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[13,27] Ὅτι τὸ Σωκράτους σῶμα πεπίστευτο κόσμιον καὶ σωφροσύνης ἐγκρατὲς
γεγονέναι καὶ ταύτῃ. ἐνόσουν Ἀθηναῖοι πανδημεί, καὶ οἳ μὲν ἀπέθνησκον, οἳ δὲ
ἐπιθανατίως εἶχον· Σωκράτης δὲ μόνος οὐκ ἐνόσησε τὴν ἀρχήν. ὁ τοίνυν τοιούτῳ
συνὼν σώματι τίνα ἡγούμεθα εἶχε ψυχήν;
| [13,27] De Socrate.
Nous savons par tradition que Socrate avait un corps robuste; et on ne peut
douter qu'il n'en fût redevable à sa frugalité. Aussi, dans une maladie
épidémique qui ravageait Athènes, tandis que la plupart des citoyens mouraient,
ou étaient mourants, Socrate seul ne souffrit aucune altération dans sa santé.
Quelle devait donc être l'âme qui habitait un corps si bien constitué ?
| [13,28] Διογένης ἡνίκα ἀπέλιπε τὴν πατρίδα, εἷς αὐτῷ τῶν οἰκετῶν ἠκολούθει
ὄνομα Μάνης, ὃς οὐ φέρων τὴν μετ´ αὐτοῦ διατριβὴν ἀπέδρα. προτρεπόντων δέ
τινων ζητεῖν αὐτὸν ἔφη ’οὐκ αἰσχρὸν Μάνην μὲν μὴ δεῖσθαι Διογένους,
Διογένην δὲ Μάνους;‘ οὗτος δὲ ὁ οἰκέτης ἐς Δελφοὺς ἀλώμενος ὑπὸ κυνῶν
διεσπάσθη, τῷ ὀνόματι τοῦ δεσπότου δίκας ἐκτίσας ἀνθ´ ὧν ἀπέδρα.
| [13,28] Mot de Diogène.
LORSQUE Diogène quitta sa patrie, il fut suivi par un de ses esclaves,
nommé Manès, qui, s'étant lassé de vivre avec un tel maître, prit le parti de
s'enfuir. Comme quelqu'un conseillait à Diogène de le faire chercher : "Ne
serait-il pas honteux, leur répondit-il, que Manès pût se passer de Diogène, et
que Diogène ne pût se passer de Manès ?" Mais, après avoir erré en différents
lieux, ce fugitif vint à Delphes : il y fut déchiré par des chiens qui vengèrent
ainsi Diogène de l'évasion de son esclave.
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