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[10,4] Ἀλλὰ καὶ οἱ
περὶ Ποσειδώνιον τὸν Στωικὸν καὶ Νικόλαος καὶ Σωτίων ἐν τοῖς δώδεκα τῶν
ἐπιγραφομένων Διοκλείων ἐλέγχων, ἅ ἐστι περὶ τῆς εἰκάδος,
Καὶ Διονύσιος ὁ Ἁλικαρνασσεύς. Καὶ γὰρ σὺν τῇ μητρὶ περιιόντα
αὐτὸν ἐς τὰ οἰκίδια καθαρμοὺς ἀναγινώσκειν, καὶ σὺν τῷ πατρὶ γράμματα
διδάσκειν λυπροῦ τινος μισθαρίου. Ἀλλὰ καὶ τῶν ἀδελφῶν ἕνα προαγωγεύειν,
καὶ Λεοντίῳ συνεῖναι τῇ ἑταίρᾳ. Τὰ δὲ Δημοκρίτου περὶ τῶν ἀτόμων καὶ
Ἀριστίππου περὶ τῆς ἡδονῆς ὡς ἴδια λέγειν.
Μὴ εἶναί τε γνησίως ἀστόν, ὡς Τιμοκράτης φησὶ καὶ Ἡρόδοτος ἐν τῷ Περὶ
Ἐπικούρου ἐφηβείας. Μιθρῆν τε αἰσχρῶς κολακεύειν τὸν Λυσιμάχου διοικητήν,
ἐν ταῖς ἐπιστολαῖς Παιᾶνα καὶ ἄνακτα καλοῦντα·
| [10,4] Il n'a pas été traité plus favorablement par Posidonius le stoïcien,
Nicolaüs, et Sotion dans son douzième livre des Répréhensions, parlant de
la vingt-quatrième lettre.
Denys d'Halicarnasse a été aussi de ses envieux. Ils disent que sa mère et
lui allaient purger les maisons par la force de certaines paroles; qu'il
accompagnait son père, qui montrait à vil prix à lire aux enfants ; qu'un
de ses frères faisait faire l'amour pour subsister, et que lui-même
demeurait avec une courtisane qui se nommait Léontie; qu'il s'était
approprié tout ce que Démocrite avait écrit des atomes, aussi bien que les
livres d'Aristippe sur la Volupté.
Timocrate, et Hérodote dans son livre de la Jeunesse d'Épicure, lui
reprochent qu'il n'était pas bon citoyen : qu'il avait eu une complaisance
indigne et lâche pour Mythras, lieutenant de Lysimachus, l'appelant dans
ses lettres Apollon, et le traitant de roi ;
| [10,5] ἀλλὰ καὶ Ἰδομενέα καὶ
Ἡρόδοτον καὶ Τιμοκράτην τοὺς ἔκπυστα αὐτοῦ τὰ κρύφια ποιήσαντας
ἐγκωμιάζειν καὶ κολακεύειν αὐτὸ τοῦτο. Ἔν τε ταῖς ἐπιστολαῖς πρὸς μὲν
Λεόντιον
« Παιὰν ἄναξ, φίλον Λεοντάριον, οἵου κροτοθορύβου ἡμᾶς ἐνέπλησας
ἀναγνόντας σου τὸ ἐπιστόλιον· »
πρὸς δὲ Θεμίσταν τὴν Λεοντέως γυναῖκα
« Οἷός τε, φησίν, εἰμί, ἐὰν μὴ ὑμεῖς πρός με ἀφίκησθε, αὐτὸς τρικύλιστος,
ὅπου ἂν ὑμεῖς καὶ Θεμίστα παρακαλῆτε, ὠθεῖσθαι. »
Πρὸς δὲ Πυθοκλέα ὡραῖον ὄντα
« Καθεδοῦμαι, φησί προσδοκῶν τὴν ἱμερτὴν καὶ ἰσόθεόν σου εἴσοδον. »
Καὶ πάλιν πρὸς Θεμίσταν γράφων νομίζει αὐτῇ παραινεῖν, καθά φησι Θεόδωρος
ἐν τῷ τετάρτῳ τῶν Πρὸς Ἐπίκουρον.
| [10,5] qu'il avait de même fait
les éloges d'Idoménée, d'Hérodote et de Timocrate, parce qu'ils avaient
mis en lumière quelques uns de ses ouvrages qui étaient encore inconnus,
et qu'il avait eu pour eux une amitié pleine d'une flatterie excessive ;
qu'il se servait ordinairement dans ses Épîtres de certains termes, comme
à Léontie :
« Ô roi Apollon, ma petite Léontie, mon cœur, avec quel excès de plaisir
ne nous sommes-nous pas récréés à la lecture de votre billet ! »
Lorsqu'il écrit à Thémista, femme de Léonte :
« Je vous aime, lui dit-il, à tel point que si vous ne me venez trouver,
je suis capable, avant qu'il soit trois jours, d'aller avec une ardeur
incroyable où vos ordres, Thémista, m'appelleront. »
Et à Pythoclès, jeune homme admirablement beau :
« Je sèche, lui mande-t-il, d'impatience, dans l'attente de jouir de votre
aimable présence, et je la souhaite comme celle de quelque divinité. »
Il ajoute encore à Thémista, si l'on en croit ces écrivains, qu'il ne
s'imagine pas faire rien d'indigne lorsqu'il se sert de tout ce qu'il y a
de plus insinuant pour la persuader. C'est ce que remarque Théodote dans
son quatrième livre contre Épicure,
| [10,6] Καὶ ἄλλαις δὲ πολλαῖς ἑταίραις
γράφειν, καὶ μάλιστα Λεοντίῳ, ἧς καὶ Μητρόδωρον ἐρασθῆναι.
Ἔν τε τῷ Περὶ τέλους γράφειν οὕτως·
« Οὐ γὰρ ἔγωγε ἔχω τί νοήσω τἀγαθόν, ἀφαιρῶν μὲν τὰς διὰ χυλῶν ἡδονάς,
ἀφαιρῶν δὲ τὰς δι' ἀφροδισίων καὶ τὰς δι' ἀκροαμάτων καὶ τὰς διὰ μορφῆς. »
Ἔν τε τῇ πρὸς Πυθοκλέα ἐπιστολῇ γράφειν
« Παιδείαν δὲ πᾶσαν, μακάριε, φεῦγε τἀκάτιον ἀράμενος. »
Ἐπίκτητός τε κιναιδολόγον αὐτὸν καλεῖ καὶ τὰ μάλιστα λοιδορεῖ.
Καὶ μὴν καὶ Τιμοκράτης ἐν τοῖς ἐπιγραφομένοις Εὐφραντοῖς ὁ Μητροδώρου μὲν
ἀδελφός, μαθητὴς δὲ αὐτοῦ τῆς σχολῆς ἐκφοιτήσας φησὶ δὶς αὐτὸν τῆς ἡμέρας
ἐμεῖν ἀπὸ τρυφῆς, ἑαυτόν τε διηγεῖται μόγις ἐκφυγεῖν ἰσχῦσαι τὰς
νυκτερινὰς ἐκείνας φιλοσοφίας καὶ τὴν μυστικὴν ἐκείνην συνδιαγωγήν.
| [10,6] qu'il eut un commerce avec plusieurs autres courtisanes,
mais qu'il fut particulièrement attaché à celui qu'il conserva pour Léontie,
que Métrodore, ainsi que lui, aima éperdument.
On prétend que dans son livre de la Fin il y a de lui ces paroles :
« Je ne trouve plus rien qui puisse me persuader que cela soit un bien qui
bannit les plaisirs qui flattent le goût, qui défend ceux que l'union de
deux amants fait sentir, qui ne veut pas que l'ouïe soit charmée de
l'harmonie, et qui interdit les délicieuses émotions que les images font
naître par les yeux. »
Ils veulent aussi faire croire qu'il écrivit à Pythoclès:
«Fuyez précipitamment, heureux jeune homme, toute sorte de discipline. »
Épictète lui reproche que sa manière de parler était efféminée et sans
pudeur, et l'accable en même temps d'injures.
Timocrate, frère de Métrodore et disciple d'Épicure, s'étant séparé de
son école, a laissé dans ses livres intitulés de la Joie, qu'il vomissait
deux fois par jour, à cause qu'il mangeait trop ; que lui-même avait
échappé avec beaucoup de peine à sa philosophie nocturne, et au risque
d'être seul avec un tel ami ;
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