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[10] Καὶ ἑαυτὴν οὖν τὸ μὲν πλάσμα σου ἐπαινεῖν
καὶ τὴν ἐπίνοιαν τῶν εἰκόνων, μὴ γνωρίζειν δὲ
τὴν ὁμοιότητα· μὴ γὰρ εἶναι τῶν τηλικούτων
ἀξίαν, μηδὲ ἐγγύς, ὅτι μηδὲ ἄλλην τινά, γυναῖκά
γε οὖσαν· ὥστε ἀφίησί σοι ταύτην τὴν τιμὴν
καὶ προσκυνεῖ σου τὰ ἀρχέτυπα καὶ παραδείγματα.
σὺ δὲ τὰ ἀνθρώπινα ταῦτα ἐπαίνει
αὐτήν, μηδὲ ὑπὲρ τὸν πόδα ἔστω τὸ ὑπόδημα,
"μὴ καὶ ἐπιστομίσῃ με," φησίν, "ἐμπεριπατοῦσαν αὐτῷ."
| [10] Elle a beaucoup admiré ton idée et la composition de
tes portraits, mais elle ne les trouve pas ressemblants.
Elle ne croit point mériter semblable honneur, elle s'en
reconnaît bien loin, ainsi que n'importe quelle autre
femme. Elle te renvoie donc tes éloges et s'incline devant
tes modèles. Loue ses vertus humaines ; mais, suivant
ses propres expressions : "Pas de chaussure plus grande
que mon pied, de peur qu'elle ne me fasse faire un faux
pas, quand je voudrai marcher."
| [11] Κἀκεῖνο δὲ εἰπεῖν σοι ἐνετείλατο. "Ἀκούω,"
ἔφη, "πολλῶν λεγόντων—εἰ δὲ ἀληθές, ὑμεῖς
οἱ ἄνδρες ἴστε—μηδ´ Ὀλυμπίασιν ἐξεῖναι τοῖς
νικῶσι μείζους τῶν σωμάτων ἀνεστάναι τοὺς
ἀνδριάντας, ἀλλὰ ἐπιμελεῖσθαι τοὺς Ἑλλανοδίκας
ὅπως μηδὲ εἷς ὑπερβάληται τὴν ἀλήθειαν,
καὶ τὴν ἐξέτασιν τῶν ἀνδριάντων ἀκριβεστέραν
γίγνεσθαι τῆς τῶν ἀθλητῶν ἐγκρίσεως. ὥστε
ὅρα," ἔφη, "μὴ αἰτίαν λάβωμεν ψεύδεσθαι ἐν
τῷ μέτρῳ, κᾆτα ἡμῶν ἀνατρέψωσιν οἱ Ἑλλανοδίκαι
τὴν εἰκόνα."
| [11] Voici encore une chose qu'elle m'a recommandé de te
dire : "J’ai lu dans plusieurs, auteurs, vous autres
hommes savez si cela est vrai, qu'on ne permet pas à
Olympie d'élever aux vainqueurs des statues plus
grandes que nature. Les Hellanodices veillent à ce que
personne ne s'écarte de la vérité, et l'on soumet les
statues à un examen encore plus rigoureux que les
athlètes. Prenez donc garde, Lycinus, qu'on ne puisse
nous accuser d'avoir surfait pour la mesure, et qu'ensuite
les Hellanodices ne renversent notre statue."
| [12] Ταῦτα μὲν ἔλεγεν ἐκείνη. σὺ δὲ σκόπει, ὦ
Λυκῖνε, ὅπως μετακοσμήσεις τὸ βιβλίον καὶ
ἀφαιρήσεις τὰ τοιαῦτα, μηδὲ σφαλῇς πρὸς τὸ
θεῖον· ὡς ἐκείνη πάνυ γε αὐτὰ ἐδυσχέραινεν
καὶ ὑπέφριττεν μεταξὺ ἀναγιγνωσκομένων καὶ
παρῃτεῖτο τὰς θεὰς ἵλεως εἶναι αὐτῇ. καὶ
συγγνώμη, εἰ γυναικεῖόν τι ἔπαθεν. καίτοι εἰ χρὴ
τἀληθὲς εἰπεῖν, καὶ αὐτῷ ἐμοὶ τοιοῦτόν τι ἔδοξε.
τὸ μὲν γὰρ πρῶτον ἀκούων οὐδὲν πλημμέλημα
ἐνεώρων τοῖς γεγραμμένοις, ἐπεὶ δὲ ἐκείνη ἐπεσημήνατο,
καὶ αὐτὸς ἄρχομαι τὰ ὅμοια γιγνώσκειν
περὶ αὐτῶν, καὶ παραπλήσιόν τι ἔπαθον οἷς ἐπὶ
τῶν ὁρωμένων πάσχομεν· ἢν μὲν πάνυ ἐγγύθεν
σκοπῶμέν τι καὶ ὑπὸ τῶν ὀφθαλμῶν αὐτῶν,
οὐδὲν ἀκριβὲς διαγιγνώσκομεν, ἢν δὲ ἀποστάντες
ἐκ τοῦ συμμέτρου διαστήματος ἴδωμεν, ἅπαντα
σαφῶς καταφαίνεται, τὰ εὖ καὶ τὰ μὴ οὕτως
ἔχοντα.
| [12] Voilà ce qu'elle m'a dit. Vois maintenant, Lycinus,
comment tu pourras modifier ton livre, en retranchant
tous les traits qui peuvent offenser les dieux. Ils ont paru
singulièrement lui déplaire ; elle a frémi en les entendant
lire, et elle a supplié les déesses de lui être favorables :
faiblesse bien excusable chez une femme. A vrai dire, du
reste, il m'a semblé quelle n'avait pas tout à fait tort. Je
n'avais d'abord trouvé rien de répréhensible dans ton
écrit, quand tu m'en as fait lecture. Mais depuis qu'elle
m'a fait remarquer ces différents endroits, je commence à
être de son avis. Il m'est arrivé quelque chose d'analogue
à certains effets d'optique. Quand on regarde les objets
de trop près, qu'on se les met sous les yeux, on n'aperçoit
rien distinctement ; mais en s'éloignant à une juste
distance, on voit parfaitement et ce qui est bien et ce qui
ne l'est pas.
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