[3,8] Τυχὼν δὲ ὁ Δάφνις παρ´ ἐλπίδας καὶ φιλήματος
καὶ Χλόης τοῦ τε πυρὸς ἐκαθέσθη πλησίον καὶ ἐπὶ τὴν
τράπεζαν ἀπὸ τῶν ὤμων τὰς φάττας ἀπεφορτίζετο καὶ
τοὺς κοψίχους, καὶ διηγεῖτο πῶς ἀσχάλλων πρὸς τὴν οἰκουρίαν
ὥρμησε πρὸς ἄγραν, καὶ ὅπως τὰ μὲν βρόχοις αὐτῶν
τὰ δὲ ἰξῷ λάβοι τῶν μύρτων καὶ τοῦ κιττοῦ γλιχόμενα.
Οἱ δὲ ἐπῄνουν τὸ ἐνεργὸν καὶ ἐκέλευον ἐσθίειν ὧν ὁ κύων
κατέλιπεν, ἐκέλευον δὲ καὶ τῇ Χλόῃ πιεῖν ἐγχέαι. Καὶ ἣ
χαίρουσα τοῖς τε ἄλλοις ὤρεξε καὶ Δάφνιδι μετὰ τοὺς
ἄλλους· ἐσκήπτετο γὰρ ὀργίζεσθαι, διότι ἐλθὼν ἔμελλεν
ἀποτρέχειν οὐκ ἰδών· ὅμως μέντοι πρὶν προσενεγκεῖν ἀπέπιεν,
εἶθ´ οὕτως ἔδωκεν. Ὁ δέ, καίτοι διψῶν, βραδέως ἔπινε, παρέχων
ἑαυτῷ διὰ τῆς βραδυτῆτος μακροτέραν ἡδονήν.
| [3,8] Ayant ainsi Daphnis contre son espérance
vu, et davantage ayant baisé sa Chloé, s'assit
auprès du feu et déchargea sur la table ses
grives et ses ramiers, contant à la compagnie
comment, ennuyé de tant demeurer à la
maison, il s'en était venu chasser aux oiseaux,
et comment il en avait pris aucuns avec des
collets, d'autres avec des gluaux, ainsi qu'ils
venaient aux grains de lierre et de myrte. Ceux
de la maison le louèrent grandement de son
bon esprit, et le prièrent de manger à bonne
chère de ce que le mâtin leur avait laissé,
commandant à Chloé qu'elle leur versât à
boire, ce qu'elle fit bien volontiers, à tous
les autres premièrement, et puis à Daphnis
le dernier; car elle faisait semblant d'être
fâchée contre lui de ce qu'étant venu si
près, il s'en était voulu aller sans la voir ni
parler à elle ; et néanmoins, avant que lui
présenter à boire, elle but un trait en la
tasse, puis lui bailla le demeurant, et lui,
encore qu'il eût grand'soif, but lentement
et à longue haleine, pour en avoir tant plus
de plaisir.
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