[6,26] CHAPITRE XXVI.
1 Ἡ δ´ ἔλαφος τὴν μὲν ὀχείαν ποιεῖται, καθάπερ ἐλέχθη πρότερον, τὰ πλεῖστα μὲν ὑπαγωγῆς (οὐ γὰρ ὑπομένει ἡ θήλεια τὸν ἄρρενα πολλάκις διὰ τὴν συντονίαν), οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ὑπομένουσαι ἐνίοτε ὀχεύονται, καθάπερ τὰ πρόβατα· καὶ ὅταν ὀργῶσι, παρεκκλίνουσιν ἀλλήλας. 2 Μεταλλάττει δ´ ὁ ἄρρην καὶ οὐ πρὸς μιᾷ διατρίβει, ἀλλὰ διαλιπὼν βραχὺν χρόνον πλησιάζει ἄλλαις. Ἡ δ´ ὀχεία γίνεται μετ´ ἀρκτοῦρον περὶ τὸν Βοηδρομιῶνα καὶ Μαιμακτηριῶνα. Κύει δ´ ὀκτὼ μῆνας· κυΐσκεται δ´ ἐν ὀλίγαις ἡμέραις, καὶ ὑφ´ ἑνὸς πολλαί. 3 Τίκτει δ´ ὡς μὲν ἐπὶ τὸ πολὺ ἕν, ἤδη δέ τινες ὠμμέναι εἰσὶν ὀλίγαι καὶ δύο. Καὶ ποιεῖται τοὺς τόκους παρὰ τὰς ὁδοὺς διὰ τὸν πρὸς τὰ θηρία φόβον. Ἡ δ´ αὔξησις ταχεῖα τῶν νεβρῶν. Κάθαρσις δὲ κατ´ ἄλλους μὲν χρόνους οὐ συμβαίνει ταῖς ἐλάφοις· ὅταν δὲ τίκτωσι, γίνεται φλεγματώδης αὐταῖς κάθαρσις. 4 Εἴθισται δ´ ἄγειν τοὺς νεβροὺς ἐπὶ τοὺς σταθμούς· ἔστι δὲ τοῦτο τὸ χωρίον αὐταῖς καταφυγή, πέτρα περιρραγεῖσα μίαν ἔχουσα εἴσοδον, οὗ καὶ ἀμύνεσθαι εἴωθε τοὺς ἐπιτιθεμένους.
5 Περὶ δὲ τῆς ζωῆς μυθολογεῖται μὲν ὡς ὂν μακρόβιον, οὐ φαίνεται δ´ οὔτε τῶν μυθολογουμένων οὐδὲν σαφές, ἥ τε κύησις καὶ ἡ αὔξησις τῶν νεβρῶν συμβαίνει οὐχ ὡς μακροβίου τοῦ ζῴου ὄντος. 6 Ἐν δὲ τῷ ὄρει τῷ Ἐλαφώεντι καλουμένῳ, ὅ ἐστι τῆς Ἀσίας ἐν τῇ Ἀργινούσῃ, οὗ ἐτελεύτησεν Ἀλκιβιάδης, αἱ ἔλαφοι πᾶσαι τὸ οὖς ἐσχισμέναι εἰσίν, ὥστε κἂν ἐκτοπίσωσι γινώσκεσθαι τούτῳ· καὶ τὰ ἔμβρυα δ´ ἐν τῇ γαστρὶ ὄντα εὐθὺς ἔχει τοῦτο τὸ σημεῖον.
7 Θηλὰς δ´ ἔχουσιν αἱ θήλειαι τέτταρας ὥσπερ αἱ βόες. Ἐπειδὰν δὲ πλησθῶσιν αἱ θήλειαι, ἐκκρίνονται οἱ ἄρρενες καθ´ ἑαυτούς, καὶ διὰ τὴν ὁρμὴν τὴν τῶν ἀφροδισίων ἕκαστος μονούμενος {579b} βόθρους ὀρύττει, καὶ βρωμᾶται ὥσπερ οἱ τράγοι· καὶ τὰ πρόσωπα διὰ τὸ ῥαίνεσθαι μέλανα γίνεται αὐτῶν, ὥσπερ τῶν τράγων. 8 Οὕτω δὲ διάγουσιν, ἕως ἂν ὕδωρ γένηται· μετὰ δὲ ταῦτα τρέπονται πρὸς τὴν νομήν. Ταῦτα δὲ ποιεῖ τὸ ζῷον διὰ τὸ φύσει λάγνον εἶναι καὶ διὰ τὴν παχύτητα· ὑπερβάλλουσα γὰρ γίνεται τοῦ θέρους αὐτῶν, διὸ καὶ οὐ δύνανται θεῖν, ἀλλ´ ἁλίσκονται ὑπὸ τῶν πεζῇ διωκόντων ἐν τῷ δευτέρῳ δρόμῳ καὶ τρίτῳ, καὶ φεύγουσι διὰ τὸ καῦμα καὶ τὸ ἄσθμα εἰς τὸ ὕδωρ. 9 Καθ´ ὃν δὲ χρόνον ὀχεύουσι, τὰ κρέα γίνεται φαῦλα καὶ δυσώδη, καθάπερ καὶ τῶν τράγων. Ἐν μὲν οὖν τῷ χειμῶνι γίνονται λεπτοὶ καὶ ἀσθενεῖς, πρὸς δ´ ἔαρ μάλιστ´ ἀκμάζουσι πρὸς τὸ δραμεῖν. Ἐν δὲ τῷ φεύγειν ἀνάπαυσιν ποιοῦνται τῶν δρόμων, καὶ ὑφιστάμενοι μένουσιν ἕως ἂν πλησίον ἔλθῃ ὁ διώκων· τότε δὲ πάλιν φεύγουσιν. Τοῦτο δὲ δοκοῦσι ποιεῖν διὰ τὸ πονεῖν τὰ ἐντός· τὸ γὰρ ἔντερον ἔχει λεπτὸν καὶ ἀσθενὲς οὕτως ὥστ´ ἐὰν ἠρέμα τις πατάξη, διακόπτεται τοῦ δέρματος ὑγιοῦς ὄντος.
| [6,26] CHAPITRE XXVI.
1 La biche est couverte, ainsi qu'on l'a dit plus haut, en essayant le plus souvent de se soustraire; car parfois la femelle ne peut supporter le mâle à cause de sa raideur. Quelquefois cependant, elles se laissent couvrir sans résistance, comme le font les brebis. Quand les biches sont en chaleur, elles s'évitent les unes les autres. 2 Le mâle aime à changer; et il ne reste pas avec une seule femelle ; après très peu de temps d'intervalle, il en recherche et en couvre d'autres. l'accouplement a lieu après le lever de l'Ârcturus, dans les mois de Boédromion et de Maemactérion ; la biche porte huit mois; il faut peu de jours pour qu'elle soit pleine, et un seul mâle couvre plusieurs femelles. 3 En général, la biche n'a qu'un faon; on en a vu pourtant, mais en bien petit nombre, en avoir deux. Elles déposent leurs petits dans le voisinage des chemins, par la crainte qu'elles ont des bêtes fauves. Les faons grandissent très vite. Dans les autres temps, la biche n'a pas de menstrues ; mais après qu'elle a mis bas, il y a une évacuation qui est de la nature du phlegme. 4 Elle a l'habitude de conduire ses faons dans ses stations. On entend par là le lieu qu'elle choisit comme un asyle, où elle peut fuir; c'est d'ordinaire un roc à pic, qui n'est abordable que d'un seul côté, et où elle peut se défendre contre les chasseurs qui la poursuivent.
5 On fait bien des contes sur la prétendue longévité du cerf; mais il n'y a rien de bien clair dans tout ce qu'on débite à ce sujet. La gestation des mères, la croissance des faons n'annoncent pas un animal qui doive vivre bien longtemps. 6 Dans la montagne qu'on appelle Élaphouse, et qui est en Asie, dans L'arginuse, où est mort Alcibiade, toutes les biches ont l'oreille fendue, de telle sorte qu'on les reconnaît sans peine, si elles viennent à changer de lieu. Les petits même dans le ventre de la mère ont déjà ce signe particulier.
7 Les biches ont quatre tettes aussi bien que les vaches. Dès qu'elles sont devenues pleines, les mâles s'en vont à part et restent entre eux. L'ardeur qui les pousse à s'accoupler fait que chacun d'eux, quand il est solitaire, {579b} creuse des trous dans le sol, et brame comme les boucs. Leurs fronts tout souillés de terre sont noirs comme ceux des boucs le sont aussi. 8 Cet état persiste jusqu'à l'époque des pluies; et plus tard, ils retournent à leurs pâturages. La cause de ces transports, c'est que cet animal est très lascif, et qu'il devient très gras et très lourd. Cet embonpoint excessif leur survient en été ; ils ne peuvent plus courir; et ils sont pris même par des chasseurs qui sont à pied, à la seconde ou à la troisième lancée. Ils vont se jeter dans l'eau à cause de la chaleur, afin d'y mieux respirer. 9 Au moment de la saillie, leur chair devient mauvaise et d'une odeur repoussante, dans le genre de celle des boucs. En hiver, ils deviennent maigres et faibles ; c'est au printemps qu'ils ont toute leur vigueur à la course. Dans leur fuite, ils font des pauses de temps à autre, et ils s'arrêtenl pour se reposer, jusqu'à ce que le chasseur qui les poursuit soit tout près; alors ils se remettent à fuir. Il est probable qu'ils sont obligés à ces temps d'arrêt, à cause de la souffrance intérieure qu'ils éprouvent. L'intestin du cerf est si mince et si faible que, même en frappant légèrement l'animal, le tissu du dedans se déchire, bien que la peau reste parfaitement intacte.
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