[1,405a] 405a τούτοις δ' οἱ μίξαντες καὶ ἀπ' ἀμφοῖν τὰς ἀρχὰς ἀποφηνάμενοι.
§ 10. Διαφέρονται δὲ καὶ περὶ τοῦ πλήθους· οἱ μὲν γὰρ μίαν οἱ δὲ πλείους λέγουσιν. Ἑπομένως
δὲ τούτοις καὶ τὴν ψυχὴν ἀποδιδόασιν· τὸ γὰρ κινητικὸν τὴν φύσιν τῶν πρώτων ὑπειλήφασιν,
οὐκ ἀλόγως.
§ 11. Ὅθεν ἔδοξέ τισι πῦρ εἶναι· καὶ γὰρ τοῦτο λεπτομερέστατόν τε καὶ μάλιστα τῶν στοιχείων
ἀσώματον, ἔτι δὲ κινεῖταί τε καὶ κινεῖ τὰ ἄλλα πρώτως.
§ 12. Δημόκριτος δὲ καὶ γλαφυρωτέρως εἴρηκεν ἀποφαινόμενος διὰ τί τούτων ἑκάτερον· ψυχὴν
μὲν γὰρ εἶναι ταὐτὸ καὶ νοῦν, τοῦτο δ' εἶναι τῶν πρώτων καὶ ἀδιαιρέτων σωμάτων, κινητικὸν δὲ
διὰ μικρομέρειαν καὶ τὸ σχῆμα· τῶν δὲ σχημάτων εὐκινητότατον τὸ σφαιροειδὲς λέγει· τοιοῦτον
δ' εἶναι τόν τε νοῦν καὶ τὸ πῦρ.
§ 13. Ἀναξαγόρας δ' ἔοικε μὲν ἕτερον λέγειν ψυχήν τε καὶ νοῦν, ὥσπερ εἴπομεν καὶ πρότερον,
χρῆται δ' ἀμφοῖν ὡς μιᾷ φύσει, πλὴν ἀρχήν γε τὸν νοῦν τίθεται μάλιστα πάντων· μόνον γοῦν
φησὶν αὐτὸν τῶν ὄντων ἁπλοῦν εἶναι καὶ ἀμιγῆ τε καὶ καθαρόν. Ἀποδίδωσι δ' ἄμφω τῇ αὐτῇ
ἀρχῇ, τό τε γινώσκειν καὶ τὸ κινεῖν, λέγων νοῦν κινῆσαι τὸ πᾶν.
§ 14. Ἔοικε δὲ καὶ Θαλῆς ἐξ ὧν ἀπομνημονεύουσι κινητικόν τι τὴν ψυχὴν ὑπολαβεῖν, εἴπερ τὴν
λίθον ἔφη ψυχὴν ἔχειν, ὅτι τὸν σίδηρον κινεῖ·
§ 15. Διογένης δ' ὥσπερ καὶ ἕτεροί τινες ἀέρα, τοῦτον οἰηθεὶς πάντων λεπτομερέστατον εἶναι
καὶ ἀρχήν· καὶ διὰ τοῦτο γινώσκειν τε καὶ κινεῖν τὴν ψυχήν, ᾗ μὲν πρῶτόν ἐστι, καὶ ἐκ τούτου τὰ
λοιπά, γινώσκειν, ᾗ δὲ λεπτότατον, κινητικὸν εἶναι.
§ 16. Καὶ Ἡράκλειτος δὲ τὴν ἀρχὴν εἶναί φησι ψυχήν, εἴπερ τὴν ἀναθυμίασιν, ἐξ ἧς τἆλλα
συνίστησιν· καὶ ἀσωματώτατόν τε καὶ ῥέον ἀεί· τὸ δὲ κινούμενον κινουμένῳ γινώσκεσθαι· ἐν
κινήσει δ' εἶναι τὰ ὄντα κἀκεῖνος ᾤετο καὶ οἱ πολλοί.
§ 17. Παραπλησίως δὲ τούτοις καὶ Ἀλκμαίων ἔοικεν ὑπολαβεῖν περὶ ψυχῆς· φησὶ γὰρ αὐτὴν
ἀθάνατον εἶναι διὰ τὸ ἐοικέναι τοῖς ἀθανάτοις· τοῦτο δ' ὑπάρχειν αὐτῇ ὡς ἀεὶ κινουμένῃ·
| [1,405a] 405a, et d'autres enfin les mêlent, et les expliquent en les tirant de
ces deux notions combinées.
§ 10. Ils ne s'accordent pas davantage sur la quantité des principes, ceux-ci n'en
reconnaissant qu'un seul, ceux-là en admettant plusieurs, et c'est d'après ces
considérations qu'ils rendent compte de l'âme. D'ailleurs ils ont supposé, et non sans
raison, que la puissance de produire le mouvement est la nature propre des causes
premières.
§ 11. De là quelques uns ont pensé que l'âme est le feu; car le feu est de tous les
éléments celui qui a les parties les plus ténues et qui est le plus incorporel. En outre,
il se meut lui-même et meut tout le reste primitivement.
§ 12. Démocrite s'est expliqué sur ce point plus clairement que qui que ce soit, en
spécifiant les causes le chacun de ces deux caractères. Dans son opinion, l'âme est
identique à l'intelligence; elle appartient aux corps premiers et indivisibles, et elle
donne le mouvement, à cause de la petitesse de ses parties et à cause de sa figure. II
ajoutait que la plus mobile de toutes les figures, c'est la sphère, et il en concluait que
telle est aussi la forme de l'intelligence et du feu.
§ 13. Anaxagore semble distinguer l'âme et l'intelligence, comme nous l'avons déjà
dit plus haut, bien qu'il les emploie toutes deux, comme si c'était une seule nature :
pourtant il fait surtout de l'intelligence le principe de toutes choses. C'est ainsi qu'il
dit que, seule de tout ce qui est, l'intelligence est simple, sans mélange et pure. Il
attribue à un même principe tout à la fois et de connaître et de mouvoir. quand il
avance que l'intelligence meut l'univers.
§ 14. Thalès aussi peut être rangé parmi ceux qui passent pour avoir considéré l'âme
comme ce qui produit le mouvement; car il disait que la pierre d'aimant a une âme,
parce qu'elle meut le fer.
§ 15. Diogène, aussi bien que quelques autres, a cru que l'âme est de l'air, parce que
l'air, selon lui, est de tous les corps celui qui a les parties les plus ténues et qu'il est le
principe de tout. A son avis, c'est pour cela que l'âme a la connaissance et qu'elle
produit le mouvement. En tant qu'elle est cause première, et que tout le reste vient
d'elle, elle connaît les choses ; en tant que ses parties sont les plus ténues, elle est
motrice.
§ 16. Héraclite admet bien aussi l'âme pour principe, puisque, dans son système, elle
est l'exhalaison dont il forme tout le reste. Il ajoute qu'elle est la plus incorporelle des
choses, qu'elle est dans un flux perpétuel, et que le mobile est connu par le mobile.
C'est qu'il croyait, ainsi que bien d'autres, que toutes les choses sont en mouvement.
§ 17. Les opinions d'Alcméon sur l'âme semblent s'être rapprochées beaucoup de
toutes celles-là. II dit qu'elle est immortelle, parce qu'elle ressemble aux immortels; et
qu'elle a ce privilège, parce qu'elle est dans un mouvement éternel,
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