HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, III (Démosthène)

Chapitre 28

  Chapitre 28

[3,28] Κη'. Ἄξιον δέ καὶ περὶ τῆς εὐγενείας τῶν ἀνδρῶν εἴρηκε, τὴν χώραν πρῶτον ἐπαινῶν, ἐξ ἧς ἐγένοντο, μὴ παρέργως ἰδεῖν. Φησὶ δὴ θεοφιλῆ αὐτὴν εἶναι· καὶ παρέχεται τούτου μάρτυρας τοὺς ἀμφισβητήσαντας περὶ αὐτῆς θεούς, κοινόν τι πρᾶγμα, καὶ ὑπὸ πάντων σχεδὸν τῶν ἐπαινεσάντων τὴν πόλιν εἰρημένον. Καὶ οὐ τοῦτο συκοφαντεῖν ἄξιον, ἀλλά, πῶς ἡρμήνευκεν αὐτά, καταμαθεῖν· « Μαρτυρεῖ δ´ ἡμῖν τῷ λόγῳ τῶν ἀμφισβητησάντων περὶ αὐτῆς θεῶν ἔρις. Ἣν δὲ θεοὶ ἐπῄνεσαν, πῶς οὐχ ὑπ´ ἀνθρώπων γε συμπάντων δικαία ἐπαινεῖσθαι; » Ταπεινή μοι δοκεῖ καὶ ἄζηλος λέξις, καὶ οὐδὲν ἔχουσα τῆς περιμαχήτου πόλεως ἄξιον, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ. Ποῖος γὰρ ἐνθάδε πλοῦτος ὀνομάτων; ποία σεμνότης; ποῖον ὕψος; τί οὐ μαλακώτερον τῆς ἀξίας; τί δ´ οὐκ ἐνδεέστερον τῆς ἀληθείας; Οὕτως ἐχρῆν ὑπὸ Πλάτωνος εἰρῆσθαι τὴν Ἀθηνᾶς καὶ Ποσειδῶνος ὑπὲρ τῆς Ἀττικῆς στάσιν, ἔριν τε, καὶ κρίσιν; οὕτως τὸν ἔρωτα ὃν ἔσχον οἱ θεοὶ τῶν ἐν αὐτῇ τιμῶν, εἰς φαῦλόν τι καὶ μέτριον ῥῆμα ἀγαγεῖν; Ἢν δὲ θεοὶ ἐπῄνεσαν, εἰπών· τά ἄλλα γὰρ μετὰ ταῦτα ἐπιτίθησιν εἰς ἔπαινον τῆς γῆς, ὅτι γένος τότε ἀνθρώπων πρώτη ἐγεννήσατο, καὶ καρποὺς ἡμέρους αὐτῶν συνεξήνεγκεν, ἄξιον ἰδεῖν· « Ἐξελέξατο δὲ τῶν ζῴων καὶ ἐγέννησεν ἄνθρωπον· συνέσει τε ὑπερέχει τῶν ἄλλων, καὶ δίκην, καὶ θεοὺς μόνον νομίζει. » Οὐκ οἶδα εἴ ἐπὶ λαμπρότατον ἄλλο πρᾶγμα τούτου εὐτελέστερον εἴρηται Πλάτωνι καὶ ἰδιωτικώτερον. Δῶμεν αὐτῷ τὸ τοῦ ἀνθρώπου ἐγκώμιον οὕτως εἰπεῖν ὀλιγώρως καὶ ἀσθενῶς· ἀλλὰ περί γε τῆς τροφῆς αὐτοῦ γενναίᾳ χρήσεται φράσει· « Μόνη γὰρ ἐν τῷ τότε καὶ πρώτη τροφὴν ἀνθρωπείαν ἤνεγκεν, τὸν τῶν πυρῶν καὶ κριθῶν καρπόν. » θεοὶ καὶ δαίμονες, ποῦ τὸ Πλατωνικὸν νᾶμα, τὸ πλούσιον καὶ τὰς μεγάλας κατασκευὰς καχλάζον; οὕτως μικρολογεῖ, καὶ κατὰ στράγγα ῥεῖ τὸ δωδεκάκρουνον ἐκεῖνο στόμα τοῦ σοφοῦ; ἐταμιεύσατο, νὴ Δία, καὶ ὑφῆκε τῆς κατασκευῆς ἑκών, ἴσως τις ἐρεῖ. Καὶ πῶς; ὃς οὐκ οἴεται τὸ γάλα σεμνὸν εἶναι ὄνομα, ἀλλὰ πηγὴν τροφῆς αὐτὸ μετονομάζει διὰ τῶν ἑξῆς. [3,28] XXVIII. Nous ne devons point passer légèrement sur les louanges qu'à l'occasion de la noble origine des citoyens, il donne au, pays qui les a vus naître. Il dit que ce pays fut toujours chéri des dieux, et il en donne pour preuve les débats nés parmi les, dieux qui s'en disputèrent la possession : preuve banale et mille fois invoquée par tous ceux qui ont fait l'éloge d'Athènes. Cependant, je critique moins la pensée que l'expression dont il l'a revêtue : «{uerba graeca}. Nous pouvons prendre à témoin les débats nés parmi les Immortels, au sujet de l'Attique : si les dieux eux-mêmes l'ont célébrée, comment tous les hommes n'en feraient-ils à l'envi l'objet de leurs éloges ? » Ce style me parait bas et peu digne d'être imité : il n'a rien qui soit convenable à une république belliqueuse. Où est la richesse, la grandeur et le sublime de l'expression? N'est-elle pas lâche outre mesure, et bien au-dessous de la vérité? Platon devait-il parler, en ces termes, de la dispute qui s'éleva entre Pallas et Neptune, au sujet de l'Attique ? L'affection des dieux pour cette contrée devait-elle être rendue par ce tour faible et banal : «g-Hehn g-de g-theoi g-epehnesan. » Pour compléter l'éloge du territoire d'Athènes, il ajoute que c'est le premier pays de la Grèce, où des hommes aient pris naissance; le premier qui ait produit des fruits bienfaisants. Il s'exprime en ces termes : «{uerba graeca}. Au milieu de tant de créatures, elle s'était réservé la gloire de produire l'homme, le plus intelligent de tous les êtres; le seul qui ait le sentiment de la justice des dieux. » Je doute qu'une pensée aussi sublime puisse être revêtue d'une expression plus faible et plus triviale. Mais ne lui reprochons pas d'avoir fait l'éloge de l'homme d'une manière si commune : lors même qu'il parle de sa nourriture, sa diction est-elle plus noble ? «{uerba graeca}. Seule, à cette époque, et avant tous les autres pays, elle donnait à l'homme, pour aliment, l'orge et le blé. » Grands dieux, qu'est devenue cette source féconde, où Platon allait puiser la richesse et la grandeur des expressions ? Ces flots d'éloquence qui sortaient , comme par douze canaux de la bouche du philosophe, comment ne s'en échappent-ils plus qu'en petit nombre et comme à travers une étroite ouverture ? Il se montre plus sobre, il abandonne volontiers la pompe et l'éclat, me dira-t-on peut-être? Mais cette réponse est-elle admissible, quand il s'agit d'un écrivain, qui, ne trouvant point de noblesse dans le mot lait, l'appelle un peu plus loin la source de la vie.


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Dernière mise à jour : 4/09/2009