HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EUSÈBE de Césarée, Histoire ecclésiastique, livre IV

Chapitre 17

  Chapitre 17

[4,17] XVII. <1> δ᾿ αὐτὸς ἀνὴρ πρὸ τοῦ κατ᾿ αὐτὸν ἀγῶνος ἑτέρων πρὸ αὐτοῦ μαρτυρησάντων ἐν τῇ προτέρᾳ μνημονεύει ἀπολογίᾳ, χρησίμως τῇ ὑποθέσει καὶ ταῦτα ἱστορῶν· γράφει δὲ ὧδε· <2> « Γυνή τις συνεβίου ἀνδρὶ ἀκολασταίνοντι, ἀκολασταίνουσα καὶ αὐτὴ πρότερον· ἐπειδὴ δὲ τὰ τοῦ Χριστοῦ διδάγματα ἔγνω, ἐσωφρονίσθη, καὶ τὸν ἄνδρα ὁμοίως σωφρονεῖν πείθειν ἐπειρᾶτο, τὰ διδάγματα ἀναφέρουσα τήν τε μέλλουσαν τοῖς οὐ σωφρόνως καὶ μετὰ λόγου ὀρθοῦ βιοῦσιν ἔσεσθαι ἐν αἰωνίῳ πυρὶ κόλασιν ἀπαγγέλλουσα. <3> δὲ ταῖς αὐταῖς ἀσελγείαις ἐπιμένων, ἀλλοτρίαν διὰ τῶν πράξεων ἐποιεῖτο τὴν γαμετήν· ἀσεβὲς γὰρ ἡγουμένη τὸ λοιπὸν γυνὴ συγκατακλίνεσθαι ἀνδρὶ παρὰ τὸν τῆς φύσεως νόμον καὶ παρὰ τὸ δίκαιον πόρους ἡδονῆς ἐκ παντὸς πειρωμένῳ ποιεῖσθαι, τῆς συζυγίας χωρισθῆναι ἐβουλήθη. <4> Καὶ ἐπειδὴ ἐξεδυσωπεῖτο ὑπὸ τῶν αὐτῆς, ἔτι προσμένειν συμβουλευόντων ὡς εἰς ἐλπίδα μεταβολῆς ἥξοντός ποτε τοῦ ἀνδρός, βιαζομένη ἑαυτὴν ἐπέμενεν· <5> ἐπειδὴ δὲ ταύτης ἀνὴρ εἰς τὴν Ἀλεξάνδρειαν πορευθείς, χαλεπώτερα πράττειν ἀπηγγέλθη, ὅπως μὴ κοινωνὸς τῶν ἀδικημάτων καὶ ἀσεβημάτων γένηται μένουσα ἐν τῇ συζυγίᾳ καὶ ὁμοδίαιτος καὶ ὁμόκοιτος γινομένη, τὸ λεγόμενον παρ᾿ ὑμῖν ῥεπούδιον δοῦσα ἐχωρίσθη. <6> δὲ καλὸς κἀγαθὸς ταύτης ἀνήρ, δέον αὐτὸν χαίρειν ὅτι πάλαι μετὰ τῶν ὑπηρετῶν καὶ τῶν μισθοφόρων εὐχερῶς ἔπραττεν μέθαις χαίρουσα καὶ κακίᾳ πάσῃ, τούτων μὲν τῶν πράξεων πέπαυτο καὶ αὐτὸν τὰ αὐτὰ παύσασθαι πράττοντα ἐβούλετο, μὴ βουλομένου ἀπαλλαγείσης, κατηγορίαν πεποίηται, λέγων αὐτὴν Χριστιανὴν εἶναι. <7> Καὶ μὲν βιβλίδιόν σοι τῷ αὐτοκράτορι ἀνέδωκεν, πρότερον συγχωρηθῆναι αὐτῇ διοικήσασθαι τὰ ἑαυτῆς ἀξιοῦσα, ἔπειτα ἀπολογήσασθαι περὶ τοῦ κατηγορήματος μετὰ τὴν τῶν πραγμάτων αὐτῆς διοίκησιν, καὶ συνεχώρησας τοῦτο· <8> δὲ ταύτης ποτὲ ἀνὴρ πρὸς ἐκείνην, <μὲν> μὴ δυνάμενος τὰ νῦν ἔτι λέγειν, πρὸς Πτολεμαῖόν τινα ὃν Οὐρβίκιος ἐκολάσατο, διδάσκαλον ἐκείνης τῶν Χριστιανῶν μαθημάτων γενόμενον, ἐτράπετο διὰ τοῦδε τοῦ τρόπου. <9> Ἐκατόνταρχον εἰς δεσμὰ ἐμβαλόντα τὸν Πτολεμαῖον, φίλον αὐτῷ ὑπάρχοντα, ἔπεισε λαβέσθαι τοῦ Πτολεμαίου καὶ ἀνερωτῆσαι εἰ, αὐτὸ τοῦτο μόνον, Χριστιανός ἐστιν. Καὶ τὸν Πτολεμαῖον, φιλαλήθη ἀλλ᾿ οὐκ ἀπατηλὸν οὐδὲ ψευδολόγον τὴν γνώμην ὄντα ὁμολογήσαντα ἑαυτὸν εἶναι Χριστιανόν, ἐν δεσμοῖς γενέσθαι ἑκατόνταρχος πεποίηκεν, καὶ ἐπὶ πολὺν χρόνον ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ ἐκολάσατο· <10> τελευταῖον δὲ ὅτε ἐπὶ Οὐρβίκιον ἤχθη ἄνθρωπος, ὁμοίως αὐτὸ τοῦτο μόνον ἐξητάσθη, εἰ εἴη Χριστιανός· καὶ πάλιν, τὰ καλὰ ἑαυτῷ συνεπιστάμενος διὰ τὴν ἀπὸ τοῦ Χριστοῦ διδαχήν, τὸ διδασκαλεῖον τῆς θείας ἀρετῆς ὡμολόγησεν. <11> γὰρ ἀρνούμενος ὁτιοῦν κατεγνωκὼς τοῦ πράγματος ἔξαρνος γίνεται ἑαυτὸν ἀνάξιον ἐπιστάμενος καὶ ἀλλότριον τοῦ πράγματος τὴν ὁμολογίαν φεύγει· ὧν οὐδὲν πρόσεστιν τῷ ἀληθινῷ Χριστιανῷ. <12> Καὶ τοῦ Οὐρβικίου κελεύσαντος αὐτὸν ἀπαχθῆναι, Λούκιός τις, καὶ αὐτὸς ὢν Χριστιανός, ὁρῶν τὴν ἀλόγως οὕτως γενομένην κρίσιν, πρὸς τὸν Οὐρβίκιον ἔφη· τίς αἰτία τοῦ μήτε μοιχὸν μήτε πόρνον μήτε ἀνδροφόνον μήτε λωποδύτην μήτε ἅρπαγα μήτε ἁπλῶς ἀδίκημά τι πράξαντα ἐλεγχόμενον, ὀνόματος δὲ Χριστιανοῦ προσωνυμίαν ὁμολογοῦντα, τὸν ἄνθρωπον τοῦτον ἐκολάσω; οὐ πρέποντα Εὐσεβεῖ αὐτοκράτορι οὐδὲ φιλοσόφῳ Καίσαρος παιδὶ οὐδὲ ἱερᾷ συγκλήτῳ κρίνεις, Οὐρβίκιε. <13> Καὶ ὅς, οὐδὲν ἄλλο ἀποκρινάμενος, καὶ πρὸς τὸν Λούκιον ἔφη· δοκεῖς μοι καὶ σὺ εἶναι τοιοῦτος, καὶ τοῦ Λουκίου φήσαντος· μάλιστα, πάλιν καὶ αὐτὸν ἀπαχθῆναι ἐκέλευσεν· δὲ χάριν εἰδέναι ὡμολόγει· πονηρῶν γὰρ δεσποτῶν τῶν τοιούτων ἀπηλλάχθαι ἐπεῖπεν καὶ παρὰ ἀγαθὸν πατέρα καὶ βασιλέα τὸν θεὸν πορεύεσθαι. Καὶ ἄλλος δὲ τρίτος ἐπελθὼν κολασθῆναι προσετιμήθη». Τούτοις Ἰουστῖνος εἰκότως καὶ ἀκολούθως ἃς προεμνημονεύσαμεν αὐτοῦ φωνὰς ἐπάγει λέγων· «κἀγὼ οὖν προσδοκῶ ὑπό τινος τῶν ὠνομασμένων ἐπιβουλευθῆναι» καὶ τὰ λοιπά. [4,17] CHAPITRE XVII. <1> Le même Justin avant son propre combat fait mention dans sa première apologie d'autres chrétiens qui ont souffert le martyre. Il fait aussi ce récit qui est utile à notre sujet ; voici ce qu'il écrit : « <2> Une femme vivait avec un mari licencieux ; elle avait été licencieuse elle-même autrefois. Quand elle eut connu les enseignements du Christ, elle s'assagit et elle essaya de persuader aussi à son mari de l'imiter. Elle lui exposa les enseignements qu'elle avait reçus et lui représenta le châtiment futur du feu éternel dont sont menacés ceux qui ne vivent pas selon la pureté et la droite raison. <3> Celui-ci demeura dans les mêmes débauches et par ses pratiques s'aliéna l'esprit de la femme. Celle-ci pensa en effet que c'était une impiété de continuer à partager la couche d'un homme toujours en quête de voluptés réprouvées par la loi naturelle et par la justice, et elle résolut de le quitter. <4> Ses proches la supplièrent et lui conseillèrent de patienter dans l'espoir d'un changement chez son mari : elle se fit violence et resta. <5> Cependant son mari partit pour Alexandrie et elle apprit qu'il se conduisait plus mal encore. Aussi bien pour ne pas devenir complice de ses crimes et de ses infamies en continuant à vivre avec lui, à s'asseoir à sa table et à partager sa couche, elle lui donna ce que vous appelez le repudium et se sépara de lui. <6> Ce bonhomme aurait dû se réjouir de ce que sa femme, qui se plaisait autrefois à se livrer sans retenue au vin et à toutes sortes de désordres avec les serviteurs et les mercenaires, avait renoncé à une telle conduite ; il aurait dû être bien aise de ce qu'elle voulait le voir cesser lui aussi ces pratiques. Mais comme elle l'avait quitté malgré lui, il porta contre elle une accusation, disant qu'elle était chrétienne. <7> Elle te présenta une requête à toi, empereur, et elle exprima le désir qu'il lui fût accordé préalablement d'arranger ses affaires, promettant que celles-ci une fois terminées, elle viendrait répondre à l'accusation, et tu y consentis. « <8> Son mari n'avait alors plus rien à lui dire pour le moment. Il se tourna contre un certain Ptolémée, qu'Urbicius condamna, parce qu'il avait été le maître de cette femme dans la doctrine des chrétiens ; voici comment. <9> Le débauché persuada à un centurion de ses amis de jeter en prison Ptolémée, de s'en emparer et de lui demander seulement s'il était chrétien. Ptolémée, par amour de la vérité, par répugnance de l'équivoque et du mensonge, confessa qu'il l'était. Le centurion le mit dans les fers et le fit longtemps souffrir en prison. <10> Enfin, le captif fut conduit auprès d'Urbicius qui pareillement lui posa la même et unique question, à savoir, s'il était chrétien. Celui-ci de nouveau, persuadé qu'il était redevable des biens qui étaient en lui à la doctrine du Christ, confessa l'école de la vertu divine. <11> Celui qui nie quelque chose, le fait, ou bien pour condamner ce qu'il nie, ou bien sachant qu'il en est indigne et qu'il y est étranger, pour éviter de rendre témoignage. Rien de ceci ne convient à un vrai chrétien. <12> Urbicius ordonna qu'on emmenât Ptolémée au supplice. Un certain Lucius, lui aussi chrétien, voyant une sentence aussi déraisonnablement prononcée, dit à Urbicius : « Quel est le grief? Cet homme n'est convaincu ni d'adultère, ni de débauche, ni d'homicide, ni de pillage, ni de vol, ni en un mot d'une injustice quelconque. Il avoue seulement porter le nom de chrétien et tu le punis. Urbicius, tu ne juges pas selon les intentions de l'empereur Antonin le Pieux, ni du philosophe, fils de César, ni du sacré Sénat. » <13> Urbicius, sans répondre autre chose à Lucius, lui dit : « Toi aussi me parais être chrétien ». Celui-ci répliqua : « Parfaitement. » Le préfet commanda qu'on le conduisît lui aussi à la mort. Le condamné répliqua qu'il lui en savait gré, parce qu'il allait quitter des maîtres très méchants pour se rendre auprès de Dieu qui est un bon père et un bon roi. Un troisième survint, qui fut aussi condamné avec eux.» A cela, Justin ajoute avec raison et comme conclusion les paroles rappelées plus haut: « Et moi aussi je m'attends à des embûches de la part de quelqu'un de ceux qui portent le nom de philosophe, etc. »


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Dernière mise à jour : 27/08/2009