[7,4,1] IV.
(1)<71> Γνόντες δ' οἱ Παλαιστῖνοι τὸν Δαυίδην βασιλέα ὑπὸ τῶν Ἑβραίων
ἀποδεδειγμένον στρατεύουσιν ἐπ' αὐτὸν εἰς Ἱεροσόλυμα: καὶ καταλαβόμενοι τὴν
κοιλάδα τῶν Γιγάντων καλουμένην, τόπος δέ ἐστιν οὐ πόρρω τῆς πόλεως, ἐν αὐτῇ
στρατοπεδεύονται. <72> ὁ δὲ τῶν Ἰουδαίων βασιλεύς, οὐδὲν γὰρ ἄνευ προφητείας καὶ
τοῦ κελεῦσαι τὸν θεὸν καὶ περὶ τῶν ἐσομένων λαβεῖν ἐγγυητὴν ἐκεῖνον ἑαυτῷ ποιεῖν
ἐπέτρεπεν, ἐκέλευσε τὸν ἀρχιερέα τί δοκεῖ τῷ θεῷ καὶ ποδαπὸν ἔσται τὸ τέλος τῆς
μάχης προλέγειν αὐτῷ. <73> προφητεύσαντος δὲ νίκην καὶ κράτος ἐξάγει τὴν δύναμιν
ἐπὶ τοὺς Παλαιστίνους: καὶ γενομένης συμβολῆς αὐτὸς κατόπιν αἰφνιδίως ἐπιπεσὼν
τοῖς πολεμίοις τοὺς μὲν αὐτῶν ἀπέκτεινε, τοὺς δὲ εἰς φυγὴν ἐτρέψατο. <74>
ὑπολάβῃ δὲ μηδεὶς ὀλίγην τὴν τῶν Παλαιστίνων στρατιὰν ἐλθεῖν ἐπὶ τοὺς Ἑβραίους
τῷ τάχει τῆς ἥττης καὶ τῷ μηδὲν ἔργον ἐπιδείξασθαι γενναῖον μηδὲ μαρτυρίας ἄξιον
στοχαζόμενος αὐτῶν τὴν βραδυτῆτα καὶ τὴν ἀγέννειαν, ἀλλὰ γινωσκέτω Συρίαν τε
ἅπασαν καὶ Φοινίκην καὶ πρὸς τούτοις ἄλλα ἔθνη πολλὰ καὶ μάχιμα συστρατεῦσαι
αὐτοῖς καὶ τοῦ πολέμου κοινωνῆσαι, <75> ὃ καὶ μόνον ἦν αἴτιον τοσαυτάκις αὐτοῖς
νικωμένοις καὶ πολλὰς ἀποβαλοῦσι μυριάδας μετὰ μείζονος ἐπιέναι τοῖς Ἑβραίοις
δυνάμεως. ἀμέλει καὶ ταύταις πταίσαντες ταῖς μάχαις τριπλάσιος στρατὸς ἐπῆλθε τῷ
Δαυίδῃ καὶ εἰς ταὐτὸ χωρίον ἐστρατοπεδεύσατο. <76> πάλιν δὲ τοῦ βασιλέως τῶν
Ἰσραηλιτῶν ἐρομένου τὸν θεὸν περὶ τῆς περὶ τὴν μάχην ἐξόδου, προφητεύει ὁ
ἀρχιερεὺς ἐν τοῖς ἄλσεσι τοῖς καλουμένοις Κλαυθμῶσι κατέχειν τὴν στρατιὰν οὐκ
ἄπωθεν τοῦ τῶν πολεμίων στρατοπέδου, κινεῖν δ' αὐτὸν μὴ πρότερον μηδ' ἄρχεσθαι
τῆς μάχης. <77> πρὶν ἢ τὰ ἄλση σαλεύεσθαι μὴ πνέοντος ἀνέμου. ὡς δ' ἐσαλεύθη τὰ
ἄλση καὶ ὃν αὐτῷ καιρὸν προεῖπεν ὁ θεὸς παρῆν, οὐδὲν ἐπισχὼν ἐφ' ἑτοίμην ἤδη καὶ
φανερὰν ἐξῆλθε τὴν νίκην: οὐ γὰρ ὑπέμειναν αὐτὸν αἱ τῶν πολεμίων φάλαγγες, ἀλλ'
εὐθὺς ἀπὸ τῆς πρώτης συμβολῆς τραπέντας ἐνέκειτο κτείνων: καὶ διώκει μὲν αὐτοὺς
ἄχρι πόλεως Γαζάρων, ἡ δ' ἐστὶν ὅρος αὐτῶν τῆς χώρας, διαρπάζει δ' αὐτῶν τὴν
παρεμβολὴν καὶ πολὺν εὑρὼν ἐν αὐτῇ πλοῦτον καὶ τοὺς θεοὺς αὐτῶν διέφθειρε.
| [7,4,1] — IV —.
1. Quand les Philistins surent que David avait été établi roi par les
Hébreux, ils marchèrent contre lui vers Jérusalem ; ils occupèrent la
vallée dite des Titans<63>, lieu peu éloigné de la ville, et y établirent
leur camp. Le roi des Juifs, qui ne se permettait de rien entreprendre
sans le secours de la prophétie, sans recevoir l’ordre de Dieu et sans le
prendre pour garant de l’avenir, ordonna au grand-prêtre<64> de lui
indiquer à l’avance la volonté de Dieu et quelle serait l’issue du combat.
Le grand-prêtre lui prédit victoire et succès ; alors il fait sortir ses
troupes contre les Philistins. La mêlée engagée, il tomba lui-même à
l’improviste sur le derrière des ennemis, tailla les uns en pièces et mit
les autres en fuite<65>. Qu’on n’aille pas s’imaginer que les Philistins
n’avaient amené qu’une petite armée contre les Hébreux ; à voir leur
défaite si prompte, à constater qu’ils n’accomplirent aucun acte de
vaillance, aucun exploit mémorable, qu’on n’aille pas conclure à leur
nonchalance et à leur lâcheté. Qu’on sache au contraire que toute la Syrie
et la Phénicie et encore beaucoup d’autres peuplades guerrières firent
campagne avec eux et prirent part à cette guerre<66> : c’est même la seule
raison qui leur avait permis, après tant de défaites et tant de milliers
d’hommes anéantis, de marcher encore une fois contre les Hébreux avec des
forces supérieures. Bien plus, quoique battus dans les rencontres que je
viens de dire, ils marchèrent encore une fois contre David avec une armée
trois fois plus forte et revinrent camper dans le même endroit. De
nouveau<67> le roi des Israélites interroge Dieu sur l’issue de la
bataille ; le grand-prêtre l’avertit de garder son armée réunie dans la
forêt dite Séjour des Pleurs<68>, non loin du camp des ennemis, de ne pas
bouger et de ne pas commencer le combat avant de voir la forêt s’agiter
sans aucun souffle de vent. Quand la forêt s’agita en effet et qu’arriva
le moment prédit par Dieu<69>, sans tarder, David alla au-devant d’une
victoire qu’il n’avait plus qu’à cueillir. En effet, les bataillons des
ennemis ne purent tenir contre lui ; sitôt le premier choc, David les mit
en fuite et les poursuivit en les taillant en pièces. Il les relança
jusqu’à la ville de Gazara<70>, qui est à la limite de leur pays, puis
revint piller leur camp, où il trouva beaucoup de richesses, et détruisit
aussi leurs dieux<71>.
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