[4,19] Οἱ μὲν ταῦτα συνθέμενοι ἀπῆλθον εἴσω πάλιν·
ὁ δὲ Ἄστυλος σχολὴν ἄγοντι τῷ πατρὶ προσρυεὶς αἰτεῖ τὸν
Δάφνιν εἰς τὴν πόλιν καταγαγεῖν ὡς καλόν τε ὄντα καὶ
ἀγροικίας κρείττονα καὶ ταχέως ὑπὸ Γνάθωνος καὶ τὰ
ἀστυκὰ διδαχθῆναι δυνάμενον. Χαίρων ὁ πατὴρ δίδωσι
καὶ μεταπεμψάμενος τὸν Λάμωνα καὶ τὴν Μυρτάλην εὐηγγελίζετο
μὲν αὐτοῖς ὅτι Ἄστυλον θεραπεύσει λοιπὸν ἀντὶ
αἰγῶν καὶ τράγων Δάφνις, ἐπηγγέλλετο δὲ δύο ἀντ´ ἐκείνου
δώσειν αὐτοῖς αἰπόλους. Ἐνταῦθα ὁ Λάμων, πάντων
ἤδη συνερρυηκότων καὶ ὅτι καλὸν ὁμόδουλον ἕξουσιν ἡδομένων,
αἰτήσας λόγον ἤρξατο λέγειν· »ἄκουσον, ὦ δέσποτα,
παρ´ ἀνδρὸς γέροντος ἀληθῆ λόγον· ἐπόμνυμι δὲ τὸν Πᾶνα
καὶ τὰς Νύμφας ὡς οὐδὲν ψεύσομαι. Οὐκ εἰμὶ Δάφνιδος
πατήρ, οὐδ´ εὐτύχησέ ποτε Μυρτάλη μήτηρ γενέσθαι.
Ἄλλοι πατέρες ἐξέθηκαν τοῦτον, ἴσως παιδίων πρεσβυτέρων
ἅλις ἔχοντες· ἐγὼ δὲ εὗρον ἐκκείμενον καὶ ὑπὸ αἰγὸς
ἐμῆς τρεφόμενον, ἣν καὶ ἀποθανοῦσαν ἔθαψα ἐν τῷ περικήπῳ
φιλῶν ὅτι ἐποίησε μητρὸς ἔργα. Εὗρον αὐτῷ καὶ
γνωρίσματα συνεκκείμενα· ὁμολογῶ, δέσποτα, καὶ φυλάττω·
τύχης γάρ ἐστι μείζονος ἢ καθ´ ἡμᾶς σύμβολα. Ἀστύλου
μὲν οὖν εἶναι δοῦλον αὐτὸν οὐχ ὑπερηφανῶ, καλὸν οἰκέτην
καλοῦ καὶ ἀγαθοῦ δεσπότου· παροίνημα δὲ Γνάθωνος οὐ
δύναμαι περιιδεῖν γενόμενον, ὃς ἐς Μιτυλήνην αὐτὸν ἄγειν
ἐπὶ γυναικῶν ἔργα σπουδάζει.«
| [4,19] Cependant Astyle, trouvant son père à
propos, lui demanda permission d'emmener
Daphnis à Mitylène, disant que c'était un
trop gentil garçon pour le laisser aux champs,
et que Gnathon l'aurait bientôt instruit au
service de la ville. Le père y consentit
volontiers, et, faisant appeler Lamon et
Myrtale, leur dit pour bonne nouvelle que
Daphnis, au lieu de garder les bêtes, servirait
de là en avant son fils Astyle en la ville, et
promit qu'il leur donnerait deux autres
bergers au lieu de lui. Adonc, étant déjà les
autres esclaves accourus bien joyeux d'avoir
un tel compagnon, Lamon demanda congé
de parler ; ce qui lui étant accordé, il parla
en cette sorte : « Je te prie, mon maître,
écoute un propos véritable de ce pauvre
vieillard; je jure les Nymphes et le dieu
Pan que je ne te mentirai d'un mot. Je ne
suis pas le père de Daphnis, ni n'a été ma
femme Myrtale si heureuse que de porter
un tel enfant. Il fut exposé tout petit par des
parents qui en avaient possible assez d'autres
plus grands. Je le trouvai abandonné de
père et de mère, allaité par une de mes
chèvres, laquelle j'ai enterrée dans le
jardin, après qu'elle fut morte de sa mort
naturelle, l'ayant aimée pource qu'elle
avait fait oeuvre de mère envers cet enfant.
Je trouvai quant et quant des joyaux qu'on
avait laissés avec lui, pour une fois le
reconnaître. Je le confesse, et les garde;
car ce sont marques auxquelles on peut
voir qu'il est issu de bien plus haut état
que le nôtre. Or ne suis-je point marri
qu'il serve ton fils Astyle, et sait à beau
et bon maître un beau et bon serviteur :
mais je ne puis du tout souffrir qu'on le
livre à Gnathon pour en faire comme
d'une femme. »
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