HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XXXIX

Chapitre 38-39

  Chapitre 38-39

[39,38] Κἀν ταῖς αὐταῖς ἡμέραις Πομπήιος τὸ θέατρον, καὶ νῦν λαμπρυνόμεθα, καθιέρωσε, καὶ ἔν τε ἐκείνῳ θέαν καὶ μουσικῆς καὶ ἀγῶνος γυμνικοῦ, κἀν τῷ ἱπποδρόμῳ καὶ ἵππων ἅμιλλαν καὶ θηρίων πολλῶν καὶ παντοδαπῶν σφαγὰς ἐποίησεν. Λέοντές τε γὰρ πεντακόσιοι ἐν πέντε ἡμέραις ἀναλώθησαν, καὶ ἐλέφαντες ὀκτωκαίδεκα πρὸς ὁπλίτας ἐμαχέσαντο. Καὶ αὐτῶν οἱ μὲν παραχρῆμα ἀπέθανον, οἱ δὲ οὐ πολλῷ ὕστερον. Ἠλεήθησαν γάρ τινες ὑπὸ τοῦ δήμου, παρὰ τὴν τοῦ Πομπηίου γνώμην, ἐπειδὴ τραυματισθέντες τῆς μάχης ἐπαύσαντο, καὶ περιιόντες, τάς τε προβοσκίδας ἐς τὸν οὐρανὸν ἀνέτεινον· καὶ ὠλοφύροντο οὕτως ὥστε καὶ λόγον παρασχεῖν ὅτι οὐκ ἄλλως ἐκ συντυχίας αὐτὸ ἐποίησαν, ἀλλὰ τούς τε ὅρκους οἷς πιστεύσαντες ἐκ τῆς Λιβύης ἐπεπεραίωντο, ἐπιβοώμενοι, καὶ τὸ δαιμόνιον πρὸς τιμωρίαν σφῶν ἐπικαλούμενοι. Λέγεται γὰρ ὅτι οὐ πρότερον τῶν νεῶν ἐπέβησαν, πρὶν πίστιν παρὰ τῶν ἀγόντων σφᾶς ἔνορκον λαβεῖν, μὴν μηδὲν κακὸν πείσεσθαι. Καὶ τοῦτο μὲν εἴτ' ὄντως οὕτως εἴτε καὶ ἄλλως πως ἔχει, οὐκ οἶδα. Ἤδη γάρ τινες καὶ ἐκεῖνο εἶπον, ὅτι πρὸς τῷ τῆς φωνῆς τῆς πατριώτιδος αὐτοὺς ἐπαίειν, καὶ τῶν ἐν τῷ οὐρανῷ γιγνομένων συνιᾶσιν· ὥστε καὶ ἐν ταῖς νουμηνίαις, πρὶν ἐς ὄψιν τοῖς ἀνθρώποις τὴν σελήνην ἐλθεῖν, πρός τε ὕδωρ ἀείνων ἀφικνεῖσθαι, κἀνταῦθα καθαρμόν τινά σφων ποιεῖσθαι. Ἤκουσα μὲν δὴ ταῦτα· ἤκουσα δὲ καὶ ἐκεῖνο, ὅτι τὸ θέατρον τοῦτο οὐχ Πομπήιος ἐποίησεν, ἀλλὰ καὶ Δημήτριός τις, ἀπελεύθερος αὐτοῦ, ἐκ τῶν χρημάτων ὧν συστρατευόμενός οἱ ἐπεπόριστο. Ὅθενπερ καὶ τὴν ἐπωνυμίαν τοῦ ἔργου δικαιότατα αὐτῷ ἀνέθηκεν· ἵνα μὴ μάτην κακῶς ἀκούῃ ὅτι ἐξελεύθερος αὐτοῦ ἠργυρολόγησεν, ὥστε καὶ ἐς τηλικοῦτον ἀνάλωμα ἐξικέσθαι. [39,38] Pendant ces mêmes jours, Pompée dédia le théâtre dont nous sommes fiers encore aujourd'hui, et y fit donner une représentation musicale et des jeux d'athlètes. Il fit célébrer aussi dans l'hippodrome un combat de chevaux et une grande chasse de bêtes féroces de toute espèce. Cinq cents lions furent égorgés en cinq jours, et dix-huit éléphants combattirent contre des hommes pesamment armés. Parmi ces éléphants, les uns périrent sur-le-champ, les autres quelque temps après : plusieurs trouvèrent grâce auprès du peuple, contre l'attente de Pompée. Ils s'étaient retirés du combat couverts de blessures et allaient de côté et d'autre, élevant leurs trompes vers le ciel et faisant entendre de tels gémissements, qu'on disait qu'ils ne les poussaient pas au hasard, mais qu'ils invoquaient ainsi le serment qui les avait déterminés à sortir de la Libye, et qu'ils imploraient par leurs plaintes la vengeance des dieux. On rapporte, en effet, qu'ils n'étaient montés sur les vaisseaux qu'après que ceux qui voulaient les emmener eurent juré qu'il ne leur serait fait aucun mal ; mais je ne sais si cela est vrai, ou si c'est un conte. On dit encore que les éléphants comprennent la langue du pays où ils sont nés, et qu'ils ont l'intelligence de ce qui se passe dans le ciel ; qu'ainsi, à la nouvelle lune, avant qu'elle se montre à nos yeux, ils se dirigent vers une eau limpide et s'y purifient. Voilà du moins ce que j'ai entendu raconter : j'ai ouï dire aussi que ce ne fut point Pompée, mais son affranchi Cn. Démétrius qui construisit ce théâtre, avec l'argent qu'il avait amassé pendant qu'il servait sous ses ordres. Et en effet, Démétrius donna avec raison à ce théâtre le nom de Pompée, pour qu'on ne lui reprochât pas qu'un de ses affranchis avait pu s'enrichir assez pour faire une pareille dépense.
[39,39] Οὐ μὴν ἀλλ' ἐν μὲν τούτοις οὐ σμικρὰ τῷ δήμῳ Πομπήιος ἐχαρίσατο· τοὺς δὲ δὴ καταλόγους μετὰ τοῦ Κράσσου πρὸς τὰ ἐψηφισμένα σφίσι ποιούμενος, πλεῖστον αὐτοὺς ἐλύπησε. Καὶ τότε δὴ οἱ πολλοὶ μετεμέλοντο, καὶ τόν τε Κάτωνα καὶ τοὺς ἄλλους ἐπῄνουν· ὥστε καὶ ἐκείνους διά τε τοῦτο, καὶ ὅτι δίκη τις, λόγῳ μὲν, τοῖς ὑποστρατήγοις σφῶν, ἔργῳ δὲ, αὐτοῖς, πρὸς τὰ γιγνόμενα, παρὰ δημάρχων τινῶν ἐπήχθη, βίαιον μὲν μηδὲν τολμῆσαι, τὴν δὲ ἐσθῆτα, ὡς ἐπὶ συμφορᾷ, μετὰ τῶν ἐκ τῆς βουλῆς στασιωτῶν ἀλλάξασθαι. Καὶ ταύτην μὲν εὐθὺς, μεταγνόντες, καὶ μηδὲ προφάσεώς τινος ἐπιλαβόμενοι, μετεσκευάσαντο. Τῶν δὲ δημάρχων τούς τε καταλόγους διαλῦσαι καὶ τὰς στρατείας αὐτῶν ἀναψηφίσαι ἐπιχειρούντων, μὲν Πομπήιος οὐκ ἠγανάκτει· τούς τε γὰρ ὑπάρχους παραχρῆμα ἐξεπεπόμφει, καὶ αὐτὸς κατὰ χώραν, ὡς καὶ κωλυόμενος ἐξελθεῖν, ἄλλως διὰ τὴν ἐπιμέλειαν τοῦ σίτου παρεῖναι ὀφείλων, ἡδέως ἔμενεν, ἵνα τάς τ' Ἰβηρίας ἅμα δι' ἐκείνων κατάσχῃ, καὶ τὰ ἐν τῇ Ῥώμῃ τῇ τε ἄλλῃ Ἰταλίᾳ δι' ἑαυτοῦ ποιήσηται. δὲ δὴ Κράσσος, ἐπειδὴ μηδέτερον αὐτῷ τούτων ὑπῆρχεν, ἐπὶ τὴν ἐκ τῶν ὅπλων ἰσχὺν ἐτράπετο. Οἱ οὖν δήμαρχοι, ἰδόντες ὅτι παρρησία αὐτῶν ἄοπλος οὖσα, ἀσθενὴς πρὸς τὸ κωλῦσαί τι πραχθῆναι, ἄλλως μὲν ἐσιώπων, ἐπεφήμιζον δὲ αὐτῷ πολλὰ καὶ ἄτοπα, ὥσπερ οὐ καὶ τῷ δημοσίῳ δι' ἐκείνου καταρώμενοι. Καὶ τοῦτο μὲν, ἐν τῷ Καπιτωλίῳ τὰς εὐχὰς αὐτοῦ τὰς νομιζομένας ἐπὶ τῇ στρατείᾳ ποιουμένου, καὶ διοσημίας τινὰς καὶ τέρατα διεθρόουν· τοῦτο δὲ ἐξορμωμένῳ οἱ πολλὰ καὶ δεινὰ ἐπηράσαντο. Ἐπεχείρησε μὲν γὰρ Ἀτέιος καὶ ἐς τὸ δεσμωτήριον αὐτὸν ἐμβαλεῖν· ἀντιστάντων δὲ ἑτέρων δημάρχων, μάχη τε αὐτῶν καὶ διατριβὴ ἐγένετο. Κἀν τούτῳ Κράσσος ἔξω τοῦ πωμηρίου ἐξῆλθε. Καὶ μέν, εἴτε ἐκ συντυχίας, εἴτε καὶ ἐκ τῶν ἀρῶν αὐτῶν, οὐκ ἐς μακρὰν ἐσφάλη. [39,39] Par là Pompée ne se rendit pas peu agréable au peuple ; mais il lui déplut beaucoup en faisant avec Crassus les levées de troupes nécessaires pour l'exécution du décret du sénat. La multitude alors exprima des regrets et prôna Caton et ses amis. Cette disposition des esprits et une plainte déposée par quelques tribuns contre les consuls, quoiqu'elle fût dirigée en apparence contre leurs lieutenants, à l'occasion de tout ce qui s'était fait, empêchèrent les consuls de recourir à la violence ; mais ils prirent le deuil avec les sénateurs de leur parti, comme dans une calamité publique. Bientôt ils changèrent de sentiment et quittèrent le deuil, sans l'ombre d'un prétexte. Les tribuns cherchèrent à s'opposer à la levée des troupes et à faire annuler le décret concernant les expéditions : Pompée ne s'en plaignit pas. Il avait fait partir ses lieutenants sur-le-champ, et il resta volontiers à Rome, alléguant que sa présence y était nécessaire pour assurer les subsistances. De cette manière il dirigeait les affaires d'Espagne par ses lieutenants, en même temps qu'il tenait sous sa main Rome et l'Italie entière. Crassus, qui ne pouvait recourir à aucun de ces expédients, résolut de chercher sa force dans les armes. Les tribuns du peuple, voyant que la liberté de leurs discours, sans l'appui de la force, ne pouvait l'empêcher d'agir, ne réclamèrent plus contre lui ; mais ils l'accablèrent souvent d'imprécations, comme si ces imprécations ne retombaient pas sur la République même. Ainsi, lorsqu'il alla au Capitole adresser, suivant l'usage, des prières aux dieux pour son expédition, les tribuns parlèrent de mauvais auspices, de funestes présages, et quand il se mit en marche, ils firent contre lui des voeux terribles. Ateius essaya même de le mettre en prison ; mais les autres tribuns s'y opposèrent. De là une lutte, qui donna à Crassus le temps de sortir du pomoerium ; mais bientôt après il périt fortuitement, ou par l'effet des imprécations.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006