[12,10] Ξενοφῶν δὲ, ἐν ὀγδόῳ Παιδείας « Ἐχρῶντο,» φησιν, « ἔτι τότε τῇ ἐκ
Περσῶν παιδείᾳ καὶ τῇ Μήδων στολῇ καὶ ἁβρότητι. Νῦν δὲ τὴν μὲν ἐκ
Περσῶν καρτερίαν περιορῶσιν ἀποσβεννυμένην, τὴν δὲ τῶν Μήδων
μαλακίαν διασῴζονται. Σαφηνίσαι (515a) δὲ βούλομαι καὶ τὴν θρύψιν
αὐτῶν. Ἐκείνοις γὰρ πρῶτον μὲν οὐκέτι τὰς εὐνὰς μόνον ἀρκεῖ μαλακῶς
ὑποστόρνυσθαι, ἀλλ' ἤδη καὶ τῶν κλινῶν τοὺς πόδας ἐπὶ ταπίδων τιθέασιν,
ὅπως μὴ ἀντερείδῃ τὸ δάπεδον, ἀλλ' ὑπείκωσιν αἱ τάπιδες. Καὶ μὴν τὰ
πεττόμενα ἐπὶ τράπεζαν ὅσα τε πρότερον εὕρητο οὐδὲν αὐτῶν ἀφῄρηται
ἄλλα τε καινὰ αἰεὶ ἐπιμηχανῶνται, καὶ ὄψα γε ὡσαύτως· καὶ γὰρ (515b)
καινοποιητὰς ἀμφοτέρων τούτων κέκτηνται. ἀλλὰ καὶ ἐν τῷ χειμῶνι οὐ
μόνον κεφαλὴν καὶ σῶμα καὶ πόδας αὐτοῖς ἀρκεῖ ἐσκεπάσθαι, ἀλλὰ καὶ
περὶ ἄκραις ταῖς χερσὶν χειρίδας δασείας καὶ δακτυλήθρας ἔχουσιν. Ἒν γε
μὴν τῷ θέρει οὐκ ἀρκοῦσιν αὐτοῖς οὔθ' αἱ τῶν δένδρων οὔθ' αἱ τῶν πετρῶν
σκιαί, ἀλλ' ἐν ταύταις ἑτέρας σκιάδας ἄνθρωποι μηχανώμενοι αυτοῖς
παρεστᾶσι.» Κἀν τοῖς ἑξῆς δέ φησι περὶ αὐτῶν οὑτωσί· « Νῦν δὲ στρώματα
πλείω ἔχουσιν ἐπὶ τῶν ἵππων ἢ ἐπὶ τῶν εὐνῶν· οὐ γὰρ τῆς ἱππείας οὕτως ὡς
τοῦ μαλακῶς καθῆσθαι (515d) ἐπιμέλονται. Καὶ τοὺς θυρωροὺς δὲ καὶ τοὺς
σιτοποιοὺς καὶ τοὺς ὀψοποιοὺς καὶ οἰνοχόους καὶ παρατιθέντας καὶ
ἀναιροῦντας καὶ κατακοιμίζοντας καὶ ἀνιστάντας καὶ τοὺς κοσμητὰς οἵ
ὑποχρίουσί τε καὶ ἐντρίρουσιν αὐτοὺς καὶ τἄλλα ῥυθμίζουσιν... »
| [12,10] Dans le livre VIII de sa Cyropédie, Xénophon dit :
« À cette époque, en effet, les Perses usaient encore de modération dans leurs mœurs,
bien qu'ils eussent déjà adopté la robe et le luxe des Mèdes. Aujourd'hui, les rudes
vertus perses sont obsolètes au profit de la mollesse caractéristique des mèdes. Mais je
me dois de vous livrer les preuves de ce laisser-aller général. Coucher sur des coussins
moelleux ne leur suffit plus, il veulent désormais que les pieds du lit reposent sur d'épais
tapis, ce qui leur permet de moins ressentir la dureté du sol. S'agissant des pâtisseries,
ils n’ont, certes, rien abandonné de leurs spécialités traditionnelles, mais ils en ont
rajouté dans la sophistication ; même chose pour les ragoûts ; ils ont même des
inventeurs à gages dans les deux genres. En hiver, ils ne se contentent plus de se
couvrir simplement la tête, le corps et les pieds, ils se procurent maintenant des gants
de fourrure. En été, ils ne recherchent plus l'ombrage des arbres et des rochers, ils ont à
leur disposition - et sous ces mêmes abris, par dessus le marché - des serviteurs qui
leur dispensent une ombre factice. »
Dans les paragraphes suivants, Xénophon dit aussi d'eux :
« Dorénavant, ils déposent plus de couvertures sur leurs chevaux que sur leurs lits ; leur
préoccupation n'est plus de se maintenir fermement sur leur monture, mais d'être
confortablement installés. Maintenant ils ont des portiers, des boulangers, des
cuisiniers, des échansons, des maîtres de bain, des esclaves pour servir et desservir les
plats, pour coucher les maîtres, pour les réveiller, des valets de chambre qui vous font
le contour yeux, maquillent, et s’occupent des soins de beauté... »
|