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[39,36] Κυρωθέντος δὲ οὕτω τοῦ νόμου, καὶ τοῦ πλήθους ἀπαλλαττομένου ἤδη ἐκ
τοῦ συλλόγου, παραλαβὼν ὁ Ἀτέιος τὸν Γάλλον αἵματος ἀνάπλεων (
ἐκβιαζόμενος γὰρ ἐκ τοῦ συνεδρίου ἐπλήγη) παρήγαγέ τε ἐς τοὺς ἔτι
παρόντας, καὶ ἐπιδείξας αὐτόν, καὶ ἐπειπὼν ὅσα εἰκὸς ἦν, δεινῶς σφας
ἐξετάραξεν. Αἰσθόμενοι οὖν τοῦθ' οἱ ὕπατο,ι ἦλθόν τε διὰ ταχέων (ἐγγύθεν
γάρ ποθεν τοῖς πραττομένοις ἐφήδρευον) καὶ καταφοβήσαντες αὐτούς, ἅτε
καὶ χεῖρα οὐκ ὀλίγην ἔχοντες, εὐθύς τε ἐκκλησίαν συνήγαγον καὶ τὰ κατὰ τὸν
Καίσαρα ἐπεψήφισαν· ἀντειπεῖν μὲν καὶ πρὸς ἐκεῖνα τῶν αὐτῶν πειραθέντων,
οὐ μέντοι καὶ δυνηθέντων τι πρᾶξαι.
| [39,36] La loi fut ainsi rendue, et la multitude s'éloignait de l'assemblée, lorsque Ateius
prit Gallus tout couvert de sang (il avait été violemment chassé du sénat et
blessé), l'amena devant ceux qui étaient encore réunis, montra ses blessures et
produisit une profonde émotion par quelques paroles adaptées à la circonstance.
A cette nouvelle, les consuls, postés dans le voisinage pour épier ce qui se
passait, accoururent en toute hâte avec une troupe nombreuse et répandirent
partout la crainte : ils convoquèrent aussitôt l'assemblée et portèrent le décret
concernant César. Ceux qui s'y étaient d'abord opposés voulurent le combattre
encore ; mais leur résistance fut impuissante.
| [39,37] Ταῦτά τε οὖν κυρωθῆναι ἐποίησαν, καὶ μετὰ τοῦτο πικρότερα ἐπιτίμια τοῖς
δεκάζουσί τινας ἐπέταξαν· ὥσπερ τι αὐτοὶ ἔλαττον, ὅτι οὐ χρήμασιν ἀλλὰ βίᾳ
τὴν ἀρχὴν εἰλήφεσαν, ἁμαρτόντες. Ἐπεχείρησαν μὲν γὰρ καὶ τὰ ἀναλώματα
τὰ κατὰ τὴν δίαιταν ἐπὶ μακρότατον προηγμένα συστεῖλαι, καίπερ ἐς πᾶν
αὐτοὶ καὶ τρυφῆς καὶ ἁβρότητος προκεχωρηκότες· ἐκωλύθησαν δὲ ὑπὸ αὐτοῦ
τούτου, διανομοθετῆσαι. Ὁ γὰρ Ὁρτήσιος, φιλαναλωτὴς ἐν τοῖς μάλιστα ὢν,
ἔπεισεν αὐτούς, τό τε μέγεθος τῆς πόλεως ἐπεξιών, καὶ αὐτοὺς ἐπί τε τῇ οἴκοι
πολυτελείᾳ καὶ ἐπὶ τῇ ἐς τοὺς ἄλλους μεγαλοφροσύνῃ ἐπαινῶν, καταβαλεῖν
τὴν γνώμην, ἅτε καὶ συναγωνιστῇ τῶν λόγων τῷ βίῳ σφῶν χρώμενος. Τήν τε
γὰρ ἐναντίωσιν αἰδεσθέντες, καὶ προσέτι καὶ κατοκνήσαντες, φθόνῳ τινὶ τοὺς
ἄλλους, ὧν αὐτοὶ ἐποίουν, δοκεῖν ἀπείργειν, ἑκόντες ἀφῆκαν τὴν ἐσήγησιν.
| [39,37] Après l'avoir fait adopter, ils proposèrent des peines plus sévères contre ceux
qui se rendaient coupables de corruption, comme s'ils étaient moins
répréhensibles eux-mêmes pour avoir obtenu le consulat non par l'argent, mais
par la violence. Ils essayèrent aussi de restreindre les dépenses du luxe, qui
avaient pris un très grand accroissement, quoiqu'ils s'adonnassent eux-mêmes à
toutes les jouissances et à la mollesse. Cette circonstance fit rejeter leur
proposition : Hortensius, qui aimait la dépense plus que personne, fit le tableau de
la grandeur de Rome, loua la magnificence personnelle des consuls, leur libéralité
envers tous, et les amena à retirer leur proposition, en invoquant leur exemple à
l'appui de ses discours. Les consuls, honteux de cette contradiction entre leurs
actes et leur manière de vivre, craignirent de paraître refuser aux autres par
jalousie ce qu'ils se permettaient eux-mêmes et se désistèrent volontairement.
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