[18,7] ὡς οὐκ ἴδιον Σωκράτους τὸ ἐρωτικὸν ἐπιτήδευμα, ἀλλὰ
μακρῷ πρεσβύτερον· μάρτυρα δὲ αὐτὸν Σωκράτην παραστησώμεθα,
ἐπαινοῦντα μὲν τὸ ἔργον καὶ θαυμάζοντα αὐξανόμενον,
ἀπαρνούμενον δὲ αὐτοῦ τὴν εὕρεσιν. Ἐπιδειξαμένου
γὰρ αὐτῷ τοῦ Μυρινουσίου Φαίδρου λόγον ὑπὸ Λυσίου
τοῦ Κεφάλου συγγεγραμμένον ἐρωτικόν, οὐκ ἔφη θαυμάζειν,
πλῆρες τὸ στῆθος ἔχων ὥσπερ ἀγγεῖον, ἀλλοτρίων
ναμάτων, ἦπου Σαπφοῦς τῆς καλῆς (οὕτω γὰρ αὐτὴν
ὀνομάζων χαίρει διὰ τὴν ὥραν τῶν μελῶν, καίτοι μικρὰν
οὖσαν καὶ μέλαιναν) ἢ Ἀνακρέοντος, φησίν, τοῦ
σοφοῦ. Τὸν δὲ ἐν τῷ συμποσίῳ λόγον, εἰς ἔρωτα
ἔπαινον, Μαντινικῇ γυναικὶ ἀνατίθησιν· ἀλλὰ εἴτε
Μαντινική, εἴτε καὶ Λεσβία τὶς ἦν ἡ τοῦ λόγου μήτηρ,
πάντως γε οὐκ ἴδιοι οἱ τοῦ Σωκράτους ἐρωτικοὶ λόγοι,
οὐδὲ πρώτου· θεασώμεθα γὰρ οὕτως, ἀπὸ Ὁμήρου
ἀρξάμενοι.
| [18,7] VII. Si donc on ne lui fit aucun reproche, à cet égard, ni sur le théâtre,
ni en plein tribunal, nous pouvons d'abord répondre à ses modernes
accusateurs, qui ne sont pas moins fougueux que les anciens, que ce genre
d'amour n'est pas l'invention de Socrate, mais qu'il est beaucoup plus
ancien et nous produirons pour témoin Socrate lui-même, le louant,
l'admirant, et désavouant d'en être l'auteur. Car, Phèdre de Myrrhine
lui ayant montré le discours de Lysias, fils de Céphale, sur cette
matière, Socrate lui dit, qu'il ne voyait pas une grande merveille à être
plein comme une outre des ouvrages d'autrui, tels que ceux de la
belle Sapho, (car il se plaît à l'appeler ainsi, à cause de la beauté de
ses vers, quoiqu'elle fût petite et brune), ou d'Anacréon qu'il
nommait le sage. Le panégyrique de l’amour qu'il prononça, dans le
Banquet, il l'attribue à une femme de Mantinée. Mais, que l'auteur de cet
ouvrage fût une femme de Mantinée, ou de Lesbos, reste qu'il n'appartenait
point à Socrate, et qu'il n'en avait point les prémices. Donnons en la
preuve, en commençant par Homère.
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