[3,7] Περὶ τράπεζαν εἶχον οἱ ἀμφὶ τὸν Δρύαντα· κρέα
διῃρεῖτο, ἄρτοι παρετίθεντο, κρατὴρ ἐκιρνᾶτο. Εἷς δὴ κύων
τῶν προβατευτικῶν ἀμέλειαν φυλάξας, κρέας ἁρπάσας
ἔφυγε διὰ θυρῶν. Ἀλγήσας ὁ Δρύας - καὶ γὰρ ἦν ἐκείνου
μοῖρα - ξύλον ἁρπασάμενος ἐδίωκε κατ´ ἴχνος ὥσπερ
κύων· διώκων δὲ κατὰ τὸν κιττὸν γενόμενος ὁρᾷ τὸν Δάφνιν
ἀνατεθειμένον ἐπὶ τοὺς ὤμους τὴν ἄγραν καὶ ἀποσοβεῖν ἐγνωκότα.
Κρέως μὲν καὶ κυνὸς αὐτίκα ἐπελάθετο,
μέγα δὲ βοήσας «χαῖρε, ὦ παῖ» περιεπλέκετο καὶ
κατεφίλει καὶ ἦγεν ἔσω τῆς χειρὸς λαβόμενος. Μικροῦ
μὲν οὖν ἰδόντες ἀλλήλους εἰς τὴν γῆν κατερρύησαν· μεῖναι
δὲ καρτερήσαντες ὀρθοὶ προσηγόρευσάν τε καὶ κατεφίλησαν·
καὶ τοῦτο οἱονεὶ ἔρεισμα αὐτοῖς τοῦ μὴ πεσεῖν ἐγένετο.
| [3,7] Dryas et sa famille à table, le pain et la
viande toute prête, chacun entendait à
boire et à manger, et cependant un des
chiens de la bergerie, voyant qu'on ne se
donnait point de garde de lui, happe un
lopin de chair et s'enfuit hors de la maison ;
de quoi Dryas courroucé, pour autant
mêmement que c'était sa part, prend un
bâton et court après. En le poursuivant il
vint à passer au long de ce lierre où Daphnis
avait tendu ses gluaux, et le vit comme
il chargeait déjà sa prise sur ses épaules,
prêt à s'en retourner; et sitôt qu'il l'aperçut,
oubliant et chair et chien : « Dieu te garde,
mon fils! » s'écria-t-il; puis le vient accoler et baiser,
le prend par la main et le mène en sa maison.
Quand ils se virent l'un l'autre, à peine
qu'ils ne tombèrent tous deux, de grande
aise qu'ils eurent. Ils se forcèrent toutefois
de se tenir sur leurs pieds, s'entr'appelèrent,
se donnèrent le bon jour, et se baisèrent, ce
qui leur fut comme un étai et appui qui leur
vint à point pour les engarder de tomber.
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