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[13,25] Πίνδαρος ὁ ποιητὴς ἀγωνιζόμενος ἐν Θήβαις ἀμαθέσι περιπεσὼν
ἀκροαταῖς ἡττήθη Κορίννης πεντάκις. ἐλέγχων δὲ τὴν ἀμουσίαν αὐτῶν ὁ
Πίνδαρος σῦν ἐκάλει τὴν Κόρινναν.
| [13,25] Combat de Pindare avec Corinne.
PINDARE, disputant à Thèbes le prix de la poésie, fut vaincu cinq fois par
Corinne, au jugement d'auditeurs sans connaissance et sans goût. De là,
Pindare, faisant allusion à la grossièreté des Thébains, appelait Corinne la
truie béotienne.
| [13,26] Διογένης ὁ Σινωπεὺς ἔρημος ἦν καὶ μόνος ἀπέρριπτο, καὶ οὔτε τινὰ δι´
ἀπορίαν ὑπεδέχετο, οὔτε τις αὐτὸν ἐξένιζε, τὸν ἄνδρα ἐκτρεπόμενος διὰ τὸ τοῦ
τρόπου ἐλεγκτικὸν καὶ ὅτι ἦν πρὸς τὰ πραττόμενα καὶ λεγόμενα δυσάρεστος.
ἠθύμει οὖν ὁ Διογένης καὶ φύλλων ἄκρα ἤσθιε· ταῦτα γάρ οἱ παρῆν. τοῖς δὲ
ἀποπίπτουσι τοῦ ἄρτου θρύμμασι μῦς ἐχρῆτο ἐπιφοιτῶν. ὁ οὖν Διογένης
φιλοπόνως κατεσκέψατο τὸ πραττόμενον, καὶ μειδιάσας καὶ ἑαυτοῦ γενόμενος
φαιδρότερός τε καὶ ἵλεως εἶπεν ’ὁ μὲν μῦς οὗτος τῆς Ἀθηναίων πολυτελείας
δεῖται οὐδέν, σὺ δέ, ὦ Διόγενες, ἄχθῃ ὅτι μὴ συνδειπνεῖς Ἀθηναίοις.‘ καὶ
ἐπόρισεν ἑαυτῷ εὔκαιρον εὐθυμίαν.
| [13,26] Profit que Diogène tira de l'exemple d’une souris.
DIOGÈNE de Sinope, abandonné de tout le monde, vivait isolé. Trop pauvre pour
recevoir personne chez lui, il n'était reçu nulle part à cause de son humeur
chagrine qui le rendait le censeur continuel des paroles et des actions
d'autrui. Réduit à se nourrir de l’extrémité des feuilles des arbres, sa seule
ressource, Diogène commençait à perdre courage, lorsqu'une souris, s'approchant
de lui, vint manger les miettes de pain qu'il laissait tomber. Le
philosophe, qui observait avec attention le manège de l'animal, ne put
s'empêcher de rire : sa tristesse se dissipa, la gaieté lui revint. "Cette
souris, dit-il, sait se passer des délices des Athéniens; et toi, Diogène, tu
t'affligerais de ne point souper avec eux !" Il n'en fallut pas davantage pour
rétablir le calme dans l’âme de Diogène.
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