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Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XII

Chapitre 26

  Chapitre 26

[12,26] Μιλήσιοι δ' ἕως μὲν οὐκ ἐτρύφων, ἐνίκων Σκύθας, ὥς φησιν Ἔφορος, καὶ τάς τε ἐφ' Ἑλλησπόντῳ πόλεις ἔκτισαν καὶ τὸν Εὔξεινον Πόντον κατῴκισαν πόλεσι λαμπραῖς καὶ πάντες ὑπο τὴν (523f) Μίλητον ἔθεον. Ὡς δὲ ὑπήχθησαν ἡδονῆ και τρυφῆ, κατερρύη τὸ τῆς πόλεως ἀνδρεῖον, φησὶν Αριστοτέλης, καὶ παροιμία τις ἐγεννήθη ἐπ' αὐτῶν « Πάλαι ποτ' ἦσαν ἄλκιμοι Μιλήσιοι.» ῾Ηρακλείδης δ' Ποντικὸς ἐν δευτέρῳ περὶ Δικαιοσύνης φησίν· « Μιλησίων πόλις περιπέπτωκεν ἀτυχίαις διὰ τρυφὴν βίου καὶ πολιτικὰς ἔχθρας· οἳ τὸ ἐπιεικὲς οὐκ ἀγαπῶντες ἐκ ῥιζῶν ἀνεῖλον τοὺς ἐχθρούς. (524) Στασιαζοντων γὰρ τῶν τας οὐσίας ἐχόντων και τῶν δημοτῶν, οὓς ἐκεῖνοι Γέργιθας ἐκάλουν, πρῶτον μὲν κρατήσας δῆμος καὶ τοὺς πλουσίους ἐκβαλὼν καὶ τὰ τέκνα τῶν φυγόντων εἰς ἁλωνίας συναγαγών, βουσὶ συνηλοίησαν καὶ παρανομωτάτῳ θανάτῳ διέφθειραν. Τοιγάρτοι πάλιν οἱ πλούσιοι κρατήσαντες ἅπαντας ὧν κύριοι κατέστησαν μετὰ τῶν τέκνων κατεπίττωσαν. Ὧν καιομένων φασὶν ἄλλα τε πολλὰ γενέσθαι τέρατα καὶ ἐλαίαν ἱερὰν αὐτομάτην (524b) ἀναφθῆναι. Διόπερ θεὸς ἐπὶ πολὺν χρόνον ἀπήλαυνεν αὐτοὺς τοῦ μαντείου καὶ ἐπερωτώντων διὰ τίνα αἰτίαν ἀπελαύνονται εἶπεν· Καί μοι Γεργίθων τε φόνος μέλει ἀπτολεμίστων πισσήρων τε μόρος καὶ δένδρεον αἰεὶ ἀθαλλές. » Κλέαρχος δὲ ἐν τετάρτῳ Βίων ζηλώσαντάς φησι τοὺς Μιλησίους τὴν Κολοφωνίων τρυφὴν διαδοῦναι καὶ τοῖς πλησιοχώροις, ἔπειτ' ὀνειδιζομένους λέγειν ἑαυτοῖς· « Οἴκοι τὰ Μιλήσια κἀπιχώρια καὶ μὴ ἐν (542c) τῷ μέσῳ[12,26] Les Milésiens, tant qu'ils ne se vautrèrent pas dans le luxe, l'emportaient sur les Scythes, selon Éphore, et aussi fondèrent des villes sur l'Hellespont et colonisèrent le Pont Euxin de villes splendides, et tous allaient à Milet. Mais après qu'ils aient succombé au plaisir et au luxe, la vigueur masculine de l'état s'effondra, comme le dit Aristote, et il y eut un proverbe à leur sujet : Autrefois, il y a bien longtemps, les Milésiens étaient des hommes puissants. Héracléidès du Pont dans le deuxième livre sur la Justice dit : (version A) La ville de Milet est tombée dans les malheurs à cause des dérèglements de sa vie et des dissensions civiles; non contents d'une modération raisonnable, les Milésiens détruisirent leurs ennemis de fond en comble. Les possédants entrèrent en conflit avec le peuple, qu'ils appelaient les Gergithes, et d'abord le peuple prit le dessus, et après avoir expulsé les riches de la ville, ils recueillirent les enfants des exilés sur des aires de battage et les firent fouler aux pieds par des bœufs, les tuant de la mort la plus indigne. Par conséquent les riches, obtenant de nouveau le dessus, recouvrirent de poix et brûlèrent avec leurs enfants tous ceux dont ils se rendirent maîtres. Tandis qu'ils brûlaient, parmi beaucoup d'autres présages on dit qu'un olivier sacré surgit spontanément des flammes. C'est pourquoi le dieu pendant un long temps leur refusa son oracle, et quand ils demandèrent pour quelle raison ils étaient repoussés il leur répondit: Je suis trop soucieux du massacre commis contre les Gergithes sans défense, de leur sort tragique eux qui ont été recouverts de poix et de l'arbre toujours fleuri. (version B) "Le luxe et la division parmi les citoyens précipitèrent la ville de Milet dans le malheur ; toute modération étant bannie, les partis anéantissaient entièrement leurs ennemis. En effet, les riches et les gens du peuple, qu'ils appelaient Gergithes, étant divisés d'opinion, le peuple qui eut d'abord la supériorité, chassa les riches, rassembla tous les enfants de ces malheureux bannis, dans des granges, et, violant tous les droits de la justice, les fit broyer sous les pieds des bœufs. Ensuite, le parti des riches ayant triomphé, ils enduisirent de poix tous ceux qui tombèrent entre leurs mains, avec leurs enfants et les brûlèrent vifs. Pendant ce supplice, on prétend que plusieurs prodiges se manifestèrent, et qu'entre autres l'olivier sacré s'embrasa de lui-même." Cléarchos dans le quatrième livre de ses Vies dit que les Milésiens rivalisaient avec le luxe des Colophoniens et le transmirent à leurs voisins; et comme on leur reprochait ensuite leur luxe, ils se dirent : Ce qui est de Milet et de notre région est pour nous et non pour tout le monde.


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Dernière mise à jour : 24/11/2005