HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre X (Épicure)

Paragraphes 10-12

  Paragraphes 10-12

[10,10] τε πρὸς τοὺς γονέας εὐχαριστία καὶ πρὸς τοὺς ἀδελφοὺς εὐποιία πρός τε τοὺς οἰκέτας ἡμερότης, ὡς δῆλον κἀκ τῶν διαθηκῶν αὐτοῦ καὶ ὅτι αὐτοὶ συνεφιλοσόφουν αὐτῷ, ὧν ἦν ἐνδοξότατος προειρημένος Μῦς· καθόλου τε πρὸς πάντας αὐτοῦ φιλανθρωπία. Τῆς μὲν γὰρ πρὸς θεοὺς ὁσιότητος καὶ πρὸς πατρίδα φιλίας ἄλεκτος διάθεσις· ὑπερβολῇ γὰρ ἐπιεικείας οὐδὲ πολιτείας ἥψατο. Καὶ χαλεπωτάτων δὲ καιρῶν κατασχόντων τηνικάδε τὴν Ἑλλάδα, αὐτόθι καταβιῶναι, δὶς τρὶς {εἰς} τοὺς περὶ τὴν Ἰωνίαν τόπους πρὸς τοὺς φίλους διαδραμόντα. Οἳ καὶ πανταχόθεν πρὸς αὐτὸν ἀφικνοῦντο καὶ συνεβίουν αὐτῷ ἐν τῷ κήπῳ - καθά φησι καὶ Ἀπολλόδωρος· ὃν καὶ ὀγδοήκοντα μνῶν πρίασθαι. [10,10] Sa vertu fut marquée en d'illustres caractères, par la reconnaissance et la piété qu'il eut envers ses parents, et par la douceur avec laquelle il traita ses esclaves ; témoin son testament, où il donna la liberté à ceux qui avaient cultivé la philosophie avec lui, et particulièrement au fameux Mus, dont nous avons déjà parlé. Cette même vertu fut enfin généralement connue par la bonté de son naturel, qui lui fit donner universellement à tout le monde des marques d'honnêteté et de bienveillance. Sa piété envers les dieux et son amour pour sa patrie ne se démentirent jamais jusqu'à la fin de ses jours. Ce philosophe eut une modestie si extraordinaire, qu'il ne voulut jamais se mêler d'aucune charge de la république. Il est certain néanmoins que, malgré les troubles qui affligèrent la Grèce, il y passa toute sa vie, excepté deux ou trois voyages qu'il fit sur les confin de l'Ionie pour visiter ses amis, qui s'assemblaient de tous côtés pour venir vivre avec lui dans ce jardin, qu'il avait acheté pour prix de quatre-vingts mines. C'est ce que rapporte Apollodore.
[10,11] Διοκλῆς δ' ἐν τῇ τρίτῃ τῆς ἐπιδρομῆς φησιν - εὐτελέστατα καὶ λιτότατα διαιτώμενοι· « Κοτύλῃ γοῦν, » φησίν, « οἰνιδίου ἠρκοῦντο, τὸ δὲ πᾶν ὕδωρ ἦν αὐτοῖς ποτόν. » Τόν τ' Ἐπίκουρον μὴ ἀξιοῦν εἰς τὸ κοινὸν κατατίθεσθαι τὰς οὐσίας, καθάπερ τὸν Πυθαγόραν κοινὰ τὰ φίλων λέγοντα· ἀπιστούντων γὰρ εἶναι τὸ τοιοῦτον· εἰ δ' ἀπίστων οὐδὲ φίλων. Αὐτός τέ φησιν ἐν ταῖς ἐπιστολαῖς, ὕδατι μόνον ἀρκεῖσθαι καὶ ἄρτῳ λιτῷ. καί, « Πέμψον μοι τυροῦ, » φησί, « κυθριδίου, ἵν' ὅταν βούλωμαι πολυτελεύσασθαι δύνωμαι. » Τοιοῦτος ἦν τὴν ἡδονὴν εἶναι τέλος δογματίζων, ὃν καὶ Ἀθήναιος δι' ἐπιγράμματος οὕτως ὑμνεῖ· [10,11] Ce fut là que Dioclès raconte, dans son livre de l'Incursion, qu'ils gardaient une sobriété admirable, et se contentaient d'une nourriture très médiocre. « Un demi-setier de vin leur suffisait, dit-il, et leur breuvage ordinaire n'était que de l'eau. » Il ajoute qu'Épicure n'approuvait pas la communauté de biens entre ses sectateurs, contre le sentiment de Pythagore, qui voulait que toutes choses fussent communes entre amis, parce que, disait notre philosophe, c'était là plutôt le caractère de la défiance que de l'amitié. Il écrit lui-même dans ses Épîtres qu'il était content d'avoir de l'eau et du pain bis. « Envoyez-moi, dit ce philosophe à un de ses amis, un peu de fromage cythridien, afin que je fasse un repas plus excellent lorsque l'envie m'en prendra. » Voilà quel était celui qui avait la réputation d'établir le souverain bien dans la volupté. Athénée fait son éloge dans l'épigramme suivante :
[10,12] Ἄνθρωποι, μοχθεῖτε τὰ χείρονα, καὶ διὰ κέρδος ἄπληστοι νεικέων ἄρχετε καὶ πολέμων· τᾶς φύσιος δ' πλοῦτος ὅρον τινὰ βαιὸν ἐπίσχει, αἱ δὲ κεναὶ κρίσιες τὰν ἀπέραντον ὁδόν, τοῦτο Νεοκλῆος πινυτὸν τέκος παρὰ Μουσέων ἔκλυεν Πυθοῦς ἐξ ἱερῶν τριπόδων. Εἰσόμεθα δὲ καὶ μᾶλλον προϊόντες ἔκ τε τῶν δογμάτων ἔκ τε τῶν ῥητῶν αὐτοῦ. Μάλιστα δ' ἀπεδέχετο, φησὶ Διοκλῆς, τῶν ἀρχαίων Ἀναξαγόραν, καίτοι ἔν τισιν ἀντειρηκὼς αὐτῷ, καὶ Ἀρχέλαον τὸν Σωκράτους διδάσκαλον. Ἐγύμναζε δέ, φησί, τοὺς γνωρίμους καὶ διὰ μνήμης ἔχειν τὰ ἑαυτοῦ συγγράμματα. [10,12] Mortels, pourquoi courez-vous après tout ce qui fait le sujet de vos peines? Vous êtes insatiables pour l'acquisition des richesses, vous les recherchez parmi les querelles et les combats, quoique néanmoins la nature les ait bornées, et qu'elle soit contente de peu pour sa conservation; mais vos désirs n'ont point de bornes. Consultez sur cette matière le sage fils de Néoclès ; il n'eut d'autre maître que les Muses, ou le trépied d'Apollon. Cette vérité sera beaucoup mieux éclaircie dans la suite par ses dogmes et par ses propres paroles. Il s'attachait particulièrement, si l'on en croit Dioclès, à l'opinion d'Anaxagore entre les anciens, quoiqu'en quelques endroits il s'éloignât de ses sentiments. Il suivait aussi Archélaüs, qui avait été le maître de Socrate. Il dit qu'il exerçait ses écoliers à apprendre par cœur ce qu'il avait écrit.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/10/2007