HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre X (Épicure)

Paragraphes 58-60

  Paragraphes 58-60

[10,58] « Τό τε ἐλάχιστον τὸ ἐν τῇ αἰσθήσει δεῖ κατανοεῖν ὅτι οὔτε τοιοῦτόν ἐστιν οἷον τὸ τὰς μεταβάσεις ἔχον οὔτε πάντῃ πάντως ἀνόμοιον, ἀλλ' ἔχον μέν τινα κοινότητα τῶν μεταβατῶν, διάληψιν δὲ μερῶν οὐκ ἔχον· ἀλλ' ὅταν διὰ τὴν τῆς κοινότητος προσεμφέρειαν οἰηθῶμεν διαλήψεσθαί τι αὐτοῦ, τὸ μὲν ἐπιτάδε, τὸ δὲ ἐπέκεινα, τὸ ἴσον ἡμῖν δεῖ προσπίπτειν. Ἑξῆς τε θεωροῦμεν ταῦτα ἀπὸ τοῦ πρώτου καταρχόμενοι καὶ οὐκ ἐν τῷ αὐτῷ, οὐδὲ μέρεσι μερῶν ἁπτόμενα, ἀλλ' ἐν τῇ ἰδιότητι τῇ ἑαυτῶν τὰ μεγέθη καταμετροῦντα, τὰ πλείω πλεῖον καὶ τὰ ἐλάττω ἔλαττον. [10,58] « Quant à ce qu'il y a de moindre dans l'atome, il faut considérer qu'il n'est ni entièrement semblable aux parties qui reçoivent des changements, ni entièrement différent d'elles, ayant ensemble une certaine convenance, excepté qu'il n'a point de parties distantes ; mais comme, à cause de cette convenance, nous croyons en séparer quelque chose, tantôt à un égard, tantôt à l'autre, il agit sur nous comme s'il ne différait point du tout du sujet. Et de même que, quand nous considérons les objets de suite en commençant par le premier, nous n'en mesurons pas la grandeur en le considérant en lui-même ou par l'addition d'une partie à l'autre, mais par ce que chaque chose est en particulier, nous servant d'une plus grande mesure pour les grandes et d'une plus petite pour les moindres, il faut penser que la même analogie a lieu par rapport à ce qu'il y a de moindre dans l'atome. Il diffère par sa petitesse de ce qui tombe sous les sens, mais il est soumis à la même analogie ;
[10,59] « Ταύτῃ τῇ ἀναλογίᾳ νομιστέον καὶ τὸ ἐν τῇ ἀτόμῳ ἐλάχιστον κεχρῆσθαι· μικρότητι γὰρ ἐκεῖνο δῆλον ὡς διαφέρει τοῦ κατὰ τὴν αἴσθησιν θεωρουμένου, ἀναλογίᾳ δὲ τῇ αὐτῇ κέχρηται. Ἐπείπερ καὶ ὅτι μέγεθος ἔχει ἄτομος κατὰ τὴν ἐνταῦθα ἀναλογίαν κατηγορήσαμεν, μικρόν τι μόνον μακρὰν ἐκβαλόντες. Ἔτι τε τὰ ἐλάχιστα καὶ ἀμιγῆ πέρατα δεῖ νομίζειν τῶν μηκῶν τὸ καταμέτρημα ἐξ αὑτῶν πρώτων τοῖς μείζοσι καὶ ἐλάττοσι παρασκευάζοντα τῇ διὰ λόγου θεωρίᾳ ἐπὶ τῶν ἀοράτων. γὰρ κοινότης ὑπάρχουσα αὐτοῖς πρὸς τὰ ἀμετάβολα ἱκανὴ τὸ μέχρι τούτου συντελέσαι· συμφόρησιν δὲ ἐκ τούτων κίνησιν ἐχόντων οὐχ οἷόν τε γενέσθαι. [10,59] « et quand nous disons que l'atome a une grandeur suivant cette analogie, nous ne parlons que de celle qui est petite, et nous excluons celle qui s'étend en longueur. Il faut concevoir aussi les extrémités des longueurs comme étant petites et sans mélange, par où elles peuvent également servir de mesure pour ce qui est grand et petit, selon la manière dont l'esprit considère les choses invisibles, la convenance qu'elles ont avec les choses qui ne sont pas sujettes au changement, les rendant propres à les former jusque-la.
[10,60] «Καὶ μὴν καὶ τοῦ ἀπείρου ὡς μὲν ἀνωτάτω καὶ κατωτάτω οὐ δεῖ κατηγορεῖν τὸ ἄνω κάτω. Εἰς μέντοι τὸ ὑπὲρ κεφαλῆς, ὅθεν ἂν στῶμεν, εἰς ἄπειρον ἄγειν ὄν, μηδέποτε φανεῖσθαι τοῦτο ἡμῖν, τὸ ὑποκάτω τοῦ νοηθέντος εἰς ἄπειρον ἅμα ἄνω τε εἶναι καὶ κάτω πρὸς τὸ αὐτό· τοῦτο γὰρ ἀδύνατον διανοηθῆναι. Ὥστε ἔστι μίαν λαβεῖν φορὰν τὴν ἄνω νοουμένην εἰς ἄπειρον καὶ μίαν τὴν κάτω, ἂν καὶ μυριάκις πρὸς τοὺς πόδας τῶν ἐπάνω τὸ παρ' ἡμῶν φερόμενον <εἰς> τοὺς ὑπὲρ κεφαλῆς ἡμῶν τόπους ἀφικνῆται ἐπὶ τὴν κεφαλὴν τῶν ὑποκάτω τὸ παρ' ἡμῶν κάτω φερόμενον· γὰρ ὅλη φορὰ οὐθὲν ἧττον ἑκατέρα ἑκατέρᾳ ἀντικειμένη ἐπ' ἄπειρον νοεῖται. [10,60] Il ne peut se faire de mouvement des atomes tout d'un côté ; et, lorsqu'on parle du haut et du bas par rapport à l'infini, il ne faut pas proprement l'appeler haut et bas, puisque ce qui est au-dessus de notre tète, si on le suppose aller jusqu'à l'infini, ne peut plus être aperçu, et que ce qui est supposé au-dessous se trouve être en même temps supérieur et inférieur par rapport au même sujet, et cela à l'infini. Or, c'est de quoi il est impossible de se former d'idée; il vaut donc mieux supposer un mouvement à l'infini qui aille vers le bas, quand même ce qui, par rapport à nous, est supérieur toucherait une infinité de fois les pieds de ceux qui sont au-dessus de nous, et que ce qui, par rapport à nous, est inférieur toucherait la tête de ceux qui sont au-dessous de nous; car cela n'empêche pas que le mouvement entier des atomes ne soit conçu en des sens opposés l'un à l'autre à l'infini.


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Dernière mise à jour : 18/10/2007