HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 57-58

  Paragraphes 57-58

[3,57] 57. « Τίνα ἔκτεινεν ὡς τύραννος ἄκριτον νῦν κινδυνεύων ἀκρίτως; Τίνα δ' ἐξέβαλε τῆς πόλεως; Τίνα δὲ ὑμῖν διέβαλεν; καθ' ἕνα μὲν τοιόσδε ἦν, ἐπεβούλευε δὲ πᾶσιν ὁμοῦ; Πότε, Κικέρων; Ὅτε τὴν ἀμνηστίαν ἐκύρου τῶν γεγονότων; ὅτε μηδένα διώκεσθαι φόνου; ὅτε ζήτησιν εἶναι τῶν κοινῶν χρημάτων; ὅτε Πομπήιον τὸν Πομπηίου τοῦ ὑμετέρου κατεκάλει καὶ τὴν πατρῴαν ἐκ τῶν δημοσίων αὐτῷ διέλυε περιουσίαν; ὅτε τὸν Ψευδομάριον λαβὼν ἐπιβουλεύοντα ἀπέκτεινε καὶ ἐπῃνέσατε πάντες καὶ τοῦτο μόνον δι' ὑμᾶς οὐ διέβαλε Κικέρων; ὅτε ἐψηφίζετο μὴ εἰσηγεῖσθαι περὶ δικτάτορος μηδένα μήτε ἐπιψηφίζειν, νηποινεὶ πρὸς τοῦ θέλοντος ἀποθνῄσκειν; Ταῦτα γάρ ἐστιν, ἐπολιτεύσατο ἡμῖν Ἀντώνιος ἐν δύο μησίν, οἷς μόνοις ἐπέμεινε τῇ πόλει μετὰ Καίσαρα, ἄρτι μὲν τοῦ δήμου τοὺς φονέας διώκοντος, ἄρτι δὲ ὑμῶν δεδιότων ἐπὶ τοῖς ἐσομένοις· οὗ τίνα καιρόν, εἰ πονηρὸς ἦν, ἀμείνονα εἶχεν; « Ἀλλ' ἐς τὰ ἐναντία· οὐκ ἦρχε. Πῶς; Οὐ μόνος ἦρχεν ἀποδημήσαντος ἐπὶ Συρίας Δολοβέλλα; Οὐ στρατὸν εἶχεν ἕτοιμον ἐν τῇ πόλει τὸν ὑφ' ἡμῶν αὐτῷ δεδομένον; Οὐκ ἐνυκτοφυλάκει τὴν πόλιν; Οὐκ ἐνυκτοφυλακεῖτο διὰ τὴν τῶν ἐχθρῶν ἐπιβουλήν; Οὐ πρόφασιν εἶχε τὴν σφαγὴν Καίσαρος, φίλου τέ οἱ καὶ εὐεργέτου ὄντος καὶ τῷ δήμῳ μάλιστα ὑπεραρέσκοντος; Οὐχ ἑτέραν εἶχεν οἰκείαν, ἐπιβεβουλευμένος ἐς τὸ σῶμα ὑπὸ τῶν ἀνδρῶν; Ὧν ἔκτεινε μὲν ἐφυγάδευσεν οὐδένα, συνέγνω δέ, ὅσον εἶχε μέτρου καλῶς, καὶ διδομένας αὐτοῖς ἡγεμονίας οὐκ ἐφθόνησε δοθῆναι. « Τὰ μὲν δὴ μέγιστα, Ῥωμαῖοι, καὶ ἀναμφίλογα Κικέρωνος ἐς τὸν Ἀντώνιον ἐγκλήματα ὁρᾶτε· [3,57] 57. "Qui Antoine a-t-il mis à la mort d'une façon tyrannique sans procès - alors que lui court maintenant le danger d'être condamné sans procès? Qui a-t-il banni de la ville? Qui a-t-il calomnié en notre présence? Ou, innocent envers nous individuellement, a-t-il conspiré contre nous tous collectivement? Quand, Cicéron? Était-ce quand il a fait ratifier au sénat l'amnistie pour tout ce qui s'était passé? Était-ce quand il s'est abstenu de poursuivre quiconque pour meurtre? Était-ce quand il a demandé une enquête sur les comptes publics? Était-ce quand il a proposé le rappel de Sextus Pompée, le fils de votre Pompée, et le paiement de la propriété confisquée à son père avec l'argent du trésor public? Était-ce quand il a fait arrêter ce conspirateur, ce faux Marius, et l'a fait mettre à mort, et vous avez tous applaudi, et parce que vous avez agi ainsi, ce fut le seul acte d'Antoine que Cicéron n'a pas calomnié? Était-ce quand il a proposé un décret disant que personne ne devait jamais proposer une dictature, ou voter pour celle-ci, et que quiconque désobéirait au décret pourrait être tué avec impunité par tout qui le souhaitait? Ce sont les actes publics qu'Antoine a faits pour nous pendant deux mois, les deux seuls mois où il est resté dans la ville après la mort de César, au moment même où le peuple poursuivait les meurtriers et que vous craigniez pour l'avenir. S'il était un bandit, quelle meilleure occasion n'aurait-il pas eue? "Mais vous dites le contraire : il n'avait pas le pouvoir. Comment? N'a-t-il pas exercé le pouvoir seul quand Dolabella est parti pour la Syrie? N'a-t-il pas gardé dans la ville une force armée que vous lui avez donnée dans la hâte ? N'a-t-il pas mis des patrouilles dans la ville la nuit? Ne l'a-t-il pas gardée la nuit contre une conspiration de ses ennemis? N'a-t-il pas eu comme excuse pour ceci le meurtre de César, son ami et bienfaiteur, l'homme le plus aimé du peuple? N'a-t-il pas eu un prétexte personnel dans le fait que les meurtriers conspiraient contre sa vie également? Pourtant il n'a tué ni banni aucun d'eux, mais leur a pardonné autant que la décence le permettait, et n'a pas regretté les gouvernement qui leur ont été offerts. "Voilà, Romains, ces accusations graves et indiscutables de Cicéron contre Antoine.
[3,58] 58. « Ἐπεὶ δέ γε ἐπὶ τοῖς ἐγκλήμασι καὶ μαντεύματα ἐπάγουσιν, ὡς Ἀντώνιος ἔμελλε μὲν τὸν στρατὸν ἄξειν ἐπὶ τὴν πόλιν, δείσειε δὲ προλαβόντος αὐτὴν ἑτέρῳ στρατῷ Καίσαρος, πῶς οὖν, εἰ τὸ μελλῆσαι μόνον ἐστὶν ἀνδρὸς πολεμίου, τὸν ἐλθόντα καὶ παραστρατοπεδεύσαντα ἡμῖν ἀσήμαντον οὐχ ἡγεῖται πολέμιον; Πῶς δ', εἴπερ ἤθελεν Ἀντώνιος, οὐκ ἀφίκετο; τρισμυρίους ἔχων συντεταγμένους ἔδεισε τρισχιλίους τοὺς ἀμφὶ τὸν Καίσαρα ὄντας ἀνόπλους, ἀσυντάκτους, ἐς μόνας Καίσαρι διαλλαγὰς συνελθόντας καὶ εὐθύς, ὡς ἔγνωσαν πολεμεῖν αἱρούμενον, καταλιπόντας; Εἰ δὲ μετὰ τρισμυρίων ἐλθεῖν ἔδεισε, πῶς ἦλθε μετὰ μόνων χιλίων; Μεθ' ὧν αὐτὸν ἐς τὸ Τίβυρον ἐξιόντα πόσοι προεπέμπομεν καὶ πόσοι συνώμνυμεν οὐχ ὁρκούμενοι; Πόσους δὲ Κικέρων ἐπαίνους ἐς τὴν πολιτείαν αὐτοῦ καὶ ἀρετὴν ἀνάλισκε; Πῶς δ' αὐτὸς Ἀντώνιος, εἴ τι τοιοῦτον ἐγίγνωσκε, τὰ ἐνέχυρα τὰ νῦν ὄντα πρὸ τοῦ βουλευτηρίου κατέλιπεν ἡμῖν; Μητέρα καὶ γυναῖκα καὶ μειράκιον υἱόν; Οἳ κλαίουσι καὶ δεδίασι νῦν οὐ τὴν Ἀντωνίου πολιτείαν, ἀλλὰ τὴν τῶν ἐχθρῶν δυναστείαν. [3,58] 58. Mais puisqu'en plus des accusations, on prétend qu'Antoine a voulu mener une armée en ville, mais a pris peur parce qu'Octave l'avait prévenu avec une autre armée, comment se fait-il que, quand la seule intention de faire cela fait d'un homme un ennemi, celui qui vient réellement et campe tout près sans aucune autorisation ne soit pas considéré par Cicéron comme un ennemi? Qu'est-ce qui aurait empêché Antoine de venir s'il l'avait voulu? Avec 30.000 hommes, était-il effrayé par les 3.000 d'Octave, à moitié armés, désorganisés, qui s'étaient rassemblés uniquement pour gagner son amitié, et qui l'ont abandonné dès qu'ils ont su qu'il les avait choisis pour faire la guerre? Si Antoine avait peur de venir avec 30.000 hommes comment est-il venu avec seulement 1000? Avec ceux-ci combien d'entre nous ne l'ont-ils pas accompagné à Tibur! Combien d'entre nous se sont-ils pas volontairement joint comme soldats en lui prêtant serment de fidélité! Quelles éloges Cicéron n'a-t-il pas prononcés sur ses actes et ses vertus! Si Antoine lui-même envisageait cela comme une invasion pourquoi a-t-il laissé en otages dans des nos mains sa mère, son épouse, et son grandi fils, qui sont maintenant à la porte du Sénat en pleurs et dans la crainte, non à cause de la politique d'Antoine, mais à cause de la puissance accablante de ses ennemis.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006