[3,27] Κζ'.
Προειπὼν γὰρ ὁ ἀνήρ, ποῖόν τι σχῆμα λαβεῖν ἁρμόττει τὸν λόγον, ἐπιτίθησι ταυτί·
« Ἐπὶ τούτοις τὴν τῶν ἔργων πρᾶξιν ἐπιδείξωμεν, ὡς καλὴν καὶ ἀξίαν ἀποφηναμένην. »
Οὐκ οἶδα εἴ τις ἂν ἠξίωσεν εἰπεῖν τῶν τὴν λεπτὴν καὶ ἀκριβῆ καὶ καθαρὰν διάλεκτον
ἐπιτηδευόντων. Πράττεται μὲν γὰρ τὰ πράγματα, ἐργάζεται δὲ τὰ ἔργα, ἀποφάνσεως
ἀξιοῦται τὰ ἄληπτα. Τουτὶ μὲν δὴ παχὺ εἴρηται· τὸ τὸν τούτῳ λεγόμενον ἐνθύμημα
ἀσθενέστερον. Διὰ μακροῦ τε γὰρ, καὶ ἀκατάλληλον, καὶ οὔτε δεινότητα ἔχον, οὔτε
σύνταξιν·
« Τῆς δ´ εὐγενείας πρῶτον ὑπῆρξε τοῖσδε ἡ τῶν προγόνων γένεσις, οὐκ ἔπηλυς
οὖσα, οὐδὲ τοὺς ἐκγόνους τούτους ἀποφηναμένη μετοικοῦντας ἐν τῇ χώρᾳ, ἄλλοθεν σφῶν
ἡκόντων, ἀλλ´ αὐτόχθονας καὶ τῷ ὄντι πατρίδα οἰκοῦντας· καὶ ζῶντας καὶ τρεφομένους
οὐχ ὑπὸ μητρυιᾶς, ὡς οἱ ἄλλοι, ἀλλ´ ὑπὸ μητρὸς τῆς χώρας, ἐν ᾗ ᾤκουν· καὶ νῦν κεῖσθαι
τελευτήσαντας ἐν οἰκείοις τόποις, τῆς τεκούσης τε καὶ θρεψάσης καὶ ὑποδεξαμένης. »
Ποῖον ἔθνος ἀνθρώπων, καθαρᾷ διαλέκτῳ χρώμενον, ἐρεῖ γένεσιν τὴν μὲν,
αὐτόχθονα, τὴν δ', ἐπήλυδα; ἡμῖν γὰρ δή τι συμβεβηκός ἐστι τὸ εἶναι αὐτόχθοσιν ἢ μὴ
ἐπιχωρίοις, οὐχὶ τῇ γενέσει. Δύναται γοῦν τις ἀλλαχῇ γενόμενος ἀνὴρ ἑτέρωσε
μετοικῆσαι· ἡ δὲ γένεσις αὐτὴ τοῦτο παθεῖν οὐ δύναται. Ἢ τίς ἂν ἀξιώσειε τῶν εὖ
διαλέγεσθαι σπουδαζόντων εἰπεῖν, ὅτι ἡ γένεσις ἡ τῶν προγόνων τοὺς ὕστερον
γενησομένους ἀπεφήνατο αὐτόχθονας καὶ μὴ μετοίκους εἶναι τῆς χώρας ἐν ᾗ ἐγένοντο;
οὔτε γὰρ ἡ γένεσις αὐτή τι ἀποφαίνεσθαι φύσιν ἔχει, οὔτε μετοικεῖν τις, ἐν ᾗ ἂν γένηται·
ἀλλ´ ἀποφαινόμεθα μὲν ἡμεῖς τὰ λεκτά, μετοικοῦσι δ´ οἱ ἐξ ἄλλης ἀφικόμενοι χώρας ἐν τῇ
ὑποδεξαμένῃ. Τίς δὲ βουλόμενος σῴζειν τὴν ἀκολουθίαν, εἰπὼν τὴν γένεσιν καὶ περὶ
ταύτης τὸν λόγον ἀποδιδοὺς ἐπιζεύξειεν ἂν τὸ, « Ἄλλοθεν σφῶν ἡκόντων », τὸ
ἀρρενικὸν τῷ θηλυκῷ, καὶ τὸν ἑνικὸν τῷ πληθυντικῷ; Ἦν γὰρ δή που κατάλληλος ὁ
λόγος, εἰ πρὸς τὴν γένεσιν ἀναφέρων, ὑπὲρ ἧς ὁ λόγος ἦν, ἐπέθηκεν· «Ἄλλοθεν αὐτῆς
ἡκούσης »· ἐπὶ δὲ τῶν ἀνδρῶν μέλλων ποιεῖσθαι τὸν λόγον, ἐξ ἀρχῆς οὕτως ἂν
κατεστήσατο τὴν φράσιν·
« Τῆς δ´ εὐγενείας πρῶτον ὑπῆρξαν τοῖσδε οἱ πρόγονοι, οὐχὶ ἐπήλυδες ὄντες, οὐδὲ
τοὺς ἐκγόνους τούτους ἀποφήναντες μετοικοῦντας ἐν τῇ χώρᾳ, ἄλλοθεν σφῶν ἡκόντων,
ἀλλ´ αὐτόχθονας. »
| [3,27] XXVII. Après avoir exposé le plan qu'il croit le plus convenable au sujet, il ajoute :
«{uerba graeca}. Montrons que les actions de ces grands citoyens, ont toujours été glorieuses et
dignes de leurs parents » Je ne sais si un écrivain, jaloux d'employer une diction simple,
correcte et pure, se serait exprimé de cette manière; car g-prattetai se dit de g-pragmata
g-ergazetai de g-erga, et g-apophaseohs ne peut s'appliquer qu'aux choses difficiles à comprendre.
Dans ce passage, la diction est lourde : dans le suivant, la pensée me paraît faible, lâche,
incohérente, sans vigueur et contraire à la liaison naturelle des idées : «{uerba graeca}.
Leur premier titre de noblesse, c'est qu'ils n'ont pas pour ancêtres des étrangers
dont l'origine prouverait que leur postérité est établie depuis peu dans l'Attique,
puisqu'ils étaient venus eux-mêmes d'une autre contrée. Véritables autochtones,
ils ont habité et vécu dans le pays qui les vit naître; ils n'ont pas été nourris par une
marâtre, mais par la terre qui fut leur mère; et aujourd'hui qu'ils ne sont plus, cette
même terre, où ils avaient reçu le jour et qui les a nourris, les renferme dans son
sein » Quel peuple, s'il parle purement, donnerait peur épithète à g-genesis tantôt g-autochtona
et tantôt g-hypodexamenehs ! Les hommes sont par accident autochtones ou étrangers ; mais non
pas la naissance. On peut être né dans un lieu et en habiter un autre; mais la naissance, dans
le sens abstrait, ne le peut pas. Quel homme, pour peu qu'il tienne à s'exprimer correctement,
oserait dire que la naissance des ancêtres fait que leurs descendants sont appelés
autochtones, et non pas étrangers dans le pays où ils sont nés? La naissance n'a pas le
privilège de donner une dénomination; et l'on ne peut pas dire d'un homme qu'il est étranger
dans le pays où il est né : nous seuls avons la faculté d'établir des dénominations. D'ailleurs,
la qualification d'étranger n'est applicable qu'à ceux qui sont tenus d'un autre pays, pour
s'établir dans celui qui les a reçus. Quel écrivain, s'il veut observer le juste rapport des
choses, après avoir dit g-tehn g-genesin, ferait accorder ces mots avec ceux-ci g-allothen g-sphohn
g-ehkontohn, c'est-à-dire un masculin avec un féminin, un pluriel avec un singulier? La syntaxe
eût été parfaitement respectée, si, après g-tehn g-genesin, Platon avait mis g-allothen g-autehs
g-ehkousehs; et puisqu'il avait à placer le mot hommes, il devait, dès le commencement de la
phrase, veiller à ce que tout s'accordât avec ce mot; par exemple, de cette manière :
«{uerba graeca}. »
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