HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre IX

Chapitre 4, par. 4

  Chapitre 4, par. 4

[9,4,4] <60> Τῶν δὲ ἀφικομένων καὶ δηλωσάντων αὐτῷ τὰ συμβεβηκότα θαυμάσας Ἄδερ τὸ παράδοξον καὶ τὴν τοῦ θεοῦ τῶν Ἰσραηλιτῶν ἐπιφάνειαν καὶ δύναμιν καὶ τὸν προφήτην, τὸ θεῖον οὕτως ἐναργῶς παρῆν, κρύφα μὲν οὐκέτι διέγνω τῷ τῶν Ἰσραηλιτῶν ἐπιχειρεῖν βασιλεῖ τὸν Ἐλισσαῖον δεδοικώς, φανερῶς δὲ πολεμεῖν ἔκρινε τῷ πλήθει τῆς στρατιᾶς καὶ τῇ δυνάμει νομίζων περιέσεσθαι τῶν πολεμίων. <61> καὶ στρατεύει μετὰ μεγάλης δυνάμεως ἐπὶ τὸν Ἰώραμον, ὃς οὐχ ἡγούμενος αὑτὸν ἀξιόμαχον εἶναι τοῖς Σύροις ἐνέκλεισεν αὑτὸν εἰς τὴν Σαμάρειαν θαρρῶν τῇ τῶν τειχῶν ὀχυρότητι. Ἄδερ δὲ λογισάμενος αἱρήσειν τὴν πόλιν, εἰ καὶ μὴ τοῖς μηχανήμασι, λιμῷ μέντοι καὶ σπάνει τῶν ἐπιτηδείων παραστήσεσθαι τοὺς Σαμαρεῖς, προσβαλὼν ἐπολιόρκει τὴν πόλιν. <62> οὕτω δὲ ἐπέλιπε τὸν Ἰώραμον τῶν ἀναγκαίων εὐπορία, ὡς δι' ὑπερβολὴν τῆς ἐνδείας ἐν τῇ Σαμαρείᾳ πραθῆναι ὀγδοήκοντα μὲν ἀργυρῶν νομίσματος κεφαλὴν ὄνου, πέντε δὲ ἀργυρῶν νομίσματος ξέστην κόπρου περιστερῶν ἀντὶ ἁλῶν ὠνεῖσθαι τοὺς Ἑβραίους. <63> ἦν δ' ἐν φόβῳ μὴ διὰ τὸν λιμὸν προδῷ τις τοῖς ἐχθροῖς τὴν πόλιν Ἰώραμος καὶ καθ' ἑκάστην ἡμέραν ἐκπεριήρχετο τὰ τείχη καὶ τοὺς φύλακας, μή τις ἔνδον εἴη παρ' αὐτῶν σκεπτόμενος καὶ τῷ βλέπεσθαι καὶ φροντίζειν ἀφαιρούμενος καὶ τὸ βούλεσθαί τι τοιοῦτον καὶ τὸ ἔργον, εἰ ταύτην τις τὴν γνώμην ἤδη λαμβάνειν ἔφθασεν. <64> ἀνακραγούσης δέ τινος γυναικόςδέσποτα ἐλέησοννομίσας αἰτεῖν τι μέλλειν αὐτὴν τῶν πρὸς τροφὴν ὀργισθεὶς ἐπηράσατο αὐτῇ τὸν θεὸν καὶ μήτε ἅλως αὐτῷ μήτε ληνοὺς ὑπάρχειν ἔλεγεν, ὅθεν τι καὶ παράσχοι ἂν αὐτῇ δεομένῃ. <65> τῆς δ' οὐδενὸς μὲν τούτων χρῄζειν εἰπούσης οὐδ' ἐνοχλεῖν τροφῆς ἕνεκα, κριθῆναι δὲ ἀξιούσης πρὸς ἄλλην γυναῖκα, κελεύσαντος λέγειν καὶ διδάσκειν περὶ ὧν ἐπιζητεῖ συνθήκας ἔφη ποιήσασθαι μετὰ τῆς ἑτέρας γυναικὸς γειτνιώσης καὶ φίλης αὐτῇ τυγχανούσης, ὅπως ἐπεὶ τὰ τοῦ λιμοῦ καὶ τῆς ἐνδείας ἦν ἀμήχανα διαχρησάμενοι τὰ τέκνα, ἦν δὲ ἄρρεν ἑκατέρᾳ παιδίον, ἀνὰ μίαν ἡμέραν θρέψωμεν ἀλλήλας. <66> “κἀγὼ μέν, φησί, πρώτη τοὐμὸν κατέσφαξα καὶ τὴν παρελθοῦσαν ἡμέραν τοὐμὸν ἐτράφημεν ἀμφότεραι: νῦν δ' οὐ βούλεται ταὐτὸ ποιεῖν, ἀλλὰ παραβαίνει τὴν <67> συνθήκην καὶ τὸν υἱὸν ἀφανῆ πεποίηκε.” τοῦτ' ἐλύπησε σφοδρῶς Ἰώραμον ἀκούσαντα, καὶ περιρρηξάμενος τὴν ἐσθῆτα καὶ δεινὸν ἐκβοήσας ἔπειτα ὀργῆς ἐπὶ τὸν προφήτην Ἐλισσαῖον πληρωθεὶς ἀνελεῖν αὐτὸν ὥρμησεν, ὅτι μὴ δεῖται τοῦ θεοῦ πόρον τ' αὐτοῖς καὶ διαφυγὴν τῶν περιεχόντων κακῶν δοῦναι: τόν τε ἀποτεμοῦντα αὐτοῦ τὴν κεφαλὴν εὐθὺς ἐξέπεμψε. <68> καὶ μὲν ἐπὶ τὴν ἀναίρεσιν ἠπείγετο τοῦ προφήτου: τὸν δ' Ἐλισσαῖον οὐκ ἔλαθεν τοῦ βασιλέως ὀργή, καθεζόμενος δὲ οἴκαδε παρ' αὑτῷ σὺν τοῖς μαθηταῖς ἐμήνυσεν αὐτοῖς, ὅτι Ἰώραμος τοῦ φονέως υἱὸς πέμψειε τὸν ἀφαιρήσοντα αὐτοῦ τὴν κεφαλήν. <69> “ἀλλ' ὑμεῖς, φησίν, ὅταν τοῦτο προσταχθεὶς ἀφίκηται, παραφυλάξαντες εἰσιέναι μέλλοντα προσαποθλίψατε τῇ θύρᾳ καὶ κατάσχετε: ἀκολουθήσει γὰρ αὐτῷ πρός με παραγινόμενος βασιλεὺς μεταβεβουλευμένος.” καὶ οἱ μὲν τὸ κελευσθὲν ὡς ἧκεν πεμφθεὶς ὑπὸ τοῦ βασιλέως ἐπὶ τὴν ἀναίρεσιν τὴν Ἐλισσαίου ἐποίησαν: <70> Ἰώραμος δὲ καταγνοὺς τῆς ἐπὶ τὸν προφήτην ὀργῆς καὶ δείσας, μὴ φθάσῃ κτείνας αὐτὸν τοῦτο προσταχθείς, ἔσπευσε κωλῦσαι γενέσθαι τὸν φόνον καὶ διασῶσαι τὸν προφήτην. ἀφικόμενος δὲ πρὸς αὐτὸν ᾐτιᾶτο, ὅτι μὴ παρὰ τοῦ θεοῦ λύσιν αὐτοῖς τῶν παρόντων αἰτεῖται κακῶν, ἀλλ' οὕτως ὑπ' αὐτῶν φθειρομένους ὑπερορᾷ. <71> Ἐλισσαῖος δὲ εἰς τὴν ἐπιοῦσαν ἐπηγγέλλετο κατ' ἐκείνην τὴν ὥραν, καθ' ἣν βασιλεὺς ἀφίκετο πρὸς αὐτόν, ἔσεσθαι πολλὴν εὐπορίαν τροφῆς καὶ πραθήσεσθαι μὲν ἐν τῇ ἀγορᾷ σίκλου δύο κριθῆς σάτα, ὠνήσεσθαι δὲ σεμιδάλεως σάτον σίκλου. <72> ταῦτα τόν τε Ἰώραμον καὶ τοὺς παρόντας εἰς χαρὰν περιέτρεψε: πιστεύειν γὰρ τῷ προφήτῃ διὰ τὴν ἐπὶ τοῖς προπεπειραμένοις ἀλήθειαν οὐκ ὤκνουν, ἀλλὰ καὶ τὸ ἐπ' ἐκείνης ἐνδεὲς τῆς ἡμέρας καὶ ταλαίπωρον προσδοκωμένη κοῦφον αὐτοῖς ἐποίει. <73> δὲ τῆς τρίτης μοίρας ἡγεμὼν τῷ βασιλεῖ φίλος ὢν καὶ τότε φέρων αὐτὸν ἐπερηρεισμένονἄπιστα, εἶπε, λέγεις, προφῆτα: καὶ ὥσπερ ἀδύνατον ἐκχέαι τὸν θεὸν ἐξ οὐρανοῦ καταρράκτας κριθῆς σεμιδάλεως, οὕτως ἀμήχανον καὶ τὰ ὑπὸ σοῦ νῦν εἰρημένα γενέσθαι.” καὶ προφήτης πρὸς αὐτόνταῦτα μέν, εἶπεν, ὄψει τοῦτο λαμβάνοντα τὸ τέλος, οὐ μεταλήψῃ δ' οὐδενὸς τῶν ὑπαρξόντων.” [9,4,4] Quand à leur retour, ils lui racontèrent ce qui s’était passé, Ader admira l’étrangeté de l’aventure, la manifestation et la puissance du Dieu des Israélites, l’assistance si claire prêtée par la Divinité au prophète ; il résolut donc de renoncer à toute entreprise clandestine contre le roi des Israélites, par peur d’Élisée, mais se décida pour une guerre ouverte, pensant avoir raison de ses ennemis grâce au nombre et à la valeur de ses troupes. Il marche donc avec de grandes forces contre Joram, qui, ne se jugeant pas de taille à lutter contre les Syriens, s’enferme dans Samarie, comptant sur la solidité de ses remparts. Ader estima que, faute de s’emparer de la ville par des machines, il pourrait du moins réduire les Samaritains par la famine et la pénurie des vivres nécessaires : il s’approche donc et met le siège devant Samarie. Les vivres manquèrent à ce point à Joram, la disette fut si excessive qu’une tête d’âne se vendait à Samarie quatre-vingts pièces d’argent et que les Hébreux achetaient pour cinq pièces d’argent un setier de fiente de pigeon en guise de sel. De plus, Joram craignait que la famine ne poussât quelqu’un à livrer la ville aux ennemis : aussi parcourait-il lui-même chaque jour les murailles et les postes, regardant s’il ne s’y était dissimulé personne et empêchant par ses visites et sa surveillance toute velléité et tout acte de ce genre, à supposer qu’on eût déjà eu le temps de former pareil dessein. Il arriva qu’une femme s’écria sur son chemin : « Seigneur, pitié ! » S’imaginant que c’était pour réclamer à manger, Joram, irrité, invoqua la colère de Dieu contre elle et protesta qu’il n’avait ni grange, ni pressoir d’où il pût rien tirer pour remédier à son dénuement. La femme répondit qu’elle n’avait besoin de rien de pareil, et qu’elle ne l’importunait pas pour obtenir de quoi manger ; elle voulait seulement que le roi jugeât son différend avec une autre femme. Le roi l’invita à parler et à l’instruire de l’objet de sa requête. Alors elle raconta ce dont elle était convenu avec l’autre femme, sa voisine et son amie : « nous devions, dit-elle, vu cette famine et cette pénurie sans remède, immoler nos enfants, — nous avons chacune un enfant mâle, — et nous en nourrir mutuellement, un jour chacun, à tour de rôle. C’est moi qui ai commencé : j’ai égorgé le mien, et hier nous nous en sommes nourries toutes les deux ; mais elle ne veut pas en faire autant ; elle viole nos conventions et elle a dérobé son fils à tous les regards. » Joram, en entendant ce récit, fut profondément affligé : il déchira ses vêtements et poussa de grands cris, puis, rempli de colère contre le prophète Élisée, résolut de le faire périr parce qu’il négligeait d’implorer de Dieu un remède et un refuge contre les maux qui les accablaient. Et il dépêcha aussitôt un homme pour aller lui trancher la tête. Cependant, tandis que l’homme partait en hâte pour exécuter cet ordre, le prophète avait pressenti la colère du roi : assis dans sa maison avec ses disciples, il leur annonça que Joram, le fils du meurtrier, envoyait quelqu’un chargé de lui trancher la tête. « Pour vous, dit-il, quand paraîtra l’exécuteur, vous veillerez à ce qu’il n’entre pas, vous tiendrez la porte bien fermée et le retiendrez ; car il sera bientôt suivi du roi, qui accourra chez moi, s’étant ravisé. » Ses disciples se conformèrent à ses instructions, lorsque vint l’homme chargé par le roi de tuer Élisée. Cependant, Joram s’était repenti de sa colère contre le prophète, et dans la crainte qu’il n’eût déjà été mis à mort par son messager, se hâtait pour empêcher ce meurtre de s’accomplir et pour sauver le prophète. Arrivé chez celui-ci, il lui reprocha de les laisser ainsi accabler sous les maux présents au lieu de supplier Dieu de les en délivrer. Élisée promet que le lendemain, à la même heure où le roi était venu chez lui, il y aurait profusion de vivres, qu’on vendrait au marché deux satons d’orge pour un sicle et qu’on achèterait pour un sicle un saton de fine farine. Ces paroles rendirent la joie à Joram et aux assistants : car ils n’hésitèrent pas à croire le prophète, après les preuves qu’ils avaient déjà eues de sa véracité ; l’attente d’un heureux lendemain leur rendait plus légères leur privation et leur détresse présentes. Mais le commandant du tiers de ses troupes, un ami du roi qui se tenait à ce moment appuyé sur lui, s’écria : "Ce que tu annonces, ô prophète, est incroyable. Et de même qu’il est impossible que Dieu déverse du ciel des cataractes d’orge ou de fine farine, ainsi il n’y a pas moyen que ce que tu viens de dire se réalise." alors le prophète lui répondit : « Tu verras tout cela s’accomplir de la sorte, mais tu n’auras aucune part à ces événements. »


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Dernière mise à jour : 17/09/2009