλη ὡς τὰ τῶν σὺν αὐτῷ σταυρωθέντων λῃστῶν. «Τοῦ μὲν γὰρ πρώτου οἱ στρατιῶται κατέαξαν τὰ σκέλη καὶ τοῦ ἄλλου τοῦ συσταυρωθέντος αὐτῷ· ἐπὶ δὲ τὸν Ἰησοῦν ἐλθόντες καὶ ἰδόντες ὅτι ἐξέπνευσεν, οὐ κατέαξαν αὐτοῦ τὰ σκέληΕἴπομεν οὖν καὶ πρὸς τό· Πόθεν οὖν πιστὸν τὸ προειρηκέναι; Τὸ δὲ πόθεν ἀθάνατος νεκρός; μανθανέτω βουλόμενος ὅτι οὐχ νεκρὸς ἀθάνατος ἀλλ´ ἀναστὰς ἐκ νεκρῶν. Οὐ μόνον οὖν οὐχ νεκρὸς ἀθάνατος, ἀλλ´ οὐδ´ πρὸ τοῦ νεκροῦ Ἰησοῦς σύνθετος ἀθάνατος ἦν, ὅς γε ἔμελλε τεθνήξεσθαι. Οὐδεὶς γὰρ τεθνηξόμενος ἀθάνατος ἀλλ´ ἀθάνατος, ὅτε οὐκέτι τεθνήξεται. «Χριστὸς δὲ ἐγερθεὶς ἐκ νεκρῶν οὐκέτι ἀποθνῄσκει· θάνατος αὐτοῦ οὐκέτι κυριεύει»· κἂν μὴ βούλωνται οἱ ταῦτα πῶς εἴρηται νοῆσαι μὴ χωρήσαντες. [2,16] Il n'y a rien de plus ridicule que ce qu'il ajoute, que les disciples de Jésus n'ont écrit cela que pour mettre son honneur à couvert. C'est, dit-il, comme si pour prouver qu'un homme est juste, on faisait voir qu'il commet des injustices; que, pour prouver qu'il est modéré, on fit voir qu'il est coupable d'un meurtre; que, pour prouver qu'il est immortel, on fit voir qu'il est mort: et qu'on nous voulût payer de cette raison, qu'il avait prédit toutes ces choses. On voit d'abord combien ses exemples sont mal appliqués; car il n'y a aucun inconvénient à dire que Jésus, ayant entrepris de se proposer lui-même aux hommes pour un modèle qui leur apprit comment il faut vivre, il ait aussi voulu leur montrer comment il faut mourir, quand c'est un devoir de piété. Ajoutez à cela que la mort qu'il a soufferte pour les hommes a été une chose utile à tout l'univers, comme nous l'avons fait voir dans notre premier livre. Celse s'imagine que c'est lui donner gain de cause, bien loin de répondre à ses objections, que d'avouer, de quelque manière que ce soit, la passion de Jésus; mais il ne se l'imagine que faute de savoir les profonds mystères que Saint Paul nous y découvre, et les diverses prédictions que les prophètes nous en ont laissées dans leurs écrits. Il ne sait pas non plus qu'il y a quelque hérétique qui a soutenu que Jésus n'a pas souffert réellement, mais qu'il n'a souffert qu'en apparence. S'il le savait, il ne dirait pas : Vous ne prétendez point que sa passion n'ait été qu'une vaine apparence, qui ait trompé les yeux des impies ; mais vous confessez sans détour qu'il a effectivement souffert. Pour nous, nous n'avons garde de dire que Jésus-Christ n'a souffert qu'en apparence, de peur qu'il ne suive de là qu'il n'est ressuscité qu'en apparence non plus. Car qui est mort véritablement, il faut que, s'il est ressuscité, il soit ressuscité véritablement aussi ; mais qui n'est mort qu'en apparence, il ne peut être ressuscité véritablement. Je sais que les incrédules se moquent de cette résurrection de Jésus-Christ; et c'est pour cela que je leur veux alléguer ici ce que Platon écrit (Plat., liv. X, de la Républ.) touchant Er, fils d'Arménius, qui, au bout de douze jours, se releva de son bûcher, et raconta ce qu'il avait vu parmi les morts. L'histoire qu'Héraclide fait de cette femme, qui demeura si longtemps sans aucun signe de respiration, peut aussi avoir son usage en cet endroit, puisque c'est à des incrédules que nous avons affaire; et nous y pouvons encore joindre ce qu'on dit de plusieurs autres personnes qui sont sortis de leurs tombeaux, non seulement le jour même, mais aussi le lendemain. Qu'y a-t-il donc d'étonnant que l'auteur de tant de prodiges à caractère surhumain, et si évidents que ceux qui ne peuvent en nier la réalité les déprécient en les assimilant à des actes de sorcellerie, ait eu jusque dans sa mort quelque chose d'extraordinaire, au point que son âme soit sortie librement de son corps, et après l'accomplissement de certains mystères hors de lui, y soit revenue quand elle l'a voulu? Vérité que Jésus disait lui- même dans l'Évangile selon S. Jean : "Nul ne m'ôte mon âme mais c'est de moi-même que je la quitte : j'ai le pouvoir de la quitter, et j'ai le pouvoir de la reprendre" (Jean, X, 18j. Il se peut faire que ce que l'âme se hâta de sortir du corps, ce fut pour le conserver et pour empêcher qu'on ne lui rompit les jambes, comme on les rompit aux deux voleurs qui étaient crucifiés avec Jésus. Car les soldats rompirent les jambes du premier et de l'autre qui était aussi crucifié avec lui; mais étant venus à Jésus et voyant qu'il était mort, ils ne lui rompirent point les jambes (Jean, XIX, 32). Ainsi, nous avons répondu à cette partie de l'objection de Celse : Comment nous persuaderez-vous qu'il l'ait prédit? A l'égard de cette autre : Comment nous ferez-vous croire qu'un mort soit immortel ? nous disons à qui le voudra entendre, que ce n'est pas celui qui est mort qui est immortel, mais celui qui est ressuscité d'entre les morts. Et non seulement ce n'est pas le mort qui est immortel ; ce n'est pas même ce Jésus non encore mort, composé de deux natures, et qui devait mourir ; car un homme qui doit mourir n'est pas immortel; pour être immortel, il faut n'être plus sujet à la mort. Et nous savons que Jésus-Christ, étant ressuscité d'entre les morts, ne mourra plus, et que la mort n'a plus désormais d'empire sur lui : quoi qu'en puissent dire ceux qui ne sont pas capables de le comprendre (Rom., VI, 9).


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Dernière mise à jour : 11/09/2008