[7,9,5] (5)<211> Ἀψαλώμου δὲ καὶ Ἀχιτοφέλου τοῦ συμβούλου παραγενομένων εἰς Ἱεροσόλυμα
σὺν ἅπαντι τῷ λαῷ, καὶ ὁ Δαυίδου φίλος ἧκε πρὸς αὐτοὺς καὶ προσκυνήσας αὐτὸν
συνηύχετο τὴν βασιλείαν εἰς αἰῶνα καὶ τὸν πάντα παραμεῖναι χρόνον. φήσαντος δ'
ἐκείνου πρὸς αὐτόν, τί δήποτε φίλος ἐν τοῖς μάλιστα τοῦ πατρὸς αὐτοῦ γεγενημένος
καὶ πρὸς ἅπαντα πιστὸς εἶναι δόξας οὐ σὺν αὐτῷ νῦν ἐστιν, ἀλλὰ καταλιπὼν ἐκεῖνον
μεταβαίη πρὸς αὐτόν, δεξιῶς ἀποκρίνεται καὶ σωφρόνως: <212> εἶπε γὰρ ἕπεσθαι
δεῖν αὐτὸν τῷ θεῷ καὶ τῷ παντὶ πλήθει. τούτων οὖν μετὰ σοῦ, ὦ δέσποτα,
γεγενημένων εἰκότως ἕπομαι κἀγώ: τὴν γὰρ βασιλείαν ἔλαβες παρὰ τοῦ θεοῦ. τὴν
αὐτὴν μέντοι γε πίστιν καὶ εὔνοιαν ἐνδείξομαι πιστευόμενος εἶναι φίλος, ἣν οἶσθά
με τῷ πατρί σου παρεσχημένον. ἀγανακτεῖν δ' οὐδὲν προσῆκε τοῖς παροῦσιν: οὐ γὰρ
εἰς ἄλλην οἰκίαν ἡ βασιλεία μεταβέβηκε, <213> μεμένηκε δ' ἐπὶ τῆς αὐτῆς υἱοῦ
παραλαβόντος.” ταῦτα λέγων ἔπειθεν: ὕποπτον γὰρ αὐτὸν εἶχε. καὶ καλέσας τὸν
Ἀχιτόφελον συνεβουλεύετο αὐτῷ τί δεῖ ποιεῖν: ὁ δὲ παρῄνεσε ταῖς τοῦ πατρὸς αὐτὸν
παλλακαῖς συνελθεῖν: ἐκ τούτου γὰρ εἴσεσθαι τὸν λαὸν ἔλεγε πιστεύσαντα, ὡς
ἀδιάλλακτά σοι τὰ πρὸς αὐτόν ἐστι, καὶ μετὰ πολλῆς συστρατεύσεσθαι προθυμίας ἐπὶ
τὸν πατέρα: μέχρι δεῦρο γὰρ φανερὰν ἔχθραν ἀναλαμβάνειν δεδιέναι προσδοκῶντας
ὑμᾶς ὁμονοήσειν. <214> πεισθεὶς δὲ τῇ συμβουλίᾳ κελεύει σκηνὴν αὑτῷ πῆξαι τοὺς
οἰκέτας ἐπὶ τοῦ βασιλείου τοῦ πλήθους ὁρῶντος, καὶ παρελθὼν συνέρχεται ταῖς τοῦ
πατρὸς παλλακαῖς. ταῦτα δ' ἐγένετο κατὰ τὴν Νάθα προφητείαν, ἣν τῷ Δαυίδῃ
σημαίνων τὴν ἐκ τοῦ παιδὸς ἐσομένην ἐπίθεσιν προεφήτευσε.
| [7,9,5] 5. Lorsque Absalon et Achitophel, son conseiller, furent arrivés à
Jérusalem avec tout le peuple, l’ami de David<186> se présenta devant eux,
se prosterna devant Absalon et lui souhaita de régner pour toujours.
Cependant Absalon lui demande pourquoi lui, un des principaux amis de son
père, connu pour sa fidélité à toute épreuve, n’était pas resté avec
David, mais l’avait abandonné pour passer à son propre service. L’autre
répondit avec habileté et prudence : « Il faut bien se conformer à la
volonté de Dieu et du peuple entier ; or, comme ceux-ci sont venus à toi,
seigneur, il est juste que je les suive à mon tour : car c’est bien de
Dieu que tu tiens la royauté. Je te témoignerai la même fidélité et le
même zèle, si tu te confies à mon amitié, que tu sais que j’ai témoignés à
ton père. Pourquoi s’irriter de la situation présente ? La royauté n’a pas
passé dans une autre maison, elle est restée dans la même, puisque du père
elle est échue au fils. » Ces paroles convainquirent Absalon qui, de fait,
l’avait suspecté.
Il appelle ensuite Achitophel et le consuite sur la conduite à tenir.
Celui-ci lui conseille d’user des concubines de son père : « Par là, en
effet, disait-il, le peuple saura avec certitude que votre querelle est
irréconciliable et il t’accompagnera avec beaucoup d’empressement à la
guerre contre ton père : jusqu’ici il a eu peur d’afficher une haine
déclarée, craignant de vous voir vous accorder ensemble. » Docile à ce
conseil, Absalon ordonne à ses serviteurs de lui dresser une tente sur le
toit du palais royal, sous les yeux du peuple, puis il y pénètre et s’unit
avec les concubines de son père. Ces choses se passèrent conformément à
la prophétie que Nathan avait faite à David quand il lui révélait le futur
attentat de son fils<187>.
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