HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur les salariés

Chapitre 23

  Chapitre 23

[23] Καὶ πρῶτόν γε μέμνησο μηκέτι ἐλεύθερον τὸ ἀπ´ ἐκείνου μηδὲ εὐπατρίδην σεαυτὸν οἴεσθαι. πάντα γὰρ ταῦτα, τὸ γένος, τὴν ἐλευθερίαν, τοὺς προγόνους ἔξω τοῦ ὀδοῦ καταλείψων ἴσθι ἐπειδὰν ἐπὶ τοιαύτην σαυτὸν λατρείαν ἀπεμπολήσας εἰσίῃς· οὐ γὰρ ἐθελήσει σοι Ἐλευθερία συνεισελθεῖν ἐφ´ οὕτως ἀγεννῆ πράγματα καὶ ταπεινὰ εἰσιόντι. δοῦλος οὖν, εἰ καὶ πάνυ ἀχθέσῃ τῷ ὀνόματι, καὶ οὐχ ἑνός, ἀλλὰ πολλῶν δοῦλος ἀναγκαίως ἔσῃ καὶ θητεύσεις κάτω νενευκὼς ἕωθεν εἰς ἑσπέραν "ἀεικελίῳ ἐπὶ μισθῷ." καὶ ἅτε δὴ μὴ ἐκ παίδων τῇ Δουλείᾳ συντραφείς, ὀψιμαθήσας δὲ καὶ πόρρω που τῆς ἡλικίας παιδευόμενος πρὸς αὐτῆς οὐ πάνυ εὐδόκιμος ἔσῃ οὐδὲ πολλοῦ ἄξιος τῷ δεσπότῃ· διαφθείρει γάρ σε μνήμη τῆς ἐλευθερίας ὑπιοῦσα καὶ ἀποσκιρτᾶν ἐνίοτε ποιεῖ καὶ δι´ αὐτὸ ἐν τῇ δουλείᾳ πονηρῶς ἀπαλλάττειν. Πλὴν εἰ μὴ ἀποχρῆν σοι πρὸς ἐλευθερίαν νομίζεις τὸ μὴ Πυρρίου μηδὲ Ζωπυρίωνος υἱὸν εἶναι, μηδὲ ὥσπερ τις Βιθυνὸς ὑπὸ μεγαλοφώνῳ τῷ κήρυκι ἀπημπολῆσθαι. ἀλλ´ ὁπόταν, βέλτιστε, τῆς νουμηνίας ἐπιστάσης ἀναμιχθεὶς τῷ Πυρρίᾳ καὶ τῷ Ζωπυρίωνι προτείνῃς τὴν χεῖρα ὁμοίως τοῖς ἄλλοις οἰκέταις καὶ λάβῃς ἐκεῖνο ὁτιδήποτε ἦν τὸ γιγνόμενον, τοῦτο πρᾶσίς ἐστι. κήρυκος γὰρ οὐκ ἔδει ἐπ´ ἄνδρα ἑαυτὸν ἀποκηρύξαντα καὶ μακρῷ χρόνῳ μνηστευσάμενον ἑαυτῷ τὸν δεσπότην. [23] En premier lieu, souviens-toi que désormais, tu ne dois plus t'estimer libre ou bien né. Lignage, liberté ou aïeux, sache qu'il te faudra jeter aux orties toute référence de cette veine une fois que tu te seras vendu toi-même pour te vouer à ce culte : Dame Liberté refusera de te suivre dans des occupations si viles et roturières.C'est que tu seras nécessairement un esclave, quelle que soit la répugnance que ce nom t'inspire, et l'esclave d'une flopée de maîtres et non d'un seul ; le front courbé, tu serviras de l'aube au crépuscule « pour un méchant salaire ». Et comme tu n'as pas été élevé dès le berceau dans la servitude, mais que tu l'as connue sur le tard et en as fait l'apprentissage à un âge assez avancé, tu n'auras guère la cote auprès de ton maître, ni n'en seras très estimé. Tu seras gâté par le souvenir de ta liberté d'autrefois, qui viendra te hanter et fera que quelquefois, tu te rebifferas, si bien que tu feras piètre figure en matière de servilité. Mais peut-être t'estimes-tu déjà libre du simple fait de n'être pas le fils d'un Pyrrhias ou d'un Zopyrion ou de n'avoir pas été mis aux enchères, tel un vulgaire Bithynien, par quelque commissaire-priseur à la voix de stentor. Mais de quoi s'agira-t-il, sinon d'une vente, quand au début du mois, mon très cher, il te faudra te mêler aux Pyrrhias et aux Zopyrion pour tendre la main comme tous les autres serviteurs, et te contenter de la somme qu'on te donnera, quelle qu'elle soit ? L'homme qui s'est mis lui-même à l'encan et a si assidûment courtisé son maître n'a en effet nul besoin d'un héraut.


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Dernière mise à jour : 30/04/2009