[3,29] Κθ'.
Ἐῶμεν καὶ τοῦτο· πῶς δὲ τῆς δωρεᾶς αὐτῆς εἶπε τὸ μέγεθος, ἐξετάσωμεν·
« ὦ κάλλιστα καὶ ἄριστα τρέφεται τὸ ἀνθρώπειον γένος. »
Εἰ τῶν ἐπιγείων τις ἡμῶν καὶ χαμαὶ ἐρχομένων Κάλλιστα καὶ ἄριστα εἶπεν, ὅσον ἂν
ἐκίνησε γέλωτα; Πλὴν ἀφείσθω καὶ τοῦτο.
« Τούτου δὲ τοῦ καρποῦ οὐκ ἐφθόνησεν, ἀλλ´ ἔνειμε καὶ τοῖς ἄλλοις. »
Εἴ τις βουλήσεται παράδειγμα λαβεῖν μένην λέξεως, ἡ τοῦ καρποῦ μὴ φθονήσασα γῆ
οὐχ ἡ πρώτη παρακείσεται; Ἐμοὶ μὲν γὰρ δοκεῖ· ἡ δὲ μεταδοῦσα τῶν ἑαυτῆς ἀγαθῶν
ἅπασιν ἀνθρώποις, καὶ τηλικούτῳ κατασπείρασα πλούτῳ βάρβαρόν τε καὶ ἑλλάδα γῆν,
τούτοις ἀξία κοσμεῖσθαι τοῖς ῥήμασιν, ὅτι οὐκ ἐφθόνησε τῶν σπερμάτων, καὶ ὅτι ἔνειμεν
αὐτὰ τοῖς ἄλλοις· οὐ τοῦ μὲν μὴ φθονῆσαι τοῖς πέλας, οὐδὲ μεμνῆσθαι τοῖς πέλας
παντάπασιν κέχρηνται· οὐδὲ νεῖμαι τοὺς καρποὺς, σεμνοτέρῳ ὀνόματι δωρεᾶς, ἢ χάριτος,
ἢ ἄλλου τινὸς τῶν τοιούτων, περιλαβεῖν. Ἐῶ ταῦτα. Τὴν δὲ τῆς Ἀθηνᾶς δωρεὰν οὕτως
εἴρηκεν·
« Μετὰ δὲ ταῦτα τὴν ἐλαίου γένεσιν πόνων ἀρωγήν ἀνῆκε τοῖς ἐκγόνοις. »
Περιφράσεις πάλιν ἐνταῦθα καὶ διθύραμβοι. καὶ τί δεῖ τὰ πλείω λέγειν; δι´ ὅλου γὰρ
ἄν τις εὕροι τοῦ λόγου πορευόμενος τὰ μὲν, οὐκ ἀκριβῶς οὐδὲ λεπτῶς εἰρημένα· τὰ δὲ
μειρακιωδῶς καὶ ψυχρῶς· τὰ δὲ οὐκ ἔχοντα ἰσχὺν καὶ τόνον· τὰ δὲ ἡδονῆς ἐνδεᾶ καὶ
χαρίτων· τὰ δὲ διθυραμβώδη καὶ φορτικά. Ἐγὼ δ´ ἠξίουν πάντα γενναῖα εἶναι καὶ σπουδῆς
ἄξια. Πλάτων γάρ ἐστιν ὁ ταῦτα γράφων· ὃς εἰ μὴ καὶ τὰ πρωτεῖα οἴσεται τῆς λέξεως, περί
γε τῶν δευτερείων πολὺν ἀγῶνα παρέξει τοῖς διαμιλλησομένοις. Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων
ἅλις.
| [3,29] XXIX. Laissons de côté ce observations, pour examiner de quelle manière il parle de ce
présent des dieux : «{uerba graeca}. C'est
pour l'espèce humaine le meilleur aliment. » Si parmi les mortels qui couvrent la
surface de la terre, tout autre que Platon s'était servi de ces mots «{uerba graeca} »,
aurait-il échappé à la risée publique? Passons à une autre citation : «{uerba graeca}.
Elle ne s'est pas montrée
libérale de cette nourriture seulement envers ses habitants; elle l'a donnée aussi
aux autres peuples. » Pour observer l'ordre naturel de la construction, ne devait-il point
placer d'abord le membre où il dit que l'Attique ne fut pas jalouse de ses productions ? C'est
du moins mon opinion. Et quand il dit que l'Attique communiqua ses biens aux autres
peuples et y fit participer également les Grecs et les Barbares, donne-t-il à sa pensée les
ornements convenables , en s'exprimant ainsi : «{uerba graeca}. »
Il ne devait pas même dire que l'Attique ne se montra pas
jalouse de ses productions à l'égard de ses voisins. A la place de cette location «{uerba graeca} »,
ne fallait-il pas une expression plus noble; par exemple g-dohreas, g-charitos, ou une
autre semblable : je me bornerai à ces réflexions. Plus loin, il parle ainsi des dons de Pallas :
« Ensuite Pallas fit présent à leurs descendants de l'huile, soulagement des fatigues. » Il
emploie des périphrases et des locutions dithyrambiques. Qu'est-il besoin de nouvelles
citations ? En parcourant le discours, on trouvera dans chaque ligne plusieurs expressions
incorrectes ou triviales ; beaucoup d'autres, puériles et froides, sans vigueur et sans nerf,
dépourvues de douceur et de grâce ; et quelques-unes d'une pompe à peine soutenable dans
le dithyrambe. Je voudrais que tout ce dialogue fût parfait et digne d'être imité, puisqu'il est
de Platon; de cet écrivain qui, s'il ne mérite point la première place, peut du moins disputer
la seconde avec avantage. Ces observations me paraissent suffisantes.
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