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[4] Ἐμέμνητο γὰρ καὶ τοιούτου τινός. ἔφη γυναῖκά
τινα τῶν ἐπιφανῶν τὰ μὲν ἄλλα καλὴν καὶ
κόσμιον, μικρὰν δὲ καὶ πολὺ τοῦ συμμέτρου
ἀποδέουσαν, ἐπαινεῖσθαι πρός τινος ποιητοῦ ἐν
ᾄσματι τά τε ἄλλα καὶ ὅτι καλή τε καὶ μεγάλη
ἦν· αἰγείρῳ δ´ αὐτῆς εἴκαζεν ἐκεῖνος τὸ εὔμηκές
τε καὶ ὄρθιον. τὴν μὲν δὴ γάνυσθαι τῷ ἐπαίνῳ
καθάπερ αὐξανομένην πρὸς τὸ μέλος καὶ τὴν
χεῖρα ἐπισείειν, τὸν ποιητὴν δὲ πολλάκις τὸ αὐτὸ
ᾄδειν ὁρῶντα ὡς ἥδοιτο ἐπαινουμένη, ἄχρι δὴ
τῶν παρόντων τινὰ προσκύψαντα πρὸς τὸ οὖς
εἰπεῖν αὐτῷ, "Πέπαυσο, ὦ οὗτος, μὴ καὶ ἀναστῆναι
ποιήσῃς τὴν γυναῖκα."
| [4] A ce propos, elle me citait un exemple. Une femme
illustre par sa naissance, belle du reste et bien faite, mais
petite et d'une taille tout à fait au-dessous de la
moyenne, était louée dans les vers d'un poète sur ses
autres avantages et particulièrement sur sa beauté et sur
sa taille : on comparait à celle d'un peuplier sa stature
droite et élancée. Charmée de cet éloge, comme si elle
grandissait à chaque mesure de vers, elle allait jusqu'à
battre des mains. Le poète, voyant le plaisir qu'elle
prenait à sa louange , recommençait souvent le même
passage, lorsqu'un des auditeurs se penchant vers son
oreille : "Finis, mon cher, dit-il, tu vas faire lever cette dame."
| [5] Παραπλήσιον δὲ καὶ μακρῷ τούτου γελοιότερον
Στρατονίκην ποιῆσαι τὴν Σελεύκου γυναῖκα.
τοῖς γὰρ ποιηταῖς ἀγῶνα προθεῖναι αὐτὴν περὶ
ταλάντου, ὅστις ἂν ἄμεινον ἐπαινέσαι αὐτῆς τὴν
κόμην, καίτοι φαλακρὰ ἐτύγχανεν οὖσα καὶ οὐδὲ
ὅσας ὀλίγας τὰς ἑαυτῆς τρίχας ἔχουσα. καὶ
ὅμως οὕτω διακειμένη τὴν κεφαλήν, ἁπάντων
εἰδότων ὅτι ἐκ νόσου μακρᾶς τὸ τοιοῦτον ἐπεπόνθει,
ἤκουε τῶν καταράτων ποιητῶν ὑακινθίνας
τὰς τρίχας αὐτῆς λεγόντων καὶ οὔλους τινὰς
πλοκάμους ἀναπλεκόντων καὶ σελίνοις τοὺς μηδὲ
ὅλως ὄντας εἰκαζόντων.
| [5] Par une faiblesse semblable et plus ridicule encore,
Stratonice, femme de Séleucus, proposa aux portes un
prix de deux talents pour celui qui ferait le plus bel éloge
de sa chevelure, quoiqu'elle fût chauve et qu'il ne lui
restât plus que fort peu de cheveux : personne n'ignorait
l'état de sa tête, et la perte qu'elle avait faite à la suite
d'une longue maladie. Elle entendit cependant de
misérables poètes lui dire que ses cheveux ressemblaient
à des hyacinthes, en rouler les boucles en longs anneaux
et les comparer à de l'ache, quoiqu'elle n'en eût pas un seul.
| [6] Ἁπάντων οὖν τῶν τοιούτων κατεγέλα τῶν
παρεχόντων αὑτοὺς τοῖς κόλαξιν, καὶ προσετίθει
δὲ ὅτι μὴ ἐν ἐπαίνοις μόνον, ἀλλὰ καὶ ἐν γραφαῖς
τὰ ὅμοια πολλοὶ κολακεύεσθαί τε καὶ ἐξαπατᾶσθαι
θέλουσι. "Χαίρουσι γοῦν," ἔφη, "τῶν
γραφέων ἐκείνοις μάλιστα, οἳ ἂν πρὸς τὸ εὐμορφότερον
αὐτοὺς εἰκάσωσιν." εἶναι δέ τινας, οἳ καὶ
προστάττουσιν τοῖς τεχνίταις ἢ ἀφελεῖν τι τῆς
ῥινὸς ἢ μελάντερα γράψασθαι τὰ ὄμματα ἢ ὅ
τι ἂν ἄλλο ἐπιθυμήσωσιν αὑτοῖς προσεῖναι,
εἶτα λανθάνειν αὑτοὺς ἀλλοτρίας εἰκόνας στεφανοῦντας
καὶ οὐδὲν αὐτοῖς ἐοικυίας.
| [6] C'est ainsi que notre héroïne se moquait de tous ceux
qui se livrent en proie aux flatteurs. "La plupart, ajoutait-elle,
ne sont pas seulement sensibles aux éloges ; ils
veulent encore être flattés et trompés dans leurs
portraits. Parmi, les peintres, ils choisiront de préférence
celui qui leur donnera dans un tableau la figure la plus
agréable. Il en est même qui ordonnent à l'artiste de
retrancher quelque chose de leur nez, de donner à leurs
yeux une teinte plus noire, enfin de leur prêter les traits
qu'ils voudraient réellement avoir. Ils ne s'aperçoivent
pas qu'ils vont ainsi couronnant l'image d'un autre, qui
n'a aucune ressemblance avec eux.
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